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Non à la répression contre les mouvements populaires en Équateur

Equateur

Lien publiée le 6 octobre 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://www.franceameriquelatine.org/communique-france-amerique-latine-non-a-la-repression-mouvements-populaires-equateur/

France Amérique Latine s’inquiète de la répression exercée par le gouvernement équatorien à l’encontre des classes populaires mobilisées contre les mesures d’austérité.

France Amérique Latine exprime sa solidarité envers le peuple équatorien.

Depuis le 3 octobre 2019, le gouvernement équatorien répond par la répression et par la suspension de nombreuses libertés démocratiques aux mobilisations massives qui secouent le pays depuis l’annonce de mesures d’austérité affectant gravement les conditions de vie de la population. En effet, un accord signé entre l’État et le FMI prévoit une remise en cause des droits des salariés, la suppression de subventions, notamment pour les transports, une importante augmentation du prix des carburants, et un plan drastique d’économies dans les dépenses publiques. Cet accord est resté secret jusqu’à ce qu’une décision de justice oblige le gouvernement à le publier, déclenchant ainsi la colère des classes populaires et des mouvements indigènes. Des manifestations de rues et des blocages de routes ont lieu dans tout le pays. Ces actions sont violemment réprimées par les forces de l’ordre et ont déjà donné lieu à plusieurs centaines d’arrestations, dont celles de dirigeants syndicaux et de leaders communautaires. On déplore à ce jour des blessures graves, dont celle d’un étudiant qui risque de perdre un œil suite à un tir de grenade lacrymogène.

Photo: Santiago Fernández (La Hora)

Face à cette situation, bien loin de chercher à écouter les revendications, le président Lenín Moreno a accusé les manifestants de vouloir déstabiliser le pays et a décrété l’état d’urgence pour une durée minimum de soixante jours. Ce décret lui permet de censurer l’information, de suspendre rassemblements et réunions publiques, d’utiliser les forces armées, de réquisitionner les personnels des services publics, de fermer ports, aéroports, frontières et de disposer à sa guise des fonds publics. S’appuyant sur des lois datant du précédent gouvernement, il peut même juger comme acte de terrorisme la participation aux manifestations et blocages de route traditionnellement utilisés comme moyens d’action par les mouvements paysans et indigènes.  

Malgré l’appel à l’arrêt du mouvement annoncé par les syndicats patronaux de  transporteurs qui ont négocié une augmentation des tarifs du transport, les organisations syndicales, sociales et indigènes ont décidé de mener ensemble des mobilisations afin de construire une grève générale nationale contre les mesures économiques du gouvernement.

Depuis des décennies, notre association dénonce les dégâts causés par le FMI en Amérique latine, par l’imposition de mesures qui ruinent les pays, redistribuent l’argent public au seul profit des patrons  du privé, plongent les classes populaires dans la misère et cassent les droits sociaux. Le cas récent de l’Argentine de Mauricio Macri, où désormais 35% de la population vit sous le seuil de pauvreté suite à l’application des plans du FMI en est un exemple criant.

France Amérique Latine apporte tout son soutien au peuple équatorien qui réclame la justice sociale et refuse la tutelle du FMI.

France Amérique Latine demande au président Lenín Moreno de mettre fin à l’état d’urgence et de garantir le droit à la protestation sociale.