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Derrière la porte des conseils d’administration

Lien publiée le 27 octobre 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://www.franceinter.fr/emissions/l-interview/l-interview-26-octobre-2019

Ils seraient réservés à une élite, leur fonctionnement serait obscur, et leurs membres pas toujours indépendants : dans Les faux jetons, la journaliste Sophie Coignard dévoile les secrets des conseils d'administration.

Sophie Coignard est journaliste. Dans son Les faux jetons (éditions Fayard), elle explore les coulisses de cercles très fermés : les conseils d'administrations des entreprises du CAC 40. Elle est l'invitée de Benoît Collombat dans Secrets d'info.

"Les cumulards sont rois"

Au sein de ces instances dirigeantes siègent des personnalités qui touchent ce que l'on appelait encore il y a quelques mois des jetons de présence, c'est-à-dire un certain volume de rémunération. Cela peut aller jusqu'à 500 000 euros cumulés par an pour certains administrateurs.

Pour Sophie Coignard, ces rémunérations représentent une "certaine hypocrisie sur la prétendue rénovation et transparence du capitalisme français". Ces rémunérations sont publiées dans les rapports annuels des entreprises, mais rien ne filtre sur ce qu'il se passe à l'intérieur de ces conseils. "On y discute notamment de la rémunération des PDG du CAC 40, qui a augmenté de 10 % en 2018, pour passer de 5 à 5,5 millions d'euros en moyenne par an, explique la journaliste. Officiellement on nous dit que tout ça est aujourd'hui très ouvert, mais c'est de la cosmétique : c'est un tout petit monde où les cumulards sont les rois."

Dans son livre, Sophie Coignard montre que les conseils d'administration du CAC 40 sont surtout composés d'héritiers des grandes familles, d'énarques, de polytechniciens du corps des mines : "Ce sont des hauts fonctionnaires qui décident d'aller chercher fortune dans le privé."

Thierry Breton : un administrateur pas si indépendant ?

La présence d'administrateurs dits "indépendants" est souvent mis en avant comme exemples de rénovation des pratiques au sein de ces conseils. Un discours battu en brèche par la journaliste : "Ces administrateurs indépendants sont censés ne pas avoir de liens avec le capital, ne pas être clients, fournisseurs ou banquiers de l'entreprise. Avoir une pensée autonome et pouvoir dire ses quatre vérités à la direction. C'est tout le contraire qui se passe. Certains d'entre eux sont en réalité très liés aux PDG."

Sophie Coignard prend comme exemple Thierry Breton, ancien ministre de l'économie et des finances, proposé jeudi 24 octobre 2019 comme nouveau candidat français à la Commission européenne après le rejet de la candidature de Sylvie Goulard. "Bernard Arnault,  PDG du groupe LVMH et troisième fortune mondiale, a fait de Thierry Breton sous exécuteur testamentaire,affirme la journaliste. S'il lui arrive malheur, c'est Thierry Breton qui prendra les rênes à titre temporaire d'une structure belge qui regroupe les actifs de Bernard Arnault." 

Or, Thierry Breton est administrateur indépendant de Carrefour, dont le groupe Arnault est l'un des actionnaires de référence. "Par ailleurs, le numéro deux de LVMH, Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet d’Édouard Balladur, et grand ami de Nicolas Sarkozy, est administrateur chez Atos... l'entreprise dont Thierry Breton est le PDG."

En résumé, pour Sophie Coignard, l'administrateur indépendant "est un ami qui sert de faire-valoir."

Liens entre le privé et public : le cas Guillaume Pépy

Dans son livre, la journaliste explique que l'on peut toucher une rémunération au sein d'un conseil d'administration d'un groupe privé même lorsque l'on dirige une entreprise publique. "Habituellement, il y a des représentants de l'État dans les conseils d’administration des entreprises où l'État détient une part du capital. Dans ces cas-là, ces représentants doivent reverser leur rémunération au Trésor public." Mais dans certains cas, il est possible de toucher une rémunération personnelle si l'on est coopté comme administrateur indépendant. Selon Sophie Coignard, C'est le cas de Guillaume Pépy, patron sortant de la SNCF. "Guillaume Pépy touche environ 70 000 euros par an en tant que président du comité d'audit et des comptes chez Suez."

Régimes spéciaux, indemnités de départ, droits au chômage, retraites très confortables : dans Les faux jetons (Fayard), Sophie Coignard détaille également tous les avantages exorbitants des PDG du CAC 40. Retrouvez la suite de l'interview à la réécoute ou en podcast en haut de cette page.

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