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    Poutou et Bordeaux en Luttes prêts à cogner tous azimuts

    poutou

    Lien publiée le 26 janvier 2020

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    https://rue89bordeaux.com/2020/01/philippe-poutou-et-bordeaux-en-luttes-prets-a-cogner-tous-azimuts/

    Alliance du NPA et du collectif Bordeaux Debout, soutenu par la France insoumise, la liste de gauche radicale veut donner un débouché politique local au mouvement social. Elle écarte d’office tout soutien à Bordeaux Respire, la liste de l’écologiste Pierre Hurmic.

    Présenter la liste Bordeaux en luttes ce vendredi 24 janvier, « jour de grève nationale et de manifestation, ça nous correspond totalement », démarre Philippe Poutou à l’Utopia.

    « On est tous investis dans la contestation contre la réforme des retraites, et avec les Gilets jaunes, poursuit le syndicaliste de la CGT Ford. C’était con qu’on n’arrive pas à concrétiser sur le terrain électoral les liens tissés sur le terrain. »   

    Car l’union de la gauche radicale a bien failli ne pas voir le jour – le NPA (nouveau parti anticapitaliste) de Poutou et Bordeaux Debout, un collectif animé notamment par les membres de la France insoumise, étaient à deux doigts de faire liste à part.

    Anticapitalisme municipal

    Finalement, ils ont conclu une « plateforme d’accord », où « Bordeaux en Luttes » s’affiche comme une liste « de militant(e)s ou sympathisant(e) d’organisations politiques, syndicales, associatives révolté(e)s par la société actuelle (…). Nous sommes anticapitalistes parce que nous luttons contre ce système qui exploite sans limite la majeure partie de l’humanité et la nature. »

    Aux côtés de Philippe Poutou, candidat aux municipales à Bordeaux en 2014 (2,5%) entre ses deux tentatives aux présidentielles, cinq premiers candidats ont été présentés la presse.

    Philippe Poutou et les premiers noms de la liste Bordeaux en luttes (SB/Rue89 Bordeaux)

    Chapelle sans catho basque

    Parmi eux, Antoine Boudinet, étudiant et militant du collectif des « Mutilés pour l’exemple » – il a perdu une main dans l’explosion d’une grenade, le 8 décembre 2018 à Bordeaux lors d’une manifestation des Gilets jaunes -, et Sylvie Nony, universitaire et membre d’Alerte Pesticides Haute Gironde et de Bordeaux Debout. 

    « On représente un espoir car les autres candidats n’étaient pas là pendant les manifs, dit cette dernière. Certains attendent beaucoup de nous et ont poussé pour qu’on sorte de nos chapelles. »

    Mais pas trop quand même… Le texte d’accord acte ainsi que Bordeaux en Luttes « ne soutiendra pas, en aucun cas, ni ne fusionnera avec la liste Bordeaux Respire lors d’un second tour éventuel, que nous y soyons ou pas ». Philippe Poutou s’en justifie ainsi :

    « On ne divise en rien car les candidats déjà en lice n’ont rien à voir avec nous. Ce sont des représentants des possédants, de la bourgeoisie bordelaise, ils sont tous libéraux. Ils représentent un autre camp social. »

    Alors que la France insoumise n’écartait pas l‘option d’un rapprochement avec les écologistes, Bordeaux en Luttes ferme la porte à Pierre Hurmic et ses alliés socialistes. Le premier, surnommé le « catho basque », « n’a jamais été là ni dit un mot pour soutenir le combat des Ford, il est du mauvais côté de la barrière », selon Philippe Poutou. Les seconds ont « trahi » et leur passif (loi travail sous le quinquennat Hollande, cogestion avec la droite au niveau métropolitain, entre autres) ne passe pas à l’extrême-gauche.

    La dialectique peut-elle casser des briques ?

    Celle-ci ne craint-elle pas de contribuer au maintien de la droite à la mairie de Bordeaux, même si elle « étouffe la ville » depuis 75 ans ? Le leader des Ford Blanquefort ne voit de différences entre ses rivaux, et ne se projette ni dans une victoire ni dans quelque accord incontournable pour gérer la ville, et a fortiori la métropole.

    Car à quoi bon remporter des élections municipales qui « pas plus que les autres, ne modifient le système dominant »… Derrière cette dialectique toute trotskiste, l’accord de Bordeaux en Luttes ajoute néanmoins que ce scrutin permet « de montrer que des solutions concrètes aux problèmes des habitante(e)s d’une ville passent par d’autres choix ».

    Lesquels ? Le programme, qui sera en construction tout au long de la campagne, revendique d’emblée une « démarche d’exigence démocratique », à travers le référendum d’initiative communale ou les conseils de quartier décisionnaire – notamment dans ces quartiers populaires dont Bordeaux en Luttes rêve de susciter la participation.

    Pose ton gun

    A l’instar de la gratuité des transports en commun, mantra de la FI pour les municipales, Philippe Poutou souhaite en outre que « tout l’argent de Bordeaux réponde aux besoins des plus pauvres », que plus personne n’y dorme à la rue, ou que les services publics (eau, transports, énergie, logements, déchets…) soient gérés en régie.

    Enfin, l’équipe de Bordeaux en Luttes réclame « une enquête indépendante pour vérifier les agissements du préfet Lallement » pendant le mouvement des Gilets jaunes.

    « Si un préfet peut faire ce qu’il veut, envoyer les blindés, il y a un problème politique, estime l’ancien candidat à l’Elysée. C’est aussi pour cela que nous sommes contre l’armement de la police municipale. »

    Créditée de 6% avant même d’entrer en campagne, la liste Bordeaux en Luttes a en revanche bien l’intention de défourailler.