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5 décembre et perspective politique : en avant !
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
https://aplutsoc.org/2019/10/17/5-decembre-et-perspective-politique-en-avant/
Il ne se produit maintenant plus une journée sans que l’exécutif Macron-Philippe-Castaner, à la manière d’un Donald Trump, n’en fasse une belle.
Les pompiers sauvagement réprimés et provoqués à Paris, l’un d’eux éborgné, alors même que Le Monde, qui n’est pas un journal atteint de « haine anti-flics » comme on dit du côté de l’officine « Alliance », expose « comment les forces de l’ordre ont fait usage d’armes dangereuses sans respecter les principes de nécessité et de proportionnalité, ni les règles en matière d’assistance et de premiers secours. » et cela pas dans une seule manifestation mais dans la plupart.
Cela, c’était il y a deux jours.
Voici un peu plus d’une semaine, un déséquilibré se réfère à l’idéologie islamiste en assassinant ses collègues. Problème : il est responsable de la maintenance informatique du service central des renseignements généraux à la préfecture de Paris ! Un tel fait illustre avant tout, comme bien des violences policières, la « radicalisation » et les phénomènes de décomposition affectant les forces dites de l’ordre sous l’égide de ce pouvoir exécutif. Mais Macron s’en saisit pour appeler à une nouvelle variante de sa « révolution » à lui : que la société française se transforme en une « société de vigilance » reniflant partout l’« hydre islamiste ». Propos d’incendiaire … De sorte que l’agressivité raciste d’un élu régional RN contre une femme maghrébine et voilée n’est en réalité rien d’autre que la mise en œuvre du vœu présidentiel ! (1) Et voila Macron rétropédalant sans rétropédaler, mais en pédalant bel et bien, avec des propos confus sur « communautarisme » et « terrorisme »…
Cela, c’était ces derniers jours.
Et puis, le 26 septembre dernier, une catastrophe industrielle majeure se produisait à Lubrizol, à Rouen. Depuis, préfecture et pouvoir exécutif ne cessent de répéter qu’ils ont fait preuve de « transparence ». En fait, ils ont fait de de la com’ (de la mauvaise com’) et rien d’autre, méprisant l’inquiétude justifiée de la population, et des pompiers – déjà eux …- empoisonnés. Ils osent prétendre que se méfier ou avoir des craintes, c’est être victimes de complotisme !
Là aussi, sur la question directe de la « sécurité des personnes et des biens », ce gouvernement, ce président, s’illustrent comme catastrophiques, non qu’ils seraient stupides (c’est la différence qu’on peut, sans doute, leur concéder envers D. Trump ; mais est-elle fondamentale ?), mais parce qu’ils n’ont de cesse de mettre en œuvre leur contre-révolution, leur réaction sur toute la ligne pour imposer une société sans droits ni garanties, une société de la violence et de la misère.
Détruire les droits et garanties, telle est l’essence du projet de loi en préparation contre les retraites. Il est urgent de simplifier les explications, chers camarades syndicalistes. Macron ne veut pas qu’il y ait « un seul » régime au lieu de « 42 », il veut qu’il n’y ait plus de régimes de retraites du tout. Pour personne. Chacune et chacun n’aura qu’une offre individuelle d’un certain nombre de points dépendant de sa « carrière », la valeur du point étant fixée par Macron et ses successeurs chaque année. C’est la fin du régime général, c’est aussi la fin du code des pensions civiles et militaires des fonctionnaires dont le statut doit être détruit, et des régimes spéciaux qui, historiquement, ont préparé le régime général. Plus de garanties, plus de droits. Misère pour l’immense majorité, misère pour tous et, plus encore, pour toutes.
Parce que dans ses profondeurs, le corps social et salarial sait cela, parce que la lame de fond de l’affrontement rentrée sous la vague est toujours là, des Urgences aux écoles et lycées où les suicides d’enseignants attisent la colère rentrée, parce que la direction indiquée par l’irruption des gilets jaune voici un an s’avère être l’issue politique et démocratique, à savoir affronter, défaire, chasser ce pouvoir exécutif, une idée a circulé, depuis l’appel des syndicats de la RATP au 5 décembre : la grève générale le 5 décembre.
Chose nouvelle, les directions nationales de la CGT, de FO, de la FSU, de Solidaires et de l’UNEF, ainsi que des organisations lycéennes (UNL, FIDL et MLN), ont été conduites à fixer une date centrale en fonction d’un calendrier voulu par celles et ceux d’en bas, appelant donc à leur tour au 5 décembre.
Mais pour en faire quoi ? De quoi a besoin ce mouvement ?
Bien sûr, nombreux sont les militants qui disent que le 5 décembre ne doit pas être une simple journée d’action, ou qui souhaitent que cela continue les jour suivants. Il semble s’imposer d’ores et déjà (réserve faite des manœuvres et contre-manœuvres possibles d’ici là, mais le mouvement est profond et il est fort ) que ce sera beaucoup plus qu’une « journée d’action ». Ce sera le rassemblement au grand jour des opprimés contre les oppresseurs.
Donc un début, ou plutôt la reprise de ce qui est là, sous-jacent, mais qui doit s’exprimer et s’organiser. Pour qu’il y ait une suite, il faut que nous soyons de plus en plus nombreuses et nombreux à indiquer la perspective politique : celle de la grève générale, pas pendant des semaines mais pour se centraliser tous ensemble et défaire le pouvoir exécutif, ouvrant la voie à la démocratie par l’élection, au niveau national et à tous les niveaux, de représentants mandatés et contrôlés.
Cela c’est l’étape suivante, mais l’étape présente a besoin que cette perspective soit affichée. Car qu’affichent les directions politiques et syndicales ? Elles affichent le maintien de Macron jusqu’en 2022, et donc la participation, fut-ce en maugréant pour la galerie, aux « concertations » et au « dialogue social » sur ce qu’il veut mettre en œuvre d’ici là : la fin de tous les droits, de toutes les garanties.
Ce dimanche nous allons donc notamment discuter de la préparation du 5 décembre dans cette perspective-là, pour en assurer la puissance en allant au-delà.
16-10-2019.
Notes :
(1) Une fois fait ce constat essentiel sur le rôle du pouvoir exécutif, une discussion libre et sans amalgames est nécessaire sur le fond à propos des questions relatives à la laïcité, revendication démocratique fondamentale.