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    Veille bibliographique

    Lien publiée le 2 octobre 2019

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    Michael Heinrich, Karl Marx et la naissance de la société moderne, tome 1 : 1848-1841, Les Éditions sociales, coll. « Les Éclairées », 560 p., 25 € [présentation en ligne]

    À l’opposé de la plupart des biographes de Marx qui l’ont enfermé dans des schémas simplificateurs, Michael Heinrich montre que le travail de Marx n’existe que comme projet inachevé, qu’il consiste en une succession de débuts fascinants, d’accidents et de bifurcations. Cette démarche lui permet de brosser le portrait de Marx en homme moderne.

    Ce premier tome d’une biographie intellectuelle essentielle s’attache aux années de jeunesse de Marx à Trèves, Bonn et Berlin, la phase la plus méconnue de sa vie. Cette période est pourtant riche d’événements et de moments importants de son cheminement intellectuel_: son cadre familial, ses années de lycée, ses essais poétiques, sa confrontation avec la religion, sa thèse de philosophie, ses études de droit, sa critique de Hegel ou encore son amitié avec Bruno Bauer, dans la Prusse réactionnaire des années 1830.

    Michael Heinrich, spécialiste en sciences politiques, participe au renouvellement de la lecture de Marx. Les traductrices et traducteurs de ce volume collaborent à la Grande Édition Marx et Engels. Traduction coordonnée par Jean Quétier, Texte traduit de l’allemand par Victor Béguin, Alix Bouffard, Guillaume Fondu, Clément Fradin et Jean Quétier.

    Alain Badiou, Étienne Balibar, Jacques Bidet, Michael Löwy, Lucien Sève, Avec Marx, philosophie et politique, entretiens sous la dir. d’Alexis Cukier et Isabelle Garo, La Dispute, 2019, 184 p. 15 €

    Cet ouvrage donne la parole à cinq philosophes marxistes français de renommée internationale, qui présentent l'évolution de leur rapport à Marx, à la philosophie et à la politique, depuis les années 1950 jusqu'à aujourd'hui.

    Dans ces entretiens, chacun à son tour, les auteurs ont répondu aux questions posées par deux philosophes de générations différentes : comment avez-vous rencontré la pensée de Marx et comment avez-vous commencé à en faire usage ? Dans quel contexte théorique et politique, pour répondre à quelle urgence et à quel problème, en rapport avec quels engagements militants ? Quelle a été l’évolution de votre conception du communisme et que devraient être une action ou une organisation politique communiste aujourd'hui ? Que retenez-vous d'essentiel de la pensée de Marx pour penser la période politique présente ?

    Au fil des réponses à ces questions, les auteurs analysent les rapports entre philosophie et politique, reviennent sur la trajectoire du marxisme en France et abordent la signification du communisme aujourd'hui. L’introduction, complétée d’une bibliographie étendue, présente les coordonnées théoriques et politiques complexes de ces trajectoires singulières, leurs convergences et leurs divergences, qui éclairent le renouvellement en cours de la philosophie marxiste ainsi que de l'engagement communiste.
     

     Robert Kurz, La substance du capital, trad. Stéphane Besson, préf. Anselm Jappe, L’Échappée, coll. « Versus », 2019, 288 p., 19 € [présentation en ligne]

    Perte de sens du travail, chômage de masse, ravages psychologiques, catastrophes écologiques, révoltes sociales : les jours de cette société semblent comptés, et dans de nombreuses régions du monde elle ne fonctionne plus du tout.

    Tout en remontant aux racines de cette crise qui pourrait bien être la dernière, Robert Kurz souligne les impasses de la pensée de gauche comme du marxisme traditionnel, qui prétendent offrir une alternative au système économique dominant. Tous deux se sont construits sur une opposition entre travail et capital, valorisant une classe ouvrière productrice de richesses dont il faudrait revendiquer une meilleure distribution.

    Kurz avance pour sa part une thèse provocatrice : le travail n’est rien d’autre que la substance du capital, et ce qu’il fabrique ne ressemble en rien à des richesses. Ne pas questionner le travail, c’est donc s’interdire de remettre en question l’organisation de la production, ses modalités techniques, ses conséquences sociales et environnementales. C’est oublier aussi que les luttes populaires n’ont jamais été aussi fortes que lorsqu’elles ont refusé la condition ouvrière.

    En omettant de critiquer le travail, la gauche et le marxisme traditionnel ont finalement adopté le point de vue du capital. À partir d’une réactualisation de certaines intuitions de Marx, Robert Kurz propose au contraire une théorie critique de la société actuelle qui ne s’arrête pas à son écorce, mais l’attaque dans son noyau substantiel.

     

    Franck Fischbach, Après la production. Travail, nature et capital, Vrin, coll. « Moments philosophiques », 2019, 192 p. 12 € [présentation en ligne] 

    Adorno avait mis au jour « la faculté qu’a la production de s’oublier elle-même », tout en étant « le principe d’expansion insatiable et destructeur de la société d’échange ». Il y aurait ainsi quelque chose comme une ruse de la production qui consisterait à se dissimuler derrière le travail et à entretenir la confusion entre elle-même et le travail. La théorie critique est victime de cette ruse quand elle aboutit à une « critique du travail » qui prend la place d’une critique de la production, c’est-à-dire d’une critique de ce que le capital fait au procès de travail quand il s’en saisit pour le rendre productif.

    La critique de la production que l’on propose ici – à partir d’une relecture de Marx, Heidegger et de la Théorie critique – entend montrer que le devenir productif des activités de travail sous le capital détruit la relation métabolique entre systèmes naturels et systèmes sociaux assurée normalement par le procès de travail. Cette rupture explique que l’épuisement des forces naturelles de la terre et celui des forces humaines de travail soient simultanés sous le capitalisme et qu’ils ne puissent être interrompus sans que la logique productive du capital le soit également.

     

    Eva Rosset, La notion de "classes subalternes" dans la pensée d'Antonio Gramsci, Éd. universitaires européennes, 2019, 136 p. 61,90 € [présentation en ligne]

    « La notion de “classes subalternes” fait partie des notions sur lesquelles réfléchit Antonio Gramsci dans ses Cahiers de prison, rassemblant les notes qu’il rédige pendant ses années de captivité entre juin 1929 et 1935. Notre travail a l’ambition de reconstruire ce qu’est la notion de “subalterne”, quel est son sens et quels sont ses enjeux chez Gramsci. Il s’agit de discerner sa place dans l’économie des Cahiers, son importance globale à l’intérieur d’un projet de presque sept ans, mais aussi sa relation avec les autres concepts présents dans les notes. Avant tout, il nous a semblé que le concept auquel Gramsci aboutit dans le cahier 25 est celui de “classes subalternes” ou de “groupes subalternes”. C’est pourquoi, nous parlerons des “classes subalternes” et non du “subalterne” à propos de la notion de Gramsci. »
     

    John Holloway, La rage contre le règne de l’argent, trad. de l’anglais Julien Bordier, Libertalia, coll. poche, 2019, 80 p., 5 € [présentation en ligne]

    Nous avons la rage. C’est à partir de ce constat évident que John Holloway propose une analyse claire des situations économiques et sociales actuelles. Mais quelle rage ? La rage contre l’argent qui détermine la marche du monde. Une rage qu’il nous appartient de penser pour qu’elle ne soit pas que haines et destructions.

    Dans ce petit livre organisé en 17 thèses, l’auteur de Changer le monde sans prendre le pouvoir et Crack Capitalism, montre dans un raisonnement limpide en quoi l’argent est une forme de lien social bien spécifique, conditionnant toute activité humaine, tendant nécessairement à la souffrance et la destruction. Ce texte d’une grande simplicité permet de comprendre la civilisation néolibérale, les mouvements sociaux actuels, et les pistes menant vers des alternatives.

    La pensée d’Holloway est le chaînon manquant à tous ceux présentés aujourd’hui comme les grands penseurs du changement social, de David Graeber à Yuval Noha Harari. Holloway replace l’individu, sa capacité d’agir et les alternatives déjà à l’œuvre au centre de la critique sociale. Sans jargon, il rend évidentes les implications sociales du capitalisme (expansion du capital, rôle de l’État et crise de la dette), et engage la construction d’une « nouvelle grammaire » de la révolte.
     

    Diedrich Diederichsen, De la plus-value dans l'art suivi de Valeur et (sur)production, trad. de l’allemand Wolfgang Kukulies, préf. Vincent Chanson, Entremonde, coll. « A6 », 2019, 96 p., 8 € [présentation en ligne]

    Ces deux essais du théoricien et critique allemand Diedrich Diederichsen abordent la question du marché de l'art, de son explosion spéculative et de ce qui le relie aux évolutions structurelles du capitalisme tardif. Il revient sur les catégories marxiennes de "plus-value" et de "production" afin d'interroger le processus singulier de constitution de la valeur des œuvres d'art. En s'inscrivant dans le sillage des analyses développées par la Théorie critique, Diederichsen propose une réflexion particulièrement décapante et stimulante sur la création artistique contemporaine, sur ce qui la relie et la différencie des gestes avant-gardistes et modernistes, ainsi que sur les industries culturelles.

    Loïc Chaigneau, Pourquoi je suis communiste. Essai sur l’objectivité du matérialisme dialectique et historique, Delga, 2019, 14 € [présentation en ligne]

    « S’il y a bien eu et s’il y a, encore aujourd’hui, un capitalisme de la séduction, il faut produire un communisme du sublime. Parce qu’il faut comprendre que tout « je » est d’abord un commun. Celui qui dit « je » est le résultat d’une langue, d’une culture, d’un héritage et des pré-jugés (littéralement) qui l’accompagnent. L’enjeu est alors de révéler à soi ce commun qui me et nous constitue, au lieu d’être dans la simple illusion d’un « je », purement subjectif et individuel.
    Ce « je » communiste dans une nécessité sociale et vitale, plus que dans une affinité idéologique, est réminiscence de ce qui me fait être en tant que singularité. »

     

     Romaric Godin, La guerre sociale en France. Aux sources économiques de la démocratie autoritaire, La Découverte, coll. « Cahiers libres », 2019, 250 p., 18 € [présentation en ligne]

    La tentation d’un pouvoir autoritaire dans la France de 2019 trouve ses racines dans le projet économique du candidat Macron.

    Depuis des décennies, la pensée néolibérale mène une guerre larvée contre le modèle social français de l’après-guerre. La résistance d’une population refusant des politiques en faveur du capital a abouti à un modèle mixte, intégrant des éléments néolibéraux plus modérés qu’ailleurs, et au maintien de plus en plus précaire d’un compromis social. À partir de la crise de 2008, l’offensive néolibérale s’est radicalisée, dans un rejet complet de tout équilibre.

    Emmanuel Macron apparaît alors comme l’homme de la revanche d’un capitalisme français qui jadis a combattu et vaincu le travail, avec l’appui de l’État, mais qui a dû accepter la médiation publique pour « civiliser » la lutte de classes. Arrivé au pouvoir sans disposer d’une adhésion majoritaire à un programme qui renverse cet équilibre historique, le Président fait face à des oppositions hétéroclites mais qui toutes rejettent son projet néolibéral, largement à contretemps des enjeux de l’époque. Le pouvoir n’a ainsi d’autre solution que de durcir la démocratie par un excès d’autorité. Selon une méthode classique du néolibéralisme : de l’épuisement de la société doit provenir son obéissance.
     

    Collectif Rosa Bonheur, La ville vue d’en bas. Travail et production de l'espace populaire, Amsterdam, 2019, 242 p., 18 € [présentation en ligne]

    La désindustrialisation à l’œuvre depuis les années 1970 a confiné des pans entiers des classes populaires aux marges du salariat. Tenues à l’écart des principaux circuits marchands, ces populations ont dû réorganiser leur travail et leur vie quotidienne de manière à satisfaire les besoins essentiels à leur subsistance, selon une dynamique qui confère une centralité nouvelle à l’espace urbain : pour elles, l’accès à la plupart des ressources matérielles et symboliques nécessaires au maintien d’une existence digne est intimement lié à leur ancrage territorial.

    Or, les pratiques attachées à cette centralité populaire sont aujourd’hui contestées. Prises dans la course à la métropolisation, certaines villes voudraient en définitive remplacer ces populations, dont elles considèrent qu’elles « ne font rien », par d’autres issues des classes moyennes et supérieures, n’hésitant pas à agiter le spectre du communautarisme et celui du ghetto. Il s’agit, au contraire, de saisir ce qu’impliquent les processus contemporains de fragmentation de l’espace social pour des personnes qui ne sont ni plus ni moins que des travailleuses et des travailleurs.

    Le Collectif Rosa Bonheur s’est consacré depuis 2011 à l’analyse sociologique de l’organisation de la vie quotidienne dans les espaces désindustrialisés, à partir d’une grille de lecture matérialiste. Il est composé de Anne Bory, José-Angel Calderón, Yoan Miot, Blandine Mortain, Juliette Verdière et Cécile Vignal.
     

    Razmig Keucheyan, Les besoins artificiels. Comment sortir du consumérisme, La Découverte, coll. « Zones », 2019, 250 p., 18 € [présentation en ligne]

    Le capitalisme engendre des besoins artificiels toujours nouveaux. Celui de s’acheter le dernier iPhone, par exemple, ou de se rendre en avion dans la ville d’à côté. Ces besoins sont non seulement aliénants pour la personne, mais ils sont écologiquement néfastes. Leur prolifération sous-tend le consumérisme, qui lui-même aggrave l’épuisement des ressources naturelles et les pollutions.

    À l’âge d’Amazon, le consumérisme atteint son « stade suprême ». Ce livre soulève une question simple : comment couper court à cette prolifération de besoins artificiels ? Comment sortir par là même du consumérisme capitaliste ? La réflexion s’appuie sur des chapitres thématiques, consacrés à la pollution lumineuse, à la psychiatrie de la consommation compulsive ou à la garantie des marchandises, pour élaborer une théorie critique du consumérisme. Elle fait des besoins « authentiques » collectivement définis, en rupture avec les besoins artificiels, le cœur d’une politique de l’émancipation au XXIe siècle.

    Chemin faisant, le livre évoque la théorie des besoins de Karl Marx, André Gorz et Agnes Heller. Pour ces auteurs, les besoins « authentiques » ont un potentiel révolutionnaire. Comme disait Marx, « une révolution radicale ne peut être que la révolution des besoins radicaux »

    Karl Marx, Hiromi Iwashita, Le Capital, trad. du japonais Adrien Tchou, Kurokawa, coll. « Kuro Savoir, la connaissance en manga », 2019, 224 p. 6,80 € [présentation en ligne]

    Angleterre, XIXe siècle. Dans un petit village au paysage bucolique, un triangle amoureux se forme entre les jeunes Roy, Oscar et Claire. Mais la petite fabrique créée par Roy, qui se développe en même temps que le capitalisme, provoque une véritable tempête…