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En soutien aux cheminots, "l’honneur de la France solidaire"

Décembre2019

Lien publiée le 23 décembre 2019

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https://lemediapresse.fr/social/en-soutien-aux-cheminots-lhonneur-de-la-france-solidaire/

En soutien aux cheminots, « l’honneur de la France solidaire »

« LEUR COMBAT ET LEUR SACRIFICE METTENT EN LUMIÈRE UN SENTIMENT SI BEAU : CELUI DE LA SOLIDARITÉ ». EN SOUTIEN AUX GRÉVISTES, LA TRIBUNE D’UN SOCIO DU MÉDIA.


Les conducteurs cheminots ne se battent pas pour eux, mais pour toi, et pour une certaine idée de la France.

Depuis le début du conflit contre l’injuste projet de réforme des retraites, un bon nombre de mensonges sont propagés par le gouvernement. Un seul objectif : diviser les français et salir l’image des grévistes. Il est temps de rétablir la vérité.

Premièrement, depuis 2018, dans la foulée de la loi « pour un nouveau pacte ferroviaire », le régime spécial de retraite des conducteurs cheminots n’existe plus. Plus aucun agent de la SNCF ne peut être embauché sous ce statut. Tous les nouveaux salariés obtiendront une retraite à taux plein à condition de partir à 62 ans et d’avoir cotisé durant 43 années, comme c’est le cas pour la grande majorité des français.

Deuxièmement, comme l’a précisé Édouard Philippe, le projet de loi sur le régime des retraites ne concernera que les conducteurs cheminots nés après 1985, c’est à dire seulement 3 000 personnes. C’est moins du quart des agents de conduite aujourd’hui en grève qui sont donc touchés par cette réforme ! Cette décision purement arbitraire n’avait comme seul et unique but que celui de fissurer le front syndical et de renvoyer chaque génération à son propre intérêt.

Si les régimes spéciaux n’existent plus et si les personnes touchées par cette réforme ne représentent que 20 % des conducteurs cheminots, d’où vient leur forte mobilisation ? Il semble que, loin de défendre quelques « privilèges » inventés, les grévistes sont en fait animés par un profond sentiment de justice sociale, par une certaine idée de la France.

Car il faut bien comprendre qu’au delà d’une simple loi, cette lutte représente l’opposition entre deux visions antagonistes et donc deux futurs possibles pour notre pays. D’un côté celle du libéralisme, de la start-up nation, qui doit sans cesse s’adapter à la mondialisation, entraînant avec elle son lot de misère et renvoyant chacun au calcul de son propre bénéfice ; de l’autre, celle d’une France solidaire, héritière du Conseil National de la Résistance, qui a mis en place ce pacte social intergénérationnel que représente notre modèle de retraite par répartition et plaide pour une plus grande justice entre les travailleurs.

Non, les personnels grévistes de la SNCF ne se battent pas pour leurs intérêts mais plutôt dans notre intérêt. Non, ils ne défendent pas leurs privilèges, mais se battent pour garantir à tous les travailleurs et à tous leurs enfants des conditions dignes et décentes de départ à la retraite. Oui, depuis le début du conflit, c’est plusieurs centaines d’euros qu’ils vont perdre pour nous, pour notre conjoint ou notre conjointe, pour nos enfants, nos neveux et nièces ou pour nos petits-enfants. Oui, eux aussi, à cause de l’entêtement anti-démocratique de ce gouvernement, risquent de ne pas retrouver leur famille à Noël.

Les conducteurs cheminots sont l’honneur de la France solidaire. Depuis le début du conflit, leur exemplarité morale tranche avec l’attitude et les activités cachées de Monsieur Delevoye. Car leur combat et leur sacrifice mettent en lumière un sentiment si beau : celui de la solidarité, ce point culminant de la morale humaine. Dans cette lutte pour une certaine idée de la France, une France plus juste, c’est l’interdépendance des hommes qui se fait jour, leur profonde fraternité, mot trop souvent terni des façades de nos mairies et que le gouvernement voudrait voir disparaître du cœur des travailleurs. Ils nous offrent leur lutte, soyons dignes de leur don.

Il se battent donc nous sommes.

Toi qui nous lis, savais-tu que tu comptais autant pour eux ?