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Aux États-Unis, l’inflation bat des records
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Aux États-Unis, l'inflation bat des records, Wall Street ouvre dans le rouge (latribune.fr)
Il semble que les analystes aient encore du mal à saisir les effets de la réouverture rapide de l'économie américaine. En effet, le bond des prix à la consommation sur un an en avril, à un rythme jamais vu depuis treize ans (2008), a pris de court tous les calculs des prévisionnistes. Et si l'on prend l'inflation dite sous-jacente (hors prix volatils de l'énergie et de l'alimentation), c'est même l'accélération la plus rapide depuis avril 1982.
La publication des chiffres du gouvernement américain montrant une nette accélération de l'inflation aux États-Unis en avril ont fait chuter la Bourse de New York dès les premiers instants de la séance mercredi. Dans le détail, quelques minutes après l'ouverture, le Dow Jones lâchait 0,36% à 34.144,80 points, tandis que le Nasdaq, à forte concentration technologique, plongeait de 1,21% à 13.227,88 points, et que l'indice élargi S&P 500 abandonnait 0,67% à 4.124,47 points.
Signes annonciateurs, juste avant l'ouverture de Wall Street, dans les échanges électroniques, le contrat à terme pour juin sur l'indice Dow Jones lâchait déjà 0,38%, celui sur le Nasdaq, à forte concentration technologique, plongeait de 1,28% et celui sur le S&P 500 abandonnait 0,67%.
L'inflation, mesurée par l'indice des prix à la consommation CPI, a atteint 0,8% sur le mois en avril, selon le département du travail. Sur douze mois, la hausse des prix est de 4,2%, au plus haut depuis treize ans.
Les prix bondissent, et l'inflation surprend toutes les prévisions
Et les responsables de ce bond historique des prix à la consommation sur un an en avril aux États-Unis, à un rythme record depuis 2008, sont les hausses de prix des biens et des services consécutives aux difficultés mondiales d'approvisionnement.
L'inflation sur douze mois s'est fortement accélérée, à 4,2% par rapport à avril 2020, contre 2,6% en mars, selon l'indice des prix à la consommation CPI publié mercredi par le département du Travail.
Cette accélération s'explique en partie par les effets de comparaison sur un an, lorsque les prix, notamment ceux du pétrole, avaient chuté en raison de la pandémie.
Sur un mois, la hausse des prix est de 0,8%, bien supérieure aux 0,2% attendus par les analystes.
Les prix des voitures d'occasion ont continué de grimper
Contrairement aux mois précédents, ce n'est pas la hausse des prix de l'essence qui fait grimper l'ensemble, ceux-ci ayant même reculé (-1,4% sur un mois, après une hausse de 9,1% en mars), mais ceux des biens et services.
Ainsi, le prix des voitures d'occasion, très prisées depuis le début de la pandémie qui a éloigné beaucoup de ménages des centres-ville, a continué à grimper, enregistrant par rapport à mars la hausse la plus élevée depuis que ces données ont commencé à être compilées en 1953. Cela représente un tiers de l'augmentation sur un mois.
Les prix ont également augmenté pour les nuits d'hôtel, les billets d'avion, les loisirs, les assurances automobile, et l'ameublement, détaille le département du Travail.
Résultat, en excluant les prix volatils de l'énergie et de l'alimentation, l'inflation dite sous-jacente est de 0,9% sur un mois, ce qui représente la plus forte hausse depuis avril 1982. Elle est de 3% sur un an (contre +1,6% en mars sur un an).
Un autre indice, le PCE, qui est utilisé par la Banque centrale américaine (Fed), avait fait état d'une hausse de +2,3% en mars sur douze mois, supérieure à l'objectif de 2% que vise traditionnellement la Fed.
Ce que redoutent les investisseurs
La question que se posent désormais les marchés et les économistes est de savoir si cette hausse des prix, qui va vraisemblablement s'accélérer dans les mois à venir, est amenée à durer, ou à se tasser.
Les entreprises ont quasiment toutes fait état, lors de la publication de leurs résultats trimestriels, de hausses des prix, effectives ou à venir.
Ce que redoutent les investisseurs, avec l'emballement des prix à la consommation (qui donnent la mesure de l'inflation), c'est un resserrement monétaire prématuré. En d'autres termes, la crainte que les banques centrales commencent à sortir de leur politique de quantitative easing, avec pour corollaire une remontée des taux d'intérêt mais aussi une réduction du rythme et du volume de rachat des titres de dettes publiques.