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Retraite et âge pivot: le malus va concerner plus de monde qu’on ne le croit

retraite

Lien publiée le 15 décembre 2019

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Edouard Philippe, premier ministre, dévoile le détail de la réforme des retraites devant le Conseil économique, social et environnemental, à Paris, mercredi 11 décembre 2019. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR « LE MONDE »

Le Monde, 13 décembre 2019

Les générations proches de l’âge de la retraite ne sont pas à l’abri de toutes les mesures présentées mercredi par le premier ministre.

Le diable se cache parfois dans les détails… Alors que la réforme devait initialement s’appliquer aux générations nées à partir de 1963, le gouvernement a finalement décidé de reporter son entrée en vigueur. « Pour les personnes qui sont déjà dans la vie active, nous avons choisi de ne rien changer pour celles qui sont aujourd’hui à moins de dix-sept ans de leur retraite » a précisé Edouard Philippe dans son discours présentant les grandes lignes de la réforme des retraites. Autrement dit, les personnes nées avant 1975 – qui auront plus de 50 ans en 2025 au moment de l’entrée en vigueur de la réforme – « qui se projettent déjà dans leur retraite, qui l’ont préparée et planifiée dans l’ancien système ne seront pas concernées par le système universel » a-t-il ajouté.

Certes… mais les générations proches de l’âge de la retraite ne sont pas pour autant à l’abri des mesures présentées hier par le premier ministre. Et notamment du fameux âge d’équilibre qui devrait être mis en place à partir de 2022. Car faute d’accord plus favorable trouvé par la nouvelle gouvernance du futur régime, cet âge pivot pourrait être fixé à 62 ans et 4 mois à compter du 1er janvier 2022, et augmenter ensuite au rythme de quatre mois par an, pour atteindre 64 ans en 2027 pour la génération née en 1965.

Malus définitif

Les assurés qui partiraient en retraite avant cet âge d’équilibre se verraient appliquer un malus. Son taux serait de 5 % par an en 2027. Ce malus serait définitif et non temporaire comme l’a indiqué, par erreur, Sibeth Ndaye sur France Inter, jeudi 12 novembre. Reste à savoir comment il va s’articuler avec les règles actuelles de calcul des retraites, qui prévoient l’application d’une décote définitive à ceux qui font liquider leur pension sans avoir la durée d’assurance requise pour le taux plein.

« Or le gouvernement n’a pas précisé si ce malus va s’appliquer à tous les assurés, quelle que soit leur durée d’assurance, ou uniquement à ceux qui ont la durée d’assurance requise pour le taux plein, à l’instar de ce qui existe actuellement dans le régime Agirc/Arrco. S’il devait s’appliquer à tous les futurs retraités, ce serait la double peine pour ceux qui n’ont pas la durée d’assurance requise. En plus de la décote de 1,25 % calculée en fonction du nombre de trimestres manquants, ils subiraient le malus de 5 % par an, s’ils partent avant l’âge pivot. Comme cela paraît peu vraisemblable, on peut supposer que le nouveau malus ne s’appliquera qu’à ceux qui ont le taux plein », explique Dominique Prévert, associé chez Optimaretraite.

Les personnes nées en 1960 pourraient être concernées

Concrètement, la première génération concernée par cet âge pivot devrait être celle qui est née en 1960. Compte tenu de la montée en puissance progressive des nouvelles règles, les assurés nés en 1960 se verraient donc appliquer un malus de 1,25 % sur leur retraite de base, s’ils partent en retraite à 62 ans au lieu de 62 ans et 4 mois avec « tous » leurs trimestres. En 2027, ce malus serait de 10 % pour ceux qui partiront en retraite à 62 ans, avec tous leurs trimestres, au lieu de 64 ans. Dans la mesure où ils demandent leur retraite dès qu’ils remplissent les conditions pour bénéficier du taux plein, si les règles ne changent pas d’ici là, ils supporteront également le malus temporaire de 10 % sur leur retraite complémentaire Agirc/Arcco.

« Au final, on peut se demander s’il ne sera pas plus avantageux de partir en retraite sans avoir la durée d’assurance requise pour le taux plein. En 2027, une personne partant à 62 ans avec un trimestre de moins se verra appliquer une décote de 1,25 % au lieu du malus de 10 % sur sa retraite de base et un abattement de 1 % sur sa retraite complémentaire Agirc/Arcco au lieu du malus temporaire de 10 %. Ce qui serait complètement absurde », conclut Dominique Prévert.

Nathalie Cheysson-Kaplan