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    En Colombie, la prudence des médiateurs après le retour à la lutte armée d’ex-FARC

    Colombie

    Lien publiée le 2 septembre 2019

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    https://www.letemps.ch/monde/colombie-prudence-mediateurs-apres-retour-lutte-armee-dexfarc

    L’annonce de la reprise des armes par d’ex-chefs des Forces armées révolutionnaires colombiennes (FARC) n’a pas vraiment surpris. A la réponse cinglante du président colombien se mêle la prudence des observateurs et médiateurs

    Le processus de paix en Colombie est-il en danger? L’annonce, jeudi, d’anciens membres des Forces armées révolutionnaires colombiennes (FARC) de leur retour à la lutte armée a rappelé combien l’accord signé à La Havane en 2016 avec le gouvernement central était fragile. Dans une vidéo d’une trentaine de minutes diffusée par les guérilleros, Ivan Marquez, ex-numéro 2 des FARC et négociateur principal à La Havane, fustige le non-respect du processus de paix par Bogota. L’annonce pose aussi la question du rôle des médiateurs face à une résurgence du conflit. La Suisse, notamment, s’est impliquée dans le processus de paix depuis plusieurs décennies.

    Le regain de tensions «ne va pas forcément durer», tempère Jean-Pierre Gontard, ancien médiateur du conflit envoyé par la Suisse. «Je pense qu’il faut attendre, laisser couler ce type d’annonce. Il ne faut pas croire que tout le monde en Colombie a accepté le processus de paix en un claquement de doigts, il y a un certain nombre de gens, d’ex-membres des FARC qui n’avaient pas envie de changer de vie, continue-t-il. Mais je ne suis pas inquiet concernant la remise en cause de l’accord de paix.»

    L’ancien diplomate se dit toutefois troublé par le retournement de veste d’Ivan Marquez, qui s’était affiché comme un soutien prononcé de la paix pendant les négociations, au contraire d’autres leaders. «Ce n’était pas attendu qu’il passe de l’autre côté comme cela, d’un coup», avoue Jean-Pierre Gontard.

    «On ne sait pas qui ils sont»

    Le retournement de certains ex-FARC rappelle aussi que «la sécurité en Colombie ne s’est pas améliorée depuis 2016», remarque Mateo Jaramillo Ortega, responsable de la Croix-Rouge à Bogota. «Il est trop tôt pour dire comment réagir aux guérilleros d’Ivan Marquez. On ne sait pas vraiment qui ils sont, combien ils sont, ni où ils sont.» Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), de son côté, juge l’annonce des ex-FARC «préoccupante» et «appelle les protagonistes à renoncer à toute violence dans un contexte où le renforcement des accords de paix et le dialogue sont plus que jamais nécessaires. […] La Suisse est disposée à accompagner et soutenir de futures négociations si les parties le demandent.»

    Loin de relativiser la vidéo mise en ligne par les guérilleros, le président colombien Ivan Duque, favorable à un accord plus dur avec les FARC, a annoncé «la création d’une unité spéciale afin de poursuivre ces criminels avec des capacités renforcées de renseignement, d’enquête et de mobilité sur tout le territoire colombien». En prime, une récompense de 800 000 dollars est prévue pour la capture de chacun des dissidents aperçus dans la vidéo.

    Duque a par ailleurs accusé Ivan Marquez et sa «bande de narcoterroristes» de bénéficier «de l’appui et de l’hébergement de la dictature de Nicolas Maduro», le président du Venezuela voisin. Une référence au rapprochement d’Ivan Marquez avec l’Armée de libération nationale (ELN), autre groupe armé colombien opposé à Bogota et que le gouvernement Maduro est soupçonné de soutenir.