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Face à l’acharnement judiciaire, le Comité Adama tisse des liens avec d’autres luttes
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Assa Traoré est poursuivie « pour diffamation » à l’égard des gendarmes impliqués dans la mort de son frère, Adama. Le collectif Justice pour Adama dénonce « un acharnement judiciaire », alors que l’enquête sur l’homicide piétine. Mais le collectif, impliqué dans d’autres luttes sociales et écologique, ne lâche rien : « Plus on avance dans le combat, plus nos forces grandissent. »
Dans l’attente d’une nouvelle expertise médicale, ordonnée au mois d’avril 2019, « l’affaire Adama Traoré » est au point mort. Alors qu’elle réclame depuis plus de trois ans « justice et vérité » sur les circonstances du décès d’Adama Traoré, la famille de la victime est régulièrement visée par des plaintes et dénonce « un acharnement judiciaire ». Depuis le début du mois d’octobre, Assa Traoré, sœur du défunt et figure de proue du Comité Adama a elle-même reçu trois plaintes, dont deux pour diffamation.
Le jeune homme est mort asphyxié, le 19 juillet 2016, à la gendarmerie de Persan (Val-d’Oise), après avoir été interpellé par des gendarmes à Beaumont-sur-Oise. Il avait encaissé le poids de trois gendarmes qui, pour le neutraliser, l’avaient plaqué sur le ventre. Cette technique d’interpellation, très contestée mais autorisée en France, à la différence d’autres pays européens, a causé la mort de plusieurs personnes. Est-elle responsable de celle d’Adama Traoré, qui était alors âgé de 24 ans ?
Une contre-expertise a écarté la théorie d’un décès dû à la condition médicale d’Adama
Depuis plus de trois ans, la famille d’Adama Traoré et ses soutiens se démènent pour faire toute la lumière sur les circonstances du drame. Convaincus que ce sont ces méthodes d’interpellation musclées qui ont causé sa mort, ils demandent la mise en examen des gendarmes. Les gendarmes, eux, clament leur innocence et n’ont été entendus que sous le statut de témoins assistés. L’affaire est ballottée au gré des rebondissements judiciaires, des expertises et contre-expertises.
Au début de l’année 2019, la justice s’apprêtait à clore l’instruction, l’expertise médico-légale la plus récente exonérant les gendarmes de toute responsabilité dans les causes de la mort. « Le décès de M. Adama Traoré résulte de l’évolution naturelle d’un état antérieur au décours [1] d’un effort », concluait le rapport, datant de la fin de l’année 2018. Celui-ci expliquait qu’Adama Traoré, ayant couru pour échapper à un contrôle d’identité, était mort d’un « syndrome asphyxique » causé par sa condition médicale. Le jeune homme présentait selon le rapport un trait drépanocytaire et une sarcoïdose de type 2.
Une marche blanche avait été organisée en juillet 2018, deux ans après le décès d’Adama.
La famille Traoré a ébranlé cette hypothèse avec une contre-expertise médicale réalisée à ses frais. Ce rapport, établi par quatre professeurs de médecine issus de grands hôpitaux parisiens, spécialistes des maladies concernées, a écarté la théorie d’un décès dû à la condition médicale d’Adama. « Cela justifie de se poser la question de l’asphyxie positionnelle ou mécanique », ont conclu les médecins. Au mois d’avril 2019, les magistrats ont ordonné une nouvelle expertise médicale et l’audition de deux témoins clés.
« La justice décide de laisser pourrir cette instruction »
« Aujourd’hui, on a des éléments d’enquête qui montrent clairement que le décès résulte de l’interpellation violente, dit à Reporterre Me Yassine Bouzrou, l’avocat de la famille Traoré. Or, il ne s’est rien passé depuis le mois d’avril. Aucun expert n’a été désigné, aucune expertise médicale n’a démarré. Nous sommes au point mort. » Il estime que « la justice a décidé de laisser pourrir cette instruction ». « Lorsqu’il y avait des éléments à décharge pour les gendarmes, dit-il, les juges souhaitaient clôturer et prononcer un non-lieu. Lorsque ça va dans l’autre sens, que des éléments sont à charge contre les gendarmes, il ne se passe plus rien. Cette situation démontre malheureusement que l’objectif prioritaire, dans cette affaire, n’est pas de connaître la vérité. »
Reporterre a tenté de joindre le procureur de la République de Paris pour en savoir plus sur cette nouvelle expertise médicale. Celui-ci n’a pas répondu.
« Jouer la montre, c’est leur procédé, soupire Assa Traoré. Ils emmènent les affaires sur dix ans : regardez Zyed et Bouna [2]. Ils veulent que le combat s’essouffle, qu’on s’épuise physiquement et psychologiquement. »
« Ce nom, Adama, met à nu le système répressif autoritaire français, cette machine de guerre qui nous a transformé en soldats malgré nous. »
Assa Traoré fait donc l’objet de trois plaintes. Elle a d’abord été convoquée par la police pour diffamation après avoir divulgué le nom des gendarmes impliqués, selon elle, dans la mort de son frère. « Pourquoi ne pourrais-je pas prononcer leurs noms ? » s’interroge-t-elle. Elle a ensuite été convoquée pour avoir organisé « un évènement sportif non déclaré » à Beaumont-sur-Oise, il y a deux ans. « C’était un pique-nique et un moment convivial autour des valeurs de la boxe, en présence de l’ancienne championne du monde Aya Cissoko », se défend Assa Traoré. Elle rappelle que des militaires de l’opération Sentinelle, en armes de guerre, étaient venus encadrer l’événement : « Nos quartiers sont laissés à l’abandon, on essaie d’organiser des choses nous-mêmes et on nous envoie des armes militaires contre nos gants de boxe. Ils ont traumatisé les enfants présents. »
Assa Traoré a été citée à comparaître pour diffamation pour avoir affirmé publiquement que les trois gendarmes avaient tué son frère
« Ces plaintes sont fantaisistes et ridicules d’un point de vue juridiques, dit Me Yassine Bouzrou, qui indique « réserver ses arguments de défense aux juges » et assure que « ces différents plaignants seront poursuivis pour dénonciations calomnieuses. »
Dernière attaque : la sœur d’Adama Traoré a été citée à comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris par l’un des gendarmes interpellateurs, pour diffamation. Dans un texte intitulé « J’accuse », Assa Traoré avait affirmé publiquement que les trois gendarmes avaient tué son frère.
La Vérité Pour Adama@laveritepradama
J’Accuse …!
Par ASSA TRAORE
Le 13 janvier 1898, les mots d'Emile Zola résonnaient dans l’Aurore. Il réclamait dans l'affaire Dreyfus une justice que la France était incapable de rendre.
Le 17 juillet 2019, c’est dans ce même pays que moi, Assa Traore, j’accuse à mon tourSite réalisé avec nos petites mains
et des logiciels libres (emacs, notepad++, etc.).Contact Tendance CLAIRE : contact@tendanceclaire.org