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Adrien Quatennens : "L’acte 1 d’une campagne municipale ne doit pas être un accord entre partis"

France-Insoumise

Lien publiée le 9 octobre 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.regards.fr/la-midinale/article/adrien-quatennens-l-acte-1-d-une-campagne-municipale-ne-doit-pas-etre-un-accord

Christophe Castaner, Extinction Rebellion, débat sur l’immigration, stratégie de La France insoumise et convergence des luttes : le député LFI Adrien Quatennens est l’invité de #LaMidinale.

VERBATIM

 Sur Christophe Castaner 
« En cette rentrée politique, je vois une aggravation du délitement de l’Etat républicain. »
« Au delà de ce qui s’est passé à la préfecture de police, Christophe Castaner, comme homme politique, comme principal donneur d’ordres, porte sur ses épaules un bilan politique qui n’est pas soutenable. »
« Quand on prétend faire du maintien de l’ordre et qu’une manifestation comme celle des gilets jaunes aboutit sur autant de blessés graves, autant d’éborgnés, de mains arrachées – des morts mêmes –, sa responsabilité est mise en cause depuis un certain temps. »
« Christophe Castaner s’est laissé aller à parler trop vite à plusieurs reprises : souvenez-vous de la Pitié Salpêtrière où il avait dit avant l’heure qu’il y avait une attaque contre l’hôpital, l’affaire de Steve Maia Caniço… Et quand il dit, illico presto, à peine les faits venant d’être dévoilés, que la personne n’avait jamais été signalée et qu’il n’y avait pas de signes avant-coureurs, force est de constater que les premiers éléments de l’enquête montre que ce n’est pas si simple que ça. »
« Christophe Castaner est considérablement affaibli. »
« Cela fait un moment que la démission de Christophe Castaner est à l’ordre du jour. »
« Je crois que Christophe Castaner n’est plus en mesure d’assurer la crédibilité de l’institution qu’il est sensé représenter. »

 Sur Extinction Rebellion 
« Je suis estomaqué par les propos qu’a tenu Ségolène Royal à propos d’Extinction Rebellion. »
« Les militant-e-s d’Extinction Rebellion donnent à voir quelque chose de non-violent et de festif, radical certes mais leur crédo, c’est la désobéissance non-violente. »
« La jurisprudence du cas de Lyon [les décrocheurs de portrait d’Emmanuel Macron] est assez claire : quand le gouvernement peut être mis en cause dans son inaction climatique – et je crois que l’on est nombreux à s’accorder sur ce fait – et quand, en plus, le dialogue avec le pouvoir semble rompu, il faut pouvoir utiliser, dans le respect de la non-violence, d’autres manières d’alerter l’opinion. »
« Comme tout mouvement, Extinction Rebellion est pétri de contradictions – et l’on sait que ce n’est pas uniquement Extinction Rebellion qui était présent au centre commercial Italie 2 ce week-end… C’est vrai que le slogan “Couteau en céramique” est clairement très mal venu. »

 Sur le débat sur l’immigration voulu par Emmanuel Macron 
« Il faut d’abord dénoncer l’opération : pourquoi tenir ce débat dans cette période alors que ce n’est pas la préoccupation majeure des Français ? »
« Tout est fait pour que le scénario du face-à-face Emmanuel Macron – Marine Le Pen soit validé. »
« Non, la France ne subit pas une submersion migratoire ; le solde migratoire est plutôt stable depuis des années. »
« Retirer l’aide médicale d’Etat, comme le propose la Macronie, ce serait une folie, même en raisonnant en termes de coûts. »
« L’essentiel des migrations se fait entre pays en développement. »
« La première question, c’est celle de l’accueil digne qui, aujourd’hui, n’est pas organisé, notamment à cause des règles de Dublin – et c’est intolérable car on en a les moyens. »
« Les mouvements de populations ne doivent pas être considérés comme une fatalité. »
« La France a un rôle un jouer dans les conflits car elle est une médiatrice à l’international. »
« La question la plus importante sur les causes, c’est la question climatique. Le GIEC nous dit : rien qu’une trajectoire d’augmentation de 2 degrés (et on est déjà bien au delà), ce sont 287 millions de personnes qui vont être contraintes et forcées de quitter leur pays. »
« A la France insoumise, nous pensons qu’il faut prendre le problème par les deux bouts : oui, il faut se préoccuper de l’accueil digne et humain mais ne pas faire comme si les gens étaient heureux de se déplacer. »

 Sur la stratégie de la France insoumise 
« La séquence des gilets jaunes ainsi que toutes les luttes sectorielles qui existent dans le pays : les Françaises et les Français, un peuple d’essence révolutionnaire et rebelle, n’ont pas besoin de responsables politiques pour passer à la contestation et à la résistance. »
« En tant que force politique, il faut bien sûr accompagner et aider l’implication du grand nombre dans les mobilisations mais notre rôle central est ailleurs : c’est de dessiner un débouché politique, certes radical mais sérieux et crédible. »
« Il faut montrer que la France insoumise ne propose pas une aventure ou un saut dans le vide. »
« Je pense que la France insoumise ne doit pas aborder la séquence des retraites en défendant le statu quo. Le gage de crédibilité, c’est aussi de montrer que oui, il va falloir à terme réformer ce système mais avec des principes qui soient les nôtres, c’est-à-dire que l’on puisse avoir la liberté de partir à 60 ans parce que c’est ça notre idée du progrès – et on peut le financer. »
« Dans les prochaines semaines, on va bâtir un contre-projet des retraites. »

 Sur la convergence des luttes 
« Je suis favorable [à ce que le politique impulse et mette tout le monde autour de la table] mais la dernière fois qu’on l’a fait, c’était en septembre 2017 sur la réforme du Code du travail et on nous a beaucoup reproché à ce moment-là d’avoir fait du syndicalisme à la place des syndicats alors qu’il n’en était rien ! On a toujours voulu mettre notre pierre à l’édifice, au renfort des mobilisations. »
« Je constate que, sur les retraites, la bataille est enclenchée de manière extrêmement sectorielle – et ça fait le jeu du gouvernement qui ne parle que des 42 régimes spéciaux qui ne représentent que 3% de la population active. »
« J’appelle de mes vœux la convergence mais pour l’instant, c’est un peu mal engagé. »

 Sur la ligne politique de la France insoumise 
« Emmanuel Macron affronte de face le modèle social français, qu’il déconstruit les actes fondateurs-clefs dans notre pays (la Révolution française, le Conseil national de la Résistance…). La France insoumise doit montrer qu’elle est en capacité de reconstruire et qu’elle peut avoir un projet positif. »
« Est-ce que si nous disons que nous avons un programme de gauche, il est immédiatement intelligible que nous voulons la 6è République, que nous voulons sortir des traités européens ? Evidemment non. »
« Ce qui m’intéresse, ce n’est pas de faire un musée : c’est de trouver la méthode qui fasse que l’on puisse gouverner ce pays. »

 Sur la démocratie au sein de la France insoumise 
« Quand on est sorti des élections européennes, on a compris qu’il y avait une urgence à réorganiser le mouvement. »
« Les groupes d’actions de la France insoumise cherchaient un cadre pour se coordonner : samedi 12 octobre, il y aura la première grande assemblée des groupes d’actions qui aura lieu tous les trimestres. »
« Nous n’étions pas parfaits. Nous ne le sommes visiblement toujours pas. Mais ce qu’il y a de sûr, c’est que, pour la plupart des choses qui remontaient des différentes régions et groupes d’actions, on a clairement mis en route un certain nombre de chantiers qui sont d’ailleurs reconnus et qui contribuent à ce que tout se fluidifie. »

 Sur les élections municipales de mars 2020 
« On est prêt à faire avec toutes celles et ceux dont les propositions seraient compatibles avec les quelques conditions très souples qu’on a fixées. »
« Le récit de campagne et la tâche qui est la nôtre, c’est de concourir à faire en sorte que le 1 sur 2 qui ne vient plus voter de manière cyclique, revienne. »
« Nous n’avons pas vocation à avoir des listes identitaires de la France insoumise. Mais notre singularité dans le paysage politique, c’est d’être en capacité de déployer partout nos méthodes pour faire en sorte de faire concourir à l’implication citoyenne. »
« Il y a des endroits où les insoumis estimeront qu’ils ne peuvent pas faire autrement [que la soupe de logos] mais je le déplore et je pense qu’il faut tenter de faire autrement. »
« Dans toutes les villes, dans toutes les communes, il y a de très bons conseillers municipaux qui s’ignorent. »
« L’acte 1 d’une campagne municipale ne doit pas être un accord entre partis politiques. »

 Sur les médias 
« La France insoumise développe une critique salutaire et politique de la situation des médias. »
« Un tas de journalistes, y compris parmi les plus précaires de la fonction, ne sont pas en désaccord avec les grandes lignes de ce que nous disons à propos des médias. »
« Les questions de l’hyper concentration des médias, du traitement de l’actualité y compris de la France insoumise méritent d’être posées : on l’a vu au moment du procès où aucun de nos arguments n’arrivaient à percer le mur du son. »
« Quand on voit l’impact de l’annonce du décès de Jacques Chirac sur le traitement de l’actualité, notamment avec l’affaire de l’usine de Rouen, quand on voit que la convention avec Eric Zemmour a été diffusé en direct sur une chaîne d’information en continu, il y a un vrai sujet et on n’était pas complètement à côté de la plaque quand on a proposé un conseil de déontologie du journalisme. »
« La question [du boycott de certains médias] mérite d’être posée. »

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