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Au moins 2000 gilets jaunes ont convergé à Montpellier pour leur rentrée
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
En attendant la journée phare du mouvement au mois de septembre, le 21 à Paris, les gilets jaunes ont fait leur rentrée ce samedi à l’occasion d’un appel national à converger à Montpellier. Dans le même temps, des manifestations se sont déroulées à Toulouse, Rouen, Bordeaux ou Paris. Pour ce 43e samedi de mobilisation, les gilets jaunes montrent qu’il faudra encore compter avec eux cet automne.
Ceux qui avaient parié sur leur disparition à l’occasion des vacances estivales en seront pour leurs frais. Les gilets jaunes sont de retour, même si ce n’est évidemment pas avec la même vigueur qu’au mois de novembre dernier. Avant même 14 h, heure du début officiel de la manifestation, plusieurs centaines de personnes chantent bruyamment sur la place de la Comédie, le lieu de départ traditionnel des cortèges en jaune les samedis à Montpellier.
La fontaine des trois grâces habillée à la couleur du mouvement.
Bleue-blanc-rouge, noir, jaune, occitans, rouge avec faucille et marteau, pirate : les couleurs et symboles antagonistes des divers drapeaux se côtoient sur le parvis de l’Opéra, seul espace à l’ombre sur la place à cette heure de la journée. La même diversité qu’avant l’été mêle gilets jaunes, capuches noires, sans gilets, et même une poignée d’uniformes militaires.
Des chants accueillent les nouveaux arrivants. Les « on est là, même si Macron ne le veut pas, nous on est là », sont entrecoupés par quelques bruyants « Révolution ! Révolution ! » La place se remplit. Une demi-heure plus tard, le cortège s’élance en direction de la gare SNCF.
Plusieurs enseignes ont fermé préventivement pour l’acte 43 des gilets jaunes.
Ouvert par une grosse centaine de manifestants vêtus de noir, il s’arrête au bout de 10 minutes pour un premier face à face avec les CRS qui empêchent toute intrusion dans la gare. Quelques projectiles partent de la tête du cortège protégée par deux banderoles et une nuée de parapluies noirs, en référence aux manifestants de Hong Kong. Une salve de grenades lacrymogènes leur répond.
À l’issue de ce petit accrochage entre manifestants et forces de l’ordre, les gilets jaunes repartent en une boucle les conduisant de nouveau vers la place centrale puis les petites rues du centre-ville. Le cortège est compact et animé dans ces rues étroites. « Après avoir tenu tout l’été pour permettre que le mouvement redémarre, nous avons besoin de confiance. Là, c’est bon », certifie Richard, un pilier du rond-point de Prés-d’Arènes, satisfait par le nombre de manifestants et la présence importante de militants montpelliérains des mouvements sociaux.
Vers 15 h 30, alors que le défilé se dirige vers les jardins du Peyrou – un des parcours menant à la préfecture – une voiture de police municipale, garée dans une petite rue sur le passage de la manifestation, est incendiée par un groupe de manifestants se détachant du cortège. D’autres manifestants tentent de l’éteindre craignant que le feu ne se propage à un immeuble, puis les pompiers interviennent.
C’est le tournant de la manifestation. Il marque sa fin en un seul bloc. À partir de là, les compagnies de CRS et de gardes mobiles interviennent sur l’ensemble du cortège et la manifestation se disperse en plusieurs morceaux. Les gilets jaunes parviennent cependant à se regrouper sur la place de la Comédie. La préfecture annonce la présence de 2000 manifestants, et communique sur le nombre de 500 black blocs. La semaine précédente, le Nombre jaune notait pour Montpellier une soixantaine de personnes pour l’acte 42.
Place de la Comédie noyée sous les gaz lacrymogènes.
Les forces de l’ordre dégagent la place de la Comédie en la noyant sous les gaz lacrymogènes. Tout le reste de l’après-midi, de nombreux groupes de manifestants tenteront de poursuivre leur manifestation, bloqués ici et là par des cordons policiers faisant usage de grenades lacrymogènes et de leurs lanceurs de balles de défense dans le cœur de ville. Plusieurs manifestants ont été blessés, dont un membre des « Street médics », et la préfecture a communiqué samedi soir le nombre de neuf interpellations et de six blessés du côté des forces de l’ordre.
Ailleurs, plusieurs milliers de personnes ont défilé à Toulouse, Bordeaux, Paris, Lille, Strasbourg, Dijon et Rouen. Dans la capitale normande, la manifestation était interdite de centre-ville et la police a procédé à l’interpellation de 26 personnes et la verbalisation de 111 autres pour 500 manifestants comptabilisés par la préfecture. À Paris, le préfet Didier Lallement a annoncé la présence de 800 gilets jaunes et l’interpellation de 107 personnes. Cela donne le ton pour le prochain grand rendez-vous le 21 septembre.