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NPA : Tribunes pour le congrès
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Notre plate-forme est née de la volonté de mener autrement le congrès afin qu’au-delà des enjeux de pouvoir, il soit une échéance démocratique par le bas, à partir des militantEs, des comités, de leurs préoccupations et expériences.
Double constat : le NPA ouvert à touTEs les anticapitalistes défini par les principes fondateurs n’est pas encore né ; le NPA, évitant les enjeux politiques de fond (forme d'organisation, rôle, implantation), s’est cristallisé autour de questions électorales.
Cette plate-forme entend repenser à la fois fonctionnement et orientation. C’est l’exigence d’auto-émancipation qui rend la question d’un fonctionnement plus démocratique indissociable de celle d’une intervention réactive sur le terrain du mouvement social et de la lutte des classes.
Un parti inclusif, aux pratiques aussi révolutionnaires que son projet !
Le NPA doit devenir un espace inclusif : un lieu de confiance, d’expérimentation. D’exploration et de politisation de nos colères, qui nous aide à les exprimer, les organiser, les comprendre. Pour cela, il nous faut revoir nos pratiques militantes, les mettre en cohérence avec ce projet révolutionnaire dans un contexte de défiance vis-à-vis des organisations traditionnelles.
Un parti de l'imagination : articuler programme d'urgence et projet de société
Nous devons prendre au sérieux le besoin d'« un nouveau rêve général ». Après l'échec des expériences « socialistes » du xxe siècle, il est temps de remettre l'imagination au pouvoir, d'esquisser un monde libéré de toutes les formes d'exploitation et de domination. Pour cela nous ne pouvons pas nous limiter à notre programme d’urgence : nous devons oser parler de ce projet de société que nous portons, oser alimenter l’espoir pour alimenter les luttes.
Un parti des luttes, de toutes les luttes
Le projet révolutionnaire ne se dessine qu’au fil de nos confrontations dans les luttes, pas dans les salles de notre parti, à l’aune de textes fétichisés. Il est temps de revenir sur nos activités, notre implantation militante, apprendre des défaites et nous nourrir des expériences victorieuses. Prendre au sérieux le fait que les luttes, comme les oppressions, sont plurielles et multiples, et qu’exploitéEs et oppriméEs se mettent en mouvement aussi diversement.
Ces questions sont intimement liées et nous entendons les porter afin que toutes les militantEs puissent s’en saisir, et en débattre. Nous désirons ainsi relancer une dynamique vitale pour l’avenir de notre projet anticapitaliste.
Tribune X - Plus que jamais, rassembler
Créer les conditions pour rassembler le NPA, et reprendre l’initiative avec l’objectif de redonner sa dynamique à notre projet commun, c'est-à-dire le regroupement des anticapitalistes ; construire un instrument démocratique pour les luttes d'émancipation, pour la transformation révolutionnaire de la société : tels sont les enjeux de ce congrès.
Bien des questions (bilan, projet, intervention féministe, fonctionnement) ne justifient pas une plate-forme séparée. Nous soutenons la nécessité d’un vrai débat sur la démocratie interne. Les principes fondateurs, l’idée d’un parti creuset rassemblant des expériences diverses cherchant par le débat démocratique à avancer ensemble définissent les grandes lignes de notre projet commun.
Mais face à l’approfondissement de la crise notamment en Europe, à l’offensive sociale, politique, idéologique des classes dominantes dont le gouvernement se fait l'agent, l'essentiel de nos discussions doit porter sur l'orientation. Comment, ces prochains mois, faire du NPA un outil utile au monde du travail, à la jeunesse pour défendre leurs droits, inverser le rapport de forces, prendre conscience qu'il n'y aura pas de sortie de crise sans leur intervention directe sur le terrain social et politique ?
Nous faisons des propositions dans la continuité des thèmes développés lors de la campagne présidentielle et de l’orientation majoritaire votée à la conférence nationale de juillet dernier. Cette orientation, c'est celle de l’unité dans les luttes, pour la construction d’une opposition de gauche, dans la perspective d'un gouvernement contre l’austérité, pour les droits des travailleurs et l’annulation de la dette, pour en finir avec le capitalisme. Une telle perspective – unitaire et radicale – ne peut être mise en œuvre que dans la confrontation avec le reste du mouvement ouvrier, pas dans l'isolement.
À ce congrès, nous voulons construire un socle commun rassembleur, autour d'un texte d'orientation largement partagé portant sur l’analyse des crises, de l’Europe et la situation française. Deux points font l'objet de désaccords suffisamment importants pour nécessiter la constitution d'une plate-forme : concernant la situation politique grecque et l'analyse de Syriza, et surtout sur le contenu que nous donnons ici à la politique de construction d'une opposition de gauche unitaire au social-libéralisme. Ces deux points renvoient à la façon dont les anticapitalistes manient la question du front unique, des revendications transitoires, du gouvernement des travailleurs et de leurs organisations.
Équipe d'animation de la plate-forme X
Tribune Y - De vrais bilans, un parti anticapitaliste et révolutionnaire pour l’intervention dans la lutte de classe
Le congrès doit être un point d'appui pour reconstruire notre parti après son affaiblissement. Pour aider notre classe à prendre le chemin de la contre-offensive face au patronat et au gouvernement et à s’émanciper des rapports d'exploitation, un parti anticapitaliste, qui défend une stratégie révolutionnaire, est plus que jamais nécessaire.
La première étape du congrès montre qu'il y a des points d'accords sur l'analyse de la crise capitaliste, sur l'ampleur des attaques des classes dominantes, sur le danger de l'extrême droite et l'actualité de notre projet socialiste.
Mais des désaccords demeurent.
Un vrai bilan est nécessaire, qui ne se contente pas de répéter les principes fondateurs et des formules générales car ne pas analyser nos erreurs et nos faiblesses, c'est risquer de les reproduire. L’erreur fondamentale a été de croire que le NPA était seul à gauche du PS, ce qui l’a empêché de réagir à l’émergence du Front de Gauche. De plus, le NPA a été obsédé depuis sa création par la tactique électorale au détriment de la construction et de l’organisation de l’action militante.
Aujourd’hui encore, notre analyse du FdG reste différente : nous considérons sa politique comme un obstacle à l'émancipation des travailleurs. Nous sommes tous d’accord pour le front unique pour et dans les luttes mais c'est par celles-ci et contre l'orientation de la direction du Front de Gauche que nous construirons une opposition ouvrière et populaire au gouvernement et au patronat. De plus, poser la question du pouvoir ne peut se faire en aucun cas avec les réformistes antilibéraux dans le cadre commun d’un gouvernement « anti-austérité ».
Nous voulons un parti des travailleurs pour l’intervention dans la lutte des classes, ce qui nécessite une politique volontariste d’implantation dans les entreprises principalement, mais aussi la jeunesse et les quartiers populaires. Un parti qui prend des initiatives pour les mobilisations, au premier plan les luttes ouvrières, tout en intervenant sur toutes les questions politiques. Un parti où la participation aux élections et, lorsqu’on a des élus, aux institutions, est secondaire, clairement subordonnée à l’intervention dans la lutte. Un parti qui donne à ses membres les moyens de militer, où les directions sont faites pour organiser l’activité et tracer des priorités militantes, où les débats et la formation sont contrôlées par les militantEs.
Antoine Larrache (CE, 75), Armelle Pertus (CE, 92N), Damien Dhelil (BSJ, 59), Gaël Quirante (CE, 92N), Jean-Baptiste Pelé (CE, 92N), Jean-François Cabral (CE, 93), Jean-Philippe Divès (CPN, 75), Marie-Hélène Duverger (CE, 76), Mathilde Eisenberg (CE, 92N)
Tribune Z - Soyons enfin à la hauteur de nos tâches : pour un NPA révolutionnaire !
Alors que la crise du capitalisme va entraîner des attaques terribles contre notre classe, il nous faut rompre avec une politique confusionniste qui est en grande partie responsable de la marginalisation de notre parti. Si nous nous réjouissons d’avoir contribué à un certain nombre de clarifications (sur la nature capitaliste antilibérale du Front de gauche, sur l’impasse des solutions keynésiennes à la crise), il faut en tirer toutes les conséquences politiques. C’est pourquoi nous proposons :
– de construire un NPA ouvertement révolutionnaire, articulant les revendications (comme l’interdiction des licenciements ou la sortie du nucléaire en 10 ans) à l’objectif assumé du gouvernement des travailleurs et de la société socialiste, afin de ne pas laisser croire qu’il serait possible de les réaliser globalement et durablement dans le cadre du système ;
– de clarifier la question de « l’unité » : celle-ci doit être recherchée pour combattre les attaques du patronat et du gouvernement, mais il faut cesser de soutenir des appels qui reprennent les analyses et le programme des réformistes. La formule ambiguë d’« opposition de gauche » confond volontairement les deux niveaux en laissant croire que nous aurions un programme politique commun avec le Front de gauche ;
– de construire le parti sur les lieux de travail, notamment dans les secteurs stratégiques du prolétariat, pour y mener un combat politique et prendre des initiatives pour regrouper tous les militants lutte de classe face aux bureaucrates syndicaux ;
– d’être plus concrètement internationalistes et anti-impérialistes, en mobilisant contre toutes les manœuvres et interventions de l’État français (au Mali, en Libye ou en Syrie notamment).
Les divergences politiques et les débats existent au sein du parti et il faut en discuter sans tabou. Ce n’est ni en faisant des accords d’appareils au sommet ni en limitant le droit des tendances et fractions qu’on va sortir de la crise. Il faut assurer l’expression de toutes les opinions et mener un vrai débat de fond. Pour que l’ensemble des camarades puissent s’approprier les débats et discuter l’orientation du parti, il faut une véritable politique de formation. Enfin, le CPN doit devenir la véritable direction du parti : le CE et les porte-parole doivent cesser de prendre des décisions et des positions sans contrôle réel de l’organisation.
Claude (55), Daniela (93), François (85), Ludivine (75), Ludovic (75), Manu (28), Marie (75), Vincent (68)