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Le président du Chili, Piñera, affirme que le pays est "en guerre"
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Les émeutes qui secouent plusieurs villes du pays, dont la capitale Santiago, ont fait 7 morts.
Le président du Chili Sebastian Piñera a déclaré que son pays était "en guerre" après les émeutes qui ont fait 7 morts. (photo du président chilien prise à l'ONU, le 24 septembre 2019)
“Nous sommes en guerre contre un ennemi puissant”, a affirmé ce dimanche 20 octobre le président chilien Sebastian Piñera dont le pays est secoué depuis trois jours par des émeutes qui ont fait sept morts.
“Nous sommes en guerre contre un ennemi puissant, implacable, qui ne respecte rien ni personne et qui est prêt à faire usage de la violence et de la délinquance sans aucune limite”, a déclaré le chef de l’État à la presse.
Il s’agit de la pire explosion sociale depuis des décennies dans ce pays que Sebastian Piñera qualifiait pourtant auparavant “d’oasis” de l’Amérique latine.
Le général Javier Iturriaga, chargé vendredi de la sécurité publique par le chef de l’État, a de son côté appelé les habitants à rester “calmes” et à ne pas sortir de chez eux.
Les émeutes, qui ont commencé avec l’annonce de la hausse du prix des transports en commun, se sont poursuivies ce dimanche, malgré le recul du gouvernement sur cette mesure.
Après trois jours de violences, le centre de la capitale chilienne et d’autres grandes villes, comme Valparaiso et Concepcion, offraient des visages de désolation: feux rouges au sol, carcasses de bus carbonisées, commerces pillés et incendiés.
RODRIGO GARRIDO / REUTERS
Valparaiso, le 20 octobre.
Couvre-feu, militaires dans les rues et plus de 1000 arrestations
Des affrontements ont eu lieu entre manifestants et policiers dimanche dans l’après-midi dans le centre de Santiago, tandis que des pillages se déroulaient dans plusieurs endroits de la capitale. Cinq personnes ont ainsi péri dans l’incendie d’une usine de vêtements en proie à des pillages. Deux personnes étaient déjà mortes dans la nuit de samedi à dimanche dans l’incendie d’un supermarché également pillé par des manifestants dans le sud de la capitale et une troisième avait été blessée, le corps brûlé ”à 75%”, selon les autorités.
Deux personnes ont également été blessées par balle et hospitalisées dans un état “grave” après un incident avec la police lors de pillages, également dans le sud de la capitale, selon la même source.
Près de 10.000 policiers et soldats ont été déployés. Les patrouilles de militaires dans les rues sont une première dans le pays depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990). Selon les autorités, 1462 personnes ont été arrêtées, dont 644 dans la capitale et 848 dans le reste du pays.
Plusieurs centaines de vols ont été annulés à l’aéroport de Santiago pendant la durée du couvre-feu. Des milliers de voyageurs se sont retrouvés bloqués pour la nuit dans l’aérogare.
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