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Congrès CGT 33: une forte opposition à la bureaucratie en place
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Publiée par la revue locale du NPA 33
Union Départementale CGT
Un congrès inédit… et une opposition renforcée pour préparer la suite
La contestation a bien bousculé le ronron du congrès de l’UD CGT Gironde qui s’est tenu à la mi-septembre. Il faut dire que la direction départementale n’avait pas jugé bon de modifier sur le fond ses textes de bilan et d’orientation pour prendre en compte les bouleversements provoqués par les luttes actuelles et le mouvement des Gilets jaunes… Et pas une seule séance du congrès n’a été consacrée pleinement à cette discussion… qui s’est imposée depuis la salle.
Au fil des années, le sentiment que la direction sortante est déconnectée des besoins des travailleurs s’est grandement renforcé parmi les militants. Il s’était déjà exprimé dans les précédents congrès, mais pour la première fois, une équipe militante, dont nous -militants du NPA- faisions partie, a porté devant le congrès une orientation alternative pour ceux qui veulent lutter et construire la convergence des luttes.
Dialogue social, convergence des luttes, Ford…
Le texte ramenait les Gilets jaunes au « tous pourris » et au « dégagisme », sans se demander pourquoi cette mobilisation a été méfiante vis-à-vis des syndicats… alors que nombre de militants syndicaux s’y sont engagés. Sans se demander non plus en quoi elle a fait évoluer la situation sociale et politique, notamment en affrontant directement le pouvoir pour lui imposer ses revendications, au lieu d’attendre quoi que ce soit de pseudo-négociations dans les salons ministériels.
La contradiction entre la pratique du dialogue social au moment où le capital impose une offensive sans précédent et le discours pour construire les luttes a été critiquée dans de nombreuses interventions. Par exemple, sur la question des retraites, le tract imprimé par l’UD pour appeler à la manif du 24 n’exigeait pas le retrait du plan Delevoye, préférant avancer les « propositions » de la CGT. Et il n’y était pas question non plus de la construction d’un mouvement d’ensemble… Plusieurs interventions de la salle ont amené le congrès à adopter une déclaration plus offensive.
La position de l’UD sur la lutte des Ford est significative aussi de sa défiance vis-à-vis de tout ce qui lui échappe. L’UD ne s’est pas associée à la manifestation du 21 septembre de convergence contre les licenciements et toutes les suppressions d’emplois dans le privé et le public organisée par la CGT Ford et de nombreuses autres organisations (voir article page 10)… sous prétexte de division et de priorité pour la manifestation pour la paix organisée le même jour !
Quant à la convergence des luttes, le mot d’ordre « dans la ligne » était de dire « la convergence, bien sûr, mais ça commence chacun dans sa boite, sinon il n’y a pas de lutte »… Imparable ! Comme si pour construire la convergence, on n’avait pas besoin d’une orientation qui l’affirme comme un objectif, une priorité. Comme si le rôle d’une UD n’était pas de l’organiser, par des AG, des rencontres militantes, pour la construire…
Finalement, ce bilan de la direction sortante a été largement sanctionné par les congressistes. Le bilan d’activité a été contesté par 12,08% de votes (899 mandats) contre et 9,05% d’abstention. Les abstentions ont été un peu moins nombreuses sur le document d’orientation (4,72%) mais les contre un peu plus élevés (12,69%, 1089 mandats).
Une autre orientation porteuse d’avenir… et un déni de démocratie
L’expression de cette contestation a été renforcée par l’équipe qui s’est donné les moyens de proposer une autre orientation au congrès.
Des camarades élus de la précédente Commission Exécutive de l’UD ont été à l’initiative de regrouper des équipes syndicales favorables à la convergence, dont les liens se sont renforcés depuis des années, à travers les mouvements des retraites, contre la loi travail, au sein des Gilets jaunes, avec les Ford…
Ces équipes étaient d’accord qu’il ne s’agissait pas de se limiter à une dénonciation du bureau de l’UD sortant, mais qu’il fallait proposer des pistes pour une autre orientation. Ces débats ont abouti à une motion (voir page ci-contre) pour porter les problèmes du lien entre la CGT et les Gilets jaunes, du dialogue social, de la politique des « projets industriels », du souverainisme, des relations entre le syndicat et les travailleurs pendant les luttes. Elle portait aussi le problème du fonctionnement démocratique de cette UD où tout est décidé par le bureau.
Cette motion a été présentée à la CE de l’UD le 6 septembre, après avoir déjà été adoptée par neufs syndicats, en demandant qu’elle soit portée à la connaissance des autres syndicats du département. Elle portait aussi des candidatures pour la CE de l’UD. Elle avait été aussi défendue dans d’autres syndicats sans qu’elle y soit adoptée.
La CE de l’UD a refusé de diffuser la motion. Qu’à cela ne tienne, les équipes militantes signataires l’ont faite circuler et sept autres syndicats l’ont adoptée avant le congrès.
Pendant le congrès, les délégués porteurs de cette motion l’ont faite connaitre par leurs interventions et en la diffusant auprès de tous les congressistes. Ils ont demandé qu’elle soit mise au vote, une demande partagée par plusieurs congressistes.
Le bureau du congrès a refusé mais a quand même dû demander au congrès de se prononcer : 99 délégués l’ont suivi, mais 46 autres, presqu’un tiers, ont voulu que la démocratie soit respectée (8 se sont abstenus).
La tension s’est accrue au moment du vote de la nouvelle Commission exécutive de l’UD. La commission des candidatures a présenté une liste de 36 noms, en expliquant qu’elle avait écarté les neuf candidats de la motion… dans la mesure où ils portaient une orientation contradictoire ! Neuf militants écartés pour délit d’opinion, alors qu’ils étaient présentés par leurs syndicats, soit environ 1000 voix de syndiqués sur les 9000 du congrès. Une vingtaine d’interventions se sont succédé, bien au-delà des porteurs de la motion, pour s’opposer à cette décision. Les candidats rejetés ont maintenu leurs candidatures et des syndicats les ont rajoutés sur la liste présentée par la commission. Le vote a validé la proposition de la commission : 75% des congressistes ont voté pour la liste entière de la commission, écartant ainsi tous les défenseurs de la motion. A l’heure où nous écrivons, nous ne savons pas encore le nombre de voix obtenus par les camarades, le dépouillement ayant eu lieu... à huis clos !
La direction de l’UD a fait le choix délétère de s’enfermer elle-même, de se couper davantage encore de la contestation montante.
L’avenir est du côté d’une orientation démocratique, pour la lutte, pour la convergence… et l’équipe qui s’est constituée est bien décidée à continuer.
Correspondant-e-s NPA militant-e-s à la CGT




