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Occitanie. Pourquoi le ralliement d’une partie du NPA à la LFI pose problème ?

France-Insoumise NPA

Lien publiée le 23 avril 2021

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://www.revolutionpermanente.fr/Occitanie-Pourquoi-le-ralliement-d-une-partie-du-NPA-a-la-LFI-pose-probleme

Ce vendredi 16 avril, LFI, le NPA et GDS ont officialisé une alliance électorale dans le cadre des élections régionales en Occitanie. Une alliance qui, après le précédent en Nouvelle Aquitaine, marque non seulement la consolidation d’une orientation portée par l’ex-majorité du NPA, mais illustre aussi un saut dans son contenu : que ce soit par son programme ou en laissant ouverte la possibilité d’une alliance avec le PS au second tour, cette alliance électorale représente une véritable capitulation.

Myriam Martin (LFI), Christian Belinguier (GDS), Pauline Salingue (NPA) et Manuel Bompard (LFI) (© Occitanie populaire)

La France Insoumise, par la voix de ses deux chefs de file, Myriam Martin et Manuel Bompard, a officialisé la semaine dernière l’accord électoral conclu avec le NPA et la Gauche démocratique et sociale (GDS) pour les Régionales en Occitanie. A la conférence de presse qui s’est tenue le 16 avril dernier, étaient ainsi présents aux côtés des deux insoumis Pauline Salingue pour le NPA et Christian Belinguier pour GDS. L’occasion pour les différents intervenants de présenter les contours politiques de la liste « Occitanie populaire ».

Pour l’heure, en ce qui concerne la Haute-Garonne, la liste devrait être conduite par Myriam Martin (LFI), qui serait secondée par Manuel Bompard. Pauline Salingue serait en troisième position sur la liste, tandis que le NPA serait en tête de liste dans les Pyrénées-Orientales. LFI, GDS, et le NPA iront prochainement présenter les têtes de listes ainsi que les candidats.

Un accord qui s’est fait dans le dos de nombreux militants du NPA en région Occitane

C’est faute d’alliance avec les écologistes que LFI a choisi de s’allier avec le NPA. « Les discussions ont été longues, mais finalement fructueuses » a pointé Pauline Salingue lors de la conférence de presse du 16 avril. « On a beaucoup échangé, sur la situation, sur les réponses à y apporter, dans le cadre de ces élections régionales » a-t-elle ajouté, appuyant ainsi sur le sérieux de l’accord électoral.

Mais ce que ne dit pas Pauline Salingue, c’est qu’à l’instar de l’alliance électorale conclu en Nouvelle Aquitaine, un nombre non négligeable de militants du NPA en région Occitanie ont de faite été exclus de toute discussion. C’est le cas notamment pour les militants du NPA – Révolution Permanente à Toulouse. Ainsi, au-delà du désaccord politique important que nous avons formulé autour quant à ce type d’alliance, cet accord électoral s’est fait dans le dos d’un certain nombre de militants. Il n’engage donc en rien l’ensemble du NPA, mais bien un seul et même secteur, l’ex-majorité du NPA, aujourd’hui minoritaire dans l’organisation sur son orientation.

Au second tour : une alliance ouverte… jusqu’au PS !

Si le NPA – Révolution Permanente a dénoncé sans détour la première alliance avec LFI en région Nouvelle Aquitaine, force est de constater que l’accord conclu en Occitanie marque une avancée supplémentaire dans la dilution du programme anticapitaliste dans celui de la gauche institutionnelle.

Cette dilution s’illustre par le positionnement de la liste sur les alliances pour le second tour. Un positionnement explicité dans le protocole d’accord signé entre les trois forces politiques LFI, GDS et NPA, qui précise clairement que seule est exclue une fusion avec les listes LREM et de droite. En conséquence, la liste pourrait fusionner avec la liste du PS de Carole Delga, qui dirige actuellement la région, dans la logique de « faire barrage » à la droite et à l’extrême-droite. Une fusion qui risque d’être menée à terme, si l’on en croit le dernier sondage IFOP, qui met au second tour le PS et le RN à faible distance : Carole Delga (33%) et Jean-Paul Garraud pour le RN (26%).

En ce sens, l’accord repose sur une contradiction majeure : d’un côté il dit revendiquer une « véritable alternative à la majorité régionale sortante [le PS de Carole Delga] », de l’autre, l’alliance prépare le terrain à une alliance au second tour avec … ce même PS. Un Parti Socialiste qui annonce de nouvelles offensives néo-libérales, avec une « régionalisation » de la santé qui accentuerait la casse de l’hôpital public, tout en portant un coup fatal à l’égalité d’accès au soin, et constituerait un saut majeur vers une privatisation de la santé. Des propositions de réforme qui se font le relais direct des politiques d’austérité de Macron, de la « réforme » du rail - en l’occurrence, sa privatisation - ou encore les appels de Carole Delga, soutenus le maire LR de Toulouse Jean-Luc Moudenc à interdire les manifestations de Gilets jaunes…

Rappelons, par ailleurs, que Carole Delga n’a été ni plus ni moins que membre du Premier Gouvernement Valls en tant que Secrétaire d’État déléguée au Commerce, à l’Artisanat, à la Consommation et à l’Économie sociale et solidaire, mais a aussi été une collaboratrice très proche de Macron… comme en témoigne notamment leur présentation commune du projet de loi de finance en 2015. La présidente de la région Occitanie a aussi été épinglée pour ses voyages d’affaires en business class. C’est encore elle qui, juste après l’attaque du Conseil régional par le groupe d’extrême droite Action Française, créait la polémique en s’en prenant... à l’UNEF

Pourquoi la participation d’un secteur du NPA à cet accord est une capitulation

Que LFI et GDS signent un accord se laissant les mains libres pour une fusion avec le PS est somme toute en cohérence avec leurs aspirations électorales. Mais qu’un secteur du NPA, secteur affilié à l’ex-majorité, franchisse la ligne « rouge » d’un accord électoral préparant une fusion avec le PS au second tour est une capitulation pour un parti qui s’était fondé précisément sur une délimitation vis-à-vis de la gauche social-libérale, c’est à dire le PS, et ce avant même la débâcle du gouvernement Hollande-Valls.

De ce point de vue, la prise de position de ce même secteur du NPA dans le cadre des élections municipales à Toulouse en 2020 illustre la brutalité du virage que représente ce protocole d’accord pour les régionales. Dans une adresse du NPA 31 à l’Archipel citoyen publié il y a quelques mois, l’ex-majorité du NPA interpellait le regroupement « citoyen » au sujet de son absence de délimitation par rapport à une fusion avec le PS au second tour.

« Pour qu’un tel programme soit réellement défendu par nos élus au conseil Municipal, encore faut-il dès maintenant faire la clarté sur les engagements de second tour », pointait le texte. « Doit-on accepter une fusion avec le Parti Socialiste – si sa liste arrive en tête des listes de gauche - dans des conditions qui nous imposerait une solidarité de gestion ? Le vote des budgets ? Pour nous cela n’est pas envisageable et constitue également un préalable ».

Bien que nous ne partagions pas la logique d’interpellation générale d’un regroupement comme Archipel Citoyen (qui avait en son sein EELV et qui a fini par fusionner avec le PS au second tour), cette prise de position pointe tout de même un enjeu. Pour les anticapitalistes et les révolutionnaires, la question de la délimitation claire et nette des partis bourgeois est une question de principe, et signer un accord laissant ouverte la possibilité d’une fusion au second tour avec un parti comme le Parti Socialiste, qui a gouverné et fait passer ses réformes néo-libérales en alternance avec la droite ces 40 dernières années, constitue bien une ligne infranchissable.

Certains rétorqueront : en quoi l’alliance électorale d’aujourd’hui serait-elle une capitulation, puisque l’accord prévoit que chaque composante de la liste, et donc le NPA, ait le droit de quitter la liste en cas de fusion au second tour ? La réponse est simple : après avoir fait campagne des mois durant pour « Occitanie Populaire », le NPA sera de fait politiquement associée à la liste et apparaîtra, quoique puisse être les conditions, comme la « caution de gauche », le « marchepied » d’un regroupement d’« union de la gauche »… jusqu’au PS. Une caution d’autant plus grave qu’à quelques encablures de la présidentielle, c’est plus que jamais l’indépendance totale vis-à-vis de ceux (le PS, EELV) qui cherchent à faire renaître de ses cendres une union de la gauche profondément bourgeoise qui doit prédominer.

Cet accord signe ainsi une capitulation puisqu’il brouille la nécessaire indépendance vis-à-vis des réformistes d’un côté, mais surtout, et plus grave encore, il tend à brouiller les frontières avec des partis bourgeois dont certains, comme le PS de Francois Hollande et Manuel Valls, a gouverné directement à coups d’attaques néo-libérales, marquant son quinquennat du sceau de sa loi Travail en 2016 et de son projet de loi sur la déchéance de nationalité.

Une capitulation, le résultat du rapport de force face à LFI, mais surtout d’une orientation !

Pour comprendre un tel revirement, il faut en revenir aux débats d’orientations qui traversent en ce moment même le NPA dans le cadre des élections régionales.

Sur fond de crise, deux orientations se sont cristallisées ces derniers mois en lien notamment avec les débats sur la tactique électorale et le front unique. La première est celle portée par la majorité historique du NPA qui, au travers ces élections régionales, promeut la constitution d’alliances électorales avec LFI. C’est à partir de ce choix d’alliances (qui n’a été validé ni par les militants du parti, ni de la région) qu’est né l’accord électoral avec LFI en Nouvelle Aquitaine, mené par Clémence Guetté (LFI), et que s’est nouée l’alliance électorale menée par Myriam Martin (LFI) avec La France Insoumise et Gauche Démocratique Socialiste (GDS) en Occitanie.

Ces deux alliances électorales en Nouvelle Aquitaine et en Occitanie partagent ainsi une matrice commune. De la sorte, Pauline Salingue a bien pris soin de pointer cette continuité : « il y aussi cet accord au NPA, en nouvelle Aquitaine, avec la présence de Philippe Poutou ». De même Philippe Poutou dans sa conférence de presse à Bordeaux avait fait référence à la liste en Occitanie qui s’inscrivait dans continuité de sa démarche.

Ces alliances constituent donc le résultat d’une orientation portée par un secteur, qui considère que l’échec du NPA est dû centralement à son isolement par rapport au reste de la gauche dite radicale. Des alliances avec La France Insoumise qui donnent, en fonction du rapport de force électoral constitué dans chaque région, des compromis certes différents, mais dont le socle stratégique reste inscrit sur le terrain institutionnel avec un programme de conciliation de classe.

Le rapport de force joue, mais c’est toujours la FI qui gagne !

Ce rapport de force a permis en Nouvelle Aquitaine la constitution d’une liste qui se subordonne au réformisme de LFI, monnayant la figure de Philippe Poutou et son résultat électoral aux municipales (l’accord ne tranche pas non plus une possible fusion avec EELV au second tour). En Occitanie, il mène à la capitulation en ouvrant la voie à une alliance jusqu’au PS, le rapport de force étant en défaveur du NPA au regard notamment de son résultat électoral lors des municipales à Toulouse.

Dès lors, il s’agit pour le secteur du NPA qui négocie avec les forces réformistes d’avaler perpétuellement des couleuvres en fonction du rapport de force. En Occitanie, si le rapport de forces a suffi à négocier quelques axes de programme « minimum », comme le refus de la loi séparatisme et de la loi Sécurité Globale, le programme dans son ensemble reste un programme de conciliation de classe.

Ainsi, loin de dénoncer les milliards d’euros d’argent public qui ont été versées au grand patronat et qui ont été votés par La France Insoumise à l’Assemblée, il s’agit de « conditionner » les aides publiques aux seules entreprises qui ne licencient pas. Pire, il s’agirait même, comme le sous-entend le communique de presse du NPA 31 de ne pas exiger que l’argent déjà versée soit rendu mais de proposer une condition a posteriori pour les futures aides !

« Nous défendons que la région ne doit plus verser un seul euro d’argent public aux entreprises qui licencient. » Et pas d’interdictions des licenciements puisque cela en reste à une injonction : « il ne doit pas y avoir un seul licenciement dans la région »

Deux mois auparavant, ce même secteur du NPA s’était pourtant opposé à ce type de conditionnement, pointant un désaccord important avec cette logique :

« Ensuite, nous avons un désaccord avec votre proposition de « sauver les emplois d’aujourd’hui en conditionnant les aides publiques dispensées par la région aux entreprises ». Nous estimons que les collectivités locales n’ont pas à dépenser l’argent public en faveur d’entreprises qui ne visent que le profit et continuent à verser des dividendes à leurs actionnaires. Nous pensons au contraire que les grandes entreprises d’utilité sociale ou d’intérêt stratégique incapables de protéger les emplois devraient être réquisitionnées et placées sous contrôle de leurs salarié.e.s. »

Un retournement la presse bourgeoise n’a évidemment pas tardé à pointer : « Lors des élections municipales, elle [Pauline Salingue] avait décidé de ne pas rejoindre Archipel citoyen. « Nous défendons des choses que l’on ne voit pas dans les autres listes », déclarait-elle alors. Pour ces régionales, changement de cap. « Une satisfaction et l’aboutissement d’un travail commun », estime Manuel Bompard. »

Malheureusement, cette logique de dilution de la stratégie et du programme des anticapitalistes ne pourrait en être qu’à ses prémices. Et pour cause, le discours de Pauline Salingue glisse toujours plus, non pas vers une dénonciation du PS et de ses politiques néo-libérales, mais vers une interpellation de Carole Delga, qui n’aurait pas fait son devoir d’élue de gauche : « La santé sera au cœur, mais ces héros, que l’on applaudissait l’an dernier, n’ont rien. Pas un seul lit n’a été ouvert depuis le début de la pandémie ! pointe Pauline Salingue avant d’ajouter : Carole Delga n’a pas interpellé le CHU de Toulouse sur le sujet, et les élus de la majorité ne se sont pas distingués sur leur mobilisation… ».

Quand on connait le bilan austéritaire du PS de François Hollande en termes de politique de santé publique, avec des coupes historiques dans le budget des collectivités territoriales - divisant la principale dotation quasiment par deux (41,3 milliards d’euros en 2012 contre 26,9 milliards en 2017), ou encore la suppression de 17 500 lits sur la durée du quinquennat Hollande, il est évident que ces premières déclarations ne sont pas un bon signal tant elles sont porteuses d’illusions sur la nature même du PS.

Après Aquitaine en Lutte, l’indépendance vis-à-vis de la gauche institutionnelle toujours plus diluée

Si pour Révolution Permanente, la lutte des classes est le moyen déterminant pour construire le rapport de force, nous estimons que le terrain électoral, y compris à l’échelle régionale, ne peut être abandonné aux professionnels de la politique, à ceux qui administrent l’austérité. Tout au contraire, nous pensons qu’il est nécessaire que les anticapitalistes et les révolutionnaires, en liens avec les acteurs des principales luttes (retraites, Gilets jaunes, quartiers populaires…), puissent exprimer une voix radicalement différente, contre Macron et sa politique, une voix anticapitaliste et révolutionnaire, sans pour autant se faire d’illusion sur le fait que les choses changeront fondamentalement par la voie des urnes.

Mais cela doit se faire sur des bases d’indépendance de classe, c’est-à-dire d’une indépendance claire et nette vis-à-vis des capitalistes et des partis bourgeois. A l’inverse, loin de « de reconstruire une représentation politique du monde du travail et de la jeunesse indépendante de celles et ceux qui gèrent le système capitaliste », comme le prétendaient les camarades autour de Pauline Salingue lorsqu’ils interpellaient LFI qui souhaitait s’allier avec EELV, c’est tout au contraire la confusion avec la gauche bourgeoise qui est alimentée aujourd’hui en Occitanie.

Plus généralement, cet accord électoral scelle un précédent grave, marquant une adaptation aux conceptions de La France Insoumise, marquées par une stratégie purement électorale et de conciliation avec les partis bourgeois. Des conceptions développées par Myriam Martin, tête de liste LFI, qui affirmait au sujet des régionales : « Si nous nous allions dès le premier tour [avec Carole Delga], nous perdrions notre capacité à nous faire entendre et à marquer notre différence au sein de la majorité ». Précisant par la suite que le PS n’est aucunement un ennemi politique, sous-entendant qu’il n’est qu’un adversaire : « le véritable ennemi, c’est l’extrême droite. Puis la droite et le mouvement En marche (LREM) ».

Ainsi, la signature de cet accord marque un pas supplémentaire de l’ex-majorité du NPA dans la dilution du programme des anticapitalistes dans la gauche institutionnelle, une gauche qui aspire à devenir la « nouvelle » gauche de gouvernement.

Pour les régionales, pour nous… ce sera Lutte Ouvrière !

Dans ce contexte, au regard de la capitulation de ce secteur du NPA avec la signature d’un accord électoral brouillant les frontières de l’indépendance de classe vis-à-vis d’un parti bourgeois comme le Parti Socialiste, se pose pour le NPA – Révolution Permanente la question même du soutien à la liste « Occitanie Populaire » au premier tour des régionales.

En effet, soutenir au premier tour une liste qui ouvre à des fusions pour le second tour avec des partis comme EELV et le PS serait donner une caution à l’ensemble de l’opération d’« union de la gauche » que cherche à impulser La France Insoumise.

Dans ce cadre, le NPA – Révolution Permanente refuse de soutenir les alliances électorales entre LFI et le NPA en Occitanie comme en Nouvelle Aquitaine, et ce d’autant plus qu’elles auront de facto une portée politique nationale, à quelques mois seulement des élections présidentielles.

Pour le NPA-Révolution Permanente, ce n’est pas du côté des alliances avec la gauche institutionnelle qu’il faut se tourner. Ni sur le terrain de la gauche dite « radicale », comme La France Insoumise, et encore moins vers des listes qui actent, au préalable, des possibilités de fusions au second tour avec nos ennemis de classe, avec des partis bourgeois comme EELV- qui défend un « capitalisme vert » - ou pire encore le PS, qui a gouverné appliquant des mesures néo-libérales qui ont rendu jaloux la droite et l’extrême-droite. Ce n’est en aucun cas au travers ces listes qu’il sera possible d’offrir une véritable réponse aux besoins de la population, des travailleurs et de la jeunesse, de donner une issue à la hauteur de la radicalité et de la détermination exprimée depuis 2016 dans une vague de lutte de classe.

Tout au contraire, pour imaginer porter sur le terrain électoral la voix de ceux qui sont confrontés à la crise économique et sociale, de ceux qui se révoltent et de la colère sociale qui s’est exprimée sur le terrain de la lutte de classe, nous devons agir en indépendance avec la gauche institutionnelle, et en toute indépendance de classe, autour d’une stratégie et un programme qui, tout en s’articulant aux revendications politiques, économiques, aux aspirations démocratiques exprimées dans les luttes, s’affronte au système capitaliste et à ses institutions.

En ce sens, le NPA – Révolution Permanente soutiendra, dans le cadre de ces élections régionales 2021, en Nouvelle Aquitaine comme en Occitanie, les listes menées par Lutte Ouvrière. Des listes qui, malgré des désaccords politiques certains que nous avons avec LO, se présentent en indépendance de la gauche institutionnelle et réformiste. Contre la logique populiste de gauche que sous-tend aussi la liste « Occitanie populaire », nous pensons comme Lutte Ouvrière qu’il s’agirait tout au contraire, dans la situation actuelle, de « faire entendre le camp des travailleurs ».

C’est également la raison pour laquelle les militants de Révolution Permanente défendent la nécessité pour le NPA d’être présent aux prochaines élections présidentielles sous ses propres couleurs, autour d’une orientation et d’un profil lutte de classes et révolutionnaire et soumet aux débats du parti la pré-candidature d’Anasse Kazib. Une politique qui trancherait clairement avec la dérive politique exprimée actuellement dans les Régionales en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie et qui pourrait ouvrir la possibilité d’une « sortie par la gauche » de la crise profonde que traverse le NPA, celle de l’appel à la construction d’un Parti Révolutionnaire des Travailleurs capable d’accueillir des centaines, voire des milliers de travailleurs et de jeunes ayant pris par à la lutte de classes ces dernières années.