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L214 à l’assaut de l’élevage intensif

écologie

Lien publiée le 5 septembre 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://www.liberation.fr/france/2019/09/04/l214-a-l-assaut-de-l-elevage-intensif_1749221?xtor=rss-450

Tandis que l’association lance ce jeudi une campagne de mobilisation contre l’élevage intensif, une initiative citoyenne visant à bannir les cages des élevages européens réussit à réunir 1,5 million de signatures.

Plus de 42 millions de poulets, 5 millions de cochons, 2 millions de canards et environ 800 000 bovins meurent dans les élevages français en l’espace d’une année.

Plus de 42 millions de poulets, 5 millions de cochons, 2 millions de canards et environ 800 000 bovins meurent dans les élevages français en l’espace d’une année, avant même d’avoir atteint l’âge de partir à l’abattoir. Leurs cadavres sont transformés en farines et graisses animales. Parallèlement, dans la filière «traditionnelle» destinée à la consommation humaine, 3 millions d’animaux sont mis à mort chaque jour dans les abattoirs français.

Ces chiffres effarants sont tirés du livre-manifeste qui paraît jeudi, Quand la faim ne justifie plus les moyens (éditions Les liens qui libèrent). C’est le fruit d’une longue et minutieuse enquête menée par L214 au cœur d’un système industriel qui a «façonné les animaux à notre usage», celui de l’élevage intensif. «Alors que 88 % des Français se déclarent opposés à cette forme d’élevage qui emprisonne les animaux durant toute leur vie, ce système perdure, d’autant qu’au plus haut niveau politique, toutes les avancées qui auraient pu améliorer le sort de ces animaux ont été bloquées», dénonce Brigitte Gothière, la cofondatrice de L214 (association qui compte aujourd’hui 30 000 adhérents et 70 permanents).

«Lobby citoyen»

Après avoir accumulé les éléments à charge contre l’élevage intensif, l’ouvrage s’achève par un appel publié jeudi dans le Monde. Ce texte exige de l’Etat des mesures «fortes et concrètes» face aux élevages industriels accusés de maltraiter les animaux mais aussi de polluer, de nuire à la biodiversité, de favoriser l’antibiorésistance chez les consommateurs, d’engendrer de sordides conditions de travail dans les exploitations concernées, de coûter cher en argent public… Cet appel a été signé par près de 200 ONG, entreprises et personnalités : aux côtés de nombreux people (Nagui, Arthur H, Isabelle Adjani, Lambert Wilson, Amélie Nothomb, Stéphane Bern, Augustin Trapenard, Guillaume Meurice…), on trouve la signature de Hugo Desnoyer, célèbre boucher parisien, ou encore celle de l’équipe de Charlie Hebdo. Cet appel s’accompagne d’une pétition, mise en ligne jeudi. Ces trois vecteurs ont tous le même objectif, comme le dit Brigitte Gothière : «Au lobby de l’élevage intensif, nous allons désormais opposer un lobby citoyen.»

Lapins, cailles, canards, oies, poules, veaux ou truies, tous confinés derrière les barreaux, dans des conditions d’inconfort et d’isolement extrêmes… L’élevage en cages concernerait chaque année 370 millions d’animaux en Europe, dont plus de 85 millions en France. Une autre opération, réunissant 170 associations internationales, vise également à mettre fin à ce système industriel en s’appuyant sur une initiative citoyenne européenne (ICE). Ce dispositif officiel impose aux organisateurs de collecter 1 million de signatures en Europe en l’espace d’un an afin d’obliger la Commission européenne à examiner«attentivement» un dossier, puis d’adopter «une réponse officielle».

«L’enjeu juridique est réel»

Alors que le délai pour réunir ces signatures s’achève mercredi, près de 1,5 million de citoyens se sont prononcés pour que l’Europe bannisse l’élevage en cage. Mais la partie n’est pas gagnée, car les textes précisent que «la Commission n’est pas tenue de présenter une proposition législative à la suite d’une initiative». D’où la prudence de Marion Wintergerst, responsable des campagnes au CIWF, l’une des associations impliquées dans la promotion de cette initiative citoyenne : «Quatre ICE ont été soumises par le passé à la Commission européenne qui, à chaque fois, s’est déclarée non compétente. Autrement dit, le dispositif n’a jamais été mené jusqu’à son terme. Nous verrons ce qu’il en sera concernant l’élevage en cage…» La Commission devrait se prononcer au printemps 2020.

D’ici là, la pression des militants pro-animaux et des activistes antispécistes ne faiblit pas. Jeudi se tient au tribunal d’Orléans le dix-huitième procès des deux leaders de l’association 269 Libération Animale, poursuivis cette fois pour vol en réunion et entrave à la liberté de travail : Tiphaine Lagarde et Ceylan Cirik sont accusés d’avoir embarqué un cochon lors du blocage d’un abattoir situé près d’Orléans, il y a tout juste deux ans. Environ 80 militants participaient à cette action. «C’est le premier procès en France pour Libération Animale, affirme Tiphaine Lagarde, activiste mais également juriste. Nous allons plaider l’état de nécessité en vue de sauver un individu d’un grave dommage. Cette disposition existe, mais toute la question est de savoir si le juge va considérer l’animal comme une simple chose, ou comme un être sensible. L’enjeu juridique est réel.» Quant au «rescapé», choisi au hasard parmi les cochons qui attendaient la mort dans ce grand abattoir, il vit aujourd’hui, selon Tiphaine Lagarde, «dans un sanctuaire privé». Il a été baptisé Malcolm.