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Veille bibliographique

Lien publiée le 25 octobre 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://adlc.hypotheses.org/seminaire-lectures-de-marx-veille-bibliographique/veille-bibliographique-15-octobre-2019

VEILLE BIBLIOGRAPHIQUE #15 (OCTOBRE 2019)

Voici quelques ouvrages parus en octobre 2019 (avec un peu de rattrapage).

Le premier ouvrage présenté est celui issu d’une conférence de Judith Butler au séminaire “Lectures de Marx” en avril 2018.

Judith Butler 
Deux lectures du Jeune Marx 
Les
 Éditions sociales, coll. « Les irrégulières », 2019, 120 p., 10 €

[présentation en ligne]

Judith Butler, pionnière des études de genre, se saisit de la question écologique dans une perspective marxiste. Les réflexions du jeune Marx sont-elles, comme on l’a souvent dit, foncièrement anthropocentriques ? En discutant la conception de la nature comme « corps inorganique de l’homme » développée par Marx dans les Manuscrits de 1844, Judith Butler répond par une tout autre lecture. Ce texte prononcé au séminaire étudiant Lectures de Marx de l’ENS de la rue d’Ulm est complété par une discussion avec le public offrant une traversée des principales œuvres de Judith Butler. Dans la seconde partie de l’ouvrage, la philosophe se penche sur la célèbre lettre du jeune Karl Marx à Arnold Ruge en 1843. Elle y trouve l’occasion de repenser la tâche de la philosophie comme « critique impitoyable » et sans cesse recommencée de l’ordre établi.


Lucien Sève 
Penser avec Marx aujourd’hui. Tome IV : « Le communisme » ?, première partie 
La Dispute, 2019, 670 p., 40 €

 


 

Cet ouvrage constitue la première partie du dernier tome de la tétralogie Penser avec Marx aujourd'hui, œuvre majeure du philosophe Lucien Sève. Intitulé "Le communisme" ?, il fait suite à Marx et nous (tome I), "L'homme" ? (tome II), "La philosophie" ? (tome III). Dans leur Manifeste de 1848, Marx et Engels faisaient du mot "communisme" l'éclatant emblème de l'émancipation humaine. Au XXe siècle, les crimes du stalinisme puis l'inviabilité du système soviétique en ont fait au contraire le terme le plus décrié de tout le vocabulaire politique. Aujourd'hui, quand les catastrophes dont nous menace à brève échéance un capitalisme entré en folie nous somment d'inventer une autre civilisation, se pourrait-il qu'un communisme entièrement repensé pour notre temps redevienne le nom enviable du futur ? C'est ce que soutient Lucien Sève dans ce livre. Une étude savante et vivante de la genèse et du contenu de la visée communiste au XIXe siècle, puis une histoire critique impitoyable de ce qui se passa au XXe siècle pour "le communisme" rendent patente cette conclusion : ce qui a dramatiquement échoué au siècle dernier sous ce nom usurpé, bien loin du communisme de Marx alors prématuré historiquement, fut en vérité, à l'initiative d'un Staline traître aux espoirs nés d'Octobre 17, un national-étatisme brutal de rattrapage du capitalisme où se lancèrent la Russie et à sa suite d'autres pays en retard relatif de développement. Le sens même de l'histoire vécue ces deux derniers siècles bascule ici entièrement : le communisme en son vrai sens n'est pas derrière nous mais devant nous. La deuxième partie du livre, en préparation, traitera de cette question : quel communisme pour le XXIe siècle ?

Stathis Kouvélakis
La critique défaite. Émergence et domestication de la Théorie critique
Amsterdam, 2019, 536 p., 25 € 


[présentation en ligne]

 


 

Qu’en est-il, aujourd’hui, de la Théorie critique ? Cet ouvrage propose une plongée dans les séquences cruciales de sa formation, en retraçant la trajectoire intellectuelle de trois de ses représentants majeurs : Max Horkheimer, Jürgen Habermas et Axel Honneth. Née en tant que réponse à une défaite de portée historique, celle de la gauche face au nazisme, la Théorie critique s’est disloquée de l’intérieur. Horkheimer, confronté à l’isolement de l’exil et au délitement des fronts antifascistes, rompt avec le matérialisme historique et se réoriente vers une philosophie négative de l’histoire. Si le passage aux générations suivantes de l’« École de Francfort » permet un renouvellement, il correspond aussi à une adaptation de la critique à l’ordre existant. Chez Habermas, la critique vise à élargir un espace public régi par les règles de la raison, en faisant fi des contradictions des rapports sociaux ; avec Honneth, la critique devient une thérapeutique du social ayant pour objectif de réparer un monde que l’on a renoncé à transformer. Ainsi, d’une génération à l’autre, la Théorie critique a tourné le dos à l’analyse du potentiel régressif inhérent à la modernité capitaliste. C’est avec ce projet initial que le présent nous oblige à renouer.

Frédéric Lordon
Vivre sans ? Institutions, police, travail, argent…
La Fabrique, 2019, 304 p., 14 €

[présentation en ligne]

C’est peut-être le discours le plus dynamique dans l’imaginaire contemporain de la gauche, mais ce qui fait son pouvoir d’attraction est aussi ce qu’il a de plus problématique. Car il nous promet la « vie sans » : sans institutions, sans État, sans police, sans travail, sans argent – « ingouvernables ». La fortune de ses énoncés recouvre parfois la profondeur de leurs soubassements philosophiques. Auxquels on peut donner la consistance d’une « antipolitique », entendue soit comme politique restreinte à des intermittences (« devenirs », « repartages du sensible »), soit comme politique réservée à des virtuoses (« sujets », « singularités quelconques »). Soit enfin comme politique de « la destitution ». Destituer, précisément, c’est ne pas réinstituer – mais le pouvons-nous ? Ici, une vue spinoziste des institutions répond que la puissance du collectif s’exerce nécessairement et que, par « institution », il faut entendre tout effet de cette puissance. Donc que le fait institutionnel est le mode d’être même du collectif. S’il en est ainsi, chercher la formule de « la vie sans institutions » est une impasse. En matière d’institution, la question pertinente n’est pas « avec ou sans ? » – il y en aura. C’est celle de la forme à leur donner. Assurément il y a des institutions que nous pouvons détruire (le travail). D’autres que nous pouvons faire régresser (l’argent). D’autres enfin que nous pouvons métamorphoser. Pour, non pas « vivre sans », mais vivre différemment.


Murray Bookchin
Changer sa vie sans changer le monde. L’anarchisme contemporain entre émancipation individuelle et révolution sociale
(trad. Xavier Crépin)
Agone, coll. « Contre-feux », 2019, 160 p., 14 €

[présentation en ligne]


 

« Je ne peux que suivre Emma Goldman quand elle déclare ne pas vouloir d’une révolution où elle ne pourrait pas danser. Mais à tout le moins, elle voulait une révolution – une révolution sociale – sans laquelle de telles fins esthétiques et psychologiques ne bénéficieraient qu’à quelques-uns. Or, sauf à me tromper complètement, les objectifs révolutionnaires et sociaux de l’anarchisme aujourd’hui souffrent d’une telle dégradation que le mot “anarchie” fera bientôt partie intégrante du vocabulaire chic bourgeois du siècle à venir : une chose quelque peu polissonne, rebelle, insouciante, mais délicieusement inoffensive. » Dans ce petit livre, Murray Bookchin étrille les dérives d’une gauche radicale surtout préoccupée par la transformation de son mode de vie, et récusant toute forme d’organisations et de programmes révolutionnaires. Sa perméabilité aux maux qui affectent nos sociétés – individualisme forcené, goût de la posture, narcissisme et irrationalisme – a ainsi conduit ses partisans à se détourner de leur héritage socialiste.

Vincent Gerber et Floréal Romero
Murray Bookchin & l’écologie sociale libertaire
Le Passager clandestin, 2019, 132 p., 10€ 


[présentation en ligne]

« Nous nous attaquerons directement aux racines sociales de la crise écologique ! » Militant et essayiste libertaire, ouvrier syndiqué devenu historien des révolutions, Murray Bookchin (1921-2006) est l'un des premiers penseurs à intégrer la dimension sociale et politique à la question écologique. Pour lui, les rapports de domination engendrés par le capitalisme sont à l'origine de la crise environnementale. La force de sa pensée réside dans la proposition du municipalisme libertaire, alternative démocratique à l'État-nation, qui appelle à un retour à la gestion humaine des affaires publiques et à la prise de décision collective. Pour Vincent Gerber et Floréal Romero, le projet profondément humaniste de Bookchin offre des outils pour réinventer la démocratie directe et bâtir une société égalitaire et écologiste.

Joël Gayraud
L’homme sans horizon. Matériaux sur l’utopie
Libertalia, 2019, 304 p., 18 €

[présentation en ligne]

 

En ce début de millénaire, après l’effondrement du bloc de l’Est, l’horizon de l’humanité s’est brutalement fermé. Sur une planète surexploitée et mutilée, où nul ne croit plus au progrès, le capitalisme apparaît comme une frontière indépassable. Agitée comme un leurre, la démocratie s’est vue ruinée par ses promoteurs mêmes. L’histoire semble close et pourtant les contradictions du système n’ont jamais été plus manifestes. Dans ces conditions, qu’attendre de l’avenir si toute révolte paraît condamnée d’avance à l’échec ou à la reconduction de la tyrannie ? Le manque d’un nouvel horizon d’espérance se fait de plus en plus criant. Questionnant les grandes théories critiques (Marx, Ernst Bloch, Guy Debord), s’appuyant sur l’anthropologie, poussant des incursions du côté de la philosophie (Aristote, Agamben, Simondon), invoquant après les romantiques et les surréalistes la fonction vitale de l’imagination créatrice, L’Homme sans horizon dessine les lignes de fuite qui permettent de rouvrir un horizon utopique. Au-delà de l’utopie libérale, aujourd’hui épuisée, de l’utopie sociale qui a été défigurée par les régimes totalitaires, la seule issue possible est de reprendre et faire triompher le rêve ancestral de société sans classe ni État, constituée d’individus égaux, librement associés, jouant enfin leur propre histoire. Aujourd’hui où la survie de l’espèce est en jeu, c’est cette espérance qu’il s’agit de réaliser sous peine de voir l’humanité s’effondrer dans la barbarie. L’Homme sans horizon se propose de montrer l’urgence de ce qui est désormais la seule utopie humaine, et de lui apporter les fondements de sa légitimité historique.

Marcus Rediker
Un activiste des Lumières. Le destin singulier de Benjamin Lay
(
trad. Aurélien Blanchard)
Le Seuil, coll. « L’Univers historique », 2019, 288 p., 22,50 € 


[présentation en ligne]

Markus Rediker trace le portrait d’une magnifique figure de la lutte pour l’abolition de l’esclavage. Né en 1682 en Angleterre, Benjamin Lay fut tour à tour berger, gantier, marin. Il vécut dans la campagne de l’Essex, à la Barbade puis dans une habitation troglodyte aux environs de Philadelphie. Influencé par le radicalisme des premiers Quakers, il acquit très tôt la conviction de l’égalité de tout être humain et n’eut de cesse d’exiger la libération immédiate et sans conditions de tous les esclaves, à une époque où l’abolitionnisme restait très minoritaire. Activiste de la première heure, cet homme singulier (qui était de petite taille) n’hésitait pas à choquer ses contemporains, usant de tous les moyens d’action pour bouleverser les conventions sociales, et ébranler les consciences. Il interrompait les offices, organisait des happenings, où il éclaboussait de faux sang les propriétaires d’esclaves. Il dérangeait. On le moqua. Mais son nom bientôt fut sur toutes les lèvres, des plus puissants aux plus humbles… Puisant dans les témoignages de l’époque, dans les écrits de Lay, Rediker nous conte avec passion et rigueur le destin de cet homme visionnaire dont les combats ont de nombreux échos avec les préoccupations d’aujourd’hui (abolitionniste, il fut aussi végétarien, défenseur de la cause animale, opposé à la peine de mort). Il devint l’ami de Benjamin Franklin et croisa peut-être Voltaire. Benjamin Lay est, à bien des égards, un précurseur. Il est aussi une figure éclatante d’une histoire populaire des Lumières.

Russell « Maroon » Shoatz
L’hydre et le dragon
(
trad. de l’anglais)
éditions Libre, coll. « Cultures de résistance », 2019, 96 p., 8 €

[présentation en ligne]

L’histoire des mouvements sociaux au vingtième siècle a été marqué par l’influence du centralisme démocratique et de ses excès, qu’il s’agisse de l’échec originel de la révolution russe à partir des années 1920, ou des dérives autoritaires dans les autres pays où un mouvement révolutionnaire parvint à porter le communisme au pouvoir – c’est le « dragon » centralisateur qui sert de métaphore à l’auteur, et qui se retourne le plus souvent contre le peuple qui l’a porté au pouvoir. Maroon Shoatz propose une plongée historique dans une autre manière de faire la révolution en examinant des chapitres méconnus des révoltes d’esclaves du continent américain, caractérisées par une importante décentralisation qui compliquait leur répression par les esclavagistes – aux prises avec une hydre dont les têtes multiples repoussent sans arrêt. Une invitation à repenser la manière d’organiser les mouvements de lutte au 21e siècle. Russell Maroon Shoatz est un prisonnier politique détenu aux États-Unis depuis plus de quarante-cinq ans, il a passé vingt ans en isolement. C’est un vétéran du Mouvement de libération noir (ex-Black Panther et ex-Black Liberation Army), au sein duquel il a milité à Philadelphie, de manière légale et clandestine. Son surnom Maroon (du nom des Marrons, esclaves fugitifs qui parvenaient à s’échapper des plantations) lui vient après deux évasions réussies. Il est l’auteur de nombreux textes qui alimentent la pensée révolutionnaire contemporaine.

Maxime Morel (éd.) 
Front noir, 1963-1967. Surréalisme et socialisme de conseils
Non lieu, 2019, 248 p., 22 €

[présentation en ligne]

La revue Front noir (1963-1968) fut créée par Louis Janover, avec un groupe d'amis, après qu'il a quitté le groupe surréaliste. Cette revue fait entendre une note différente de celle des autres avant-gardes de ce temps (lettrisme, situationnisme) en cherchant à concilier les prises de position politiques radicales et une expression poétique et artistique sans concession. Le positionnement politique est celui du socialisme de conseils, théorisé en France par Maximilien Rubel, qui s'appuie sur la pensée de Marx pour critiquer tous les marxismes. L'expression poétique entend répondre aux exigences qui furent celles des surréalistes aux débuts de leur mouvement (indépendance, spontanéité). L'ouvrage comprend : une étude de Maxime Morel présentant l'histoire et les orientations de la revue ; un choix de textes de la revue et des brochures qui ont suivi. Sont reprises aussi les illustrations de Gaétan Langlais et Le Maréchal ; une postface de Louis Janover, qui fut au cœur de cette expérience.

Alain Patrick Olivier, Maiwenn Roudaut, Hans-Christoph Schmidt am Busch (dir.)
Nouvelles perspectives pour la reconnaissance. Lectures et enquêtes
ENS éditions, coll. « La croisée des chemins », 2019, 364 p., 30 €

[présentation en ligne]

Cet ouvrage offre un état des lieux des théories de la reconnaissance aujourd'hui et une contribution à penser de nouvelles perspectives, en intégrant une discussion relative au paradigme de la reconnaissance et aux différents cadres théoriques susceptibles d'être mis en œuvre, d’une part, et en cherchant à mesurer la pertinence et la fécondité des théories de la reconnaissance et leur potentiel critique dans différents domaines des sciences humaines, d’autre part. Ce modèle théorique issu de la philosophie allemande (de l’idéalisme allemand et de la Théorie critique) se trouve discuté en particulier dans les domaines de la politique, du droit, de l’économie, des études féministes ainsi que dans les théories du travail, et nous envisageons leur application à de nouveaux domaines tels que l’éducation ou l’art. Le concept de reconnaissance est alors appréhendé non seulement du point de vue de sa consistance épistémologique et du point de vue de l’histoire des idées, mais également comme un concept opératoire dans des études de cas ou des situations empiriques. L’ouvrage s’adresse aux lecteurs et aux lectrices désirant réfléchir sur l’actualité des théories de la reconnaissance en philosophie sociale et dans le domaine de la théorie critique à partir des perspectives ouvertes par la recherche internationale. Avec les contributions de Louis Carré, Marc Chatellier, Pauline Clochec, Catherine Colliot-Thélène, Simon Derpmann, Estelle Ferrarese, Guillaume Fondu, Florent Guénard, Axel Honneth, Pauline Juvenez, Alain Kerlan, Samia Langar, Alexandre Léger, Soraya Nour Sckell, Alain Patrick Olivier, Michael Quante, Gérard Raulet, Emmanuel Renault, Maiwenn Roudaut, Hans-Christoph Schmidt am Busch, Claudia Wirsing.

Gustav Landauer
Appel au socialisme 
(trad. Anatole Lucet et Jean-Christophe Angaut)
La Lenteur, 2019, 256 p., 16 €

[présentation en ligne]

Dans cet ouvrage, issu de deux conférences données en 1908, Landauer livre sa conception d’un socialisme non-autoritaire et non-centralisé qui se construirait contre le capitalisme et non pas dans sa continuité : le socialisme est l’affirmation d’une volonté et d’un idéal, pas de "conditions objectives enfin réunies". Texte d’une grande éloquence, c’est une critique frontale de l’orthodoxie marxiste, dominante en Allemagne à cette époque, qui anticipe les attaques qui ébranleront les certitudes du mouvement socialiste dans la seconde moitié du XXe siècle. Un texte historique incontournable de la pensée socialiste anti-autoritaire, pour la première fois traduit en français.

Élise Thiébaut et Edmond Baudoin
Les fantômes de l’Internationale
La Ville brûle, 2019, 128 p., 19 €

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Si tout le monde connaît L’Internationale, hymne planétaire du mouvement ouvrier, peu de gens connaissent son histoire, une histoire particulièrement riche et complexe qui nous emmènera de la Commune à 2018, en passant par les États-Unis et l’URSS. On découvrira au fil des pages un auteur méconnu qui meurt dans la misère, un compositeur spolié de ses droits d’auteur, deux révolutions, des cimetières, des tables qui tournent, Louise Michel, Rosa Luxemburg, Jaurès et Lénine, … et quelques fantômes, bien sûr ! Un récit feuilletonnant et riche en rebondissements, mené tambour battant par Élise Thiébaut et illustré avec force et passion par Edmond Baudoin qui donne vie ici aux damnés de la Terre, aux forçats de la faim, et à toutes celles et ceux qui voulaient chanter le monde. Première partie : L’Internationale illustrée par Baudoin • Deuxième partie : Les Fantômes, histoire de L’Internationale racontée par Élise Thiébaut et illustrée par Edmond Baudoin.

Pierre Serna (éd.)
Que demande le peuple ? Les cahiers de doléances de 1789, manuscrits inédits
Textuel, 2019, 192 p., 39 €

[présentation en ligne]

Le premier et le troisième dimanche de mars 1789, sur ordre du roi Louis XVI, 27 millions de Français ont été invités à exprimer leurs doléances : 60 000 cahiers ont été ainsi rédigés. Publiés pour la première fois en fac-similé, ces inédits vibrent de l'espoir d'un monde nouveau. Les extraits choisis aux cinq coins de l'hexagone incarnent la France des villages et des campagnes mais aussi des grandes villes. Organisées par thèmes et commentées par Pierre Serna, historien de la Révolution française, les doléances de nos ancêtres résonnent d'un écho singulièrement proche : la dénonciation de taxes et d'impôts abusifs, la réclamation de la fin de l'arbitraire et d'une même justice pour tous, et, par-dessus tout, l'exigence de liberté. Dessins et caricatures illustrent l'exaspération d'une société au bord de l'explosion.

Mathilde Larrère
Il était une fois les révolutions 
(illust. Agata Frydrych)
éditions du Détour, 2019, 224 p., 18,90 €

[présentation en ligne]

Il était une fois les révolutions regroupe les textes que l’historienne Mathilde Larrère a écrits initialement pour ceux qui la suivent sur Twitter ou dans ses chroniques, sur le thème des révolutions. Elle nous fait vivre, à leurs dates anniversaires, le récit des luttes qui ont contribué à émanciper les peuples et les fait résonner avec les combats d’aujourd’hui. Il était une fois la Révolution est une merveille d’habileté, mêlant exigence historique et humour. L’énergie communicative de l’autrice redonne toute sa force au courage de ces héros et héroïnes du passé. Le lecteur peut piocher, mois par mois, dans les récits : révolutions du XIXe et du XXe siècles, anecdotes surprenantes, faits historiques méconnus, chansons, slogans, tags, recettes de cuisine… Ces textes nous parlent des révolutions du monde entier et de celles et ceux qui ont lutté pour la liberté, et du devenir de leurs espoirs. Une chronologie et un index permettent des recherches thématiques. L’ouvrage est enrichi d’illustrations. Révolution française, Haïti, 1830, 1848, La Commune, Mexique, Russie, Allemagne, Chine, Cuba, mai 1968, Portugal, etc.

Nanni Balestrini
Les invisibles
(
trad. de l’italien Chantal Moiroud et Mario Fusco)
Le Monde à l’envers, 2019, 336 p., 18 €

[présentation en ligne]

Republication Italie, années 1970. De manifestations en ouvertures de squats, de radios pirates en cocktails Molotov, de débats sur la lutte armée en répression policière, Les Invisibles trace le portrait de ces jeunes gens qui se jetèrent corps et âme dans la révolution. Dans une langue directe et flamboyante, ce roman fait vivre les deux faces de cette période, qu'on décrit aussi bien comme « un Mai 68 qui a duré dix ans », avec ses espoirs et son enthousiasme, que comme des « années de plomb » et leur cortège de morts, de prisonniers et de désillusions. Publié en Italie en 1987, ce livre a paru pour la première fois en français en 1991.