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Les paysans se meurent et bientôt les champs seront silencieux
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Les paysans se meurent et bientôt les champs seront silencieux (reporterre.net)
« Les faucons crécerelles, les coquelicots, les souvenirs d’enfance ont besoin de nous », énumèrent les auteurs de cette tribune. Maraîcher et éleveur dans la Drôme, ils s’élèvent contre la réforme de la Politique agricole commune qui déroule le tapis rouge à une « oligarchie » — les « fabricants de matières premières agricoles » — et piétine les paysans.
Mathieu Yon, maraîcher, et son frère, Pierre, éleveur ovin, tous deux drômois et membres de la Confédération paysanne, dénoncent dans ce texte les dangers de la réforme de la Politique agricole commune.
Au rythme des dernières décennies, avec 15 000 disparitions d’actifs agricoles par an, dans vingt ans, les champs seront silencieux.
Il n’y aura plus de bourdonnements dans les prairies, il n’y aura plus de trilles [1] dans les haies. Il n’y aura plus de bêlements, plus de meuglements. On pourra se réjouir, quelques instants, de la déprise agricole, comme un sursaut de biodiversité sur le dos d’une mort paysanne. Mais ce sera une joie amère.
L’odeur du foin nous manquera, le goût du lait cru nous manquera, le goût des cerises nous manquera. Quand nous regarderons par la vitre de la voiture, nous verrons encore des champs, et nous croirons, un peu vite, que rien n’a changé. Mais ces champs-là seront la propriété d’une oligarchie : des fabricants de matières premières agricoles.
À la Baume-Cornillane, dans la Drôme. © Thierry Yon
Mon pays, si tu aimes tes paysans, aide-nous à relever la tête. Les coquelicots ont besoin de nous, les faucons crécerelles ont besoin de nous. Les souvenirs d’enfance ont besoin de nous. Quand nous allions chercher du lait à la ferme, que nous montions sur les bottes de paille. Quand nous faisions des bouquets de fleurs des champs, que nous entendions les sonnailles traverser les villages.
Mon pays, nous sommes ta langue maternelle. Nous ne voulons pas devenir une langue morte, un vocabulaire que tu transmettras à tes enfants sans comprendre le sens de « l’averse » [2].
Nous sommes ta langue maternelle. Si nous disparaissons, nous emporterons plus que des mots, nous emporterons un langage, une manière de parler à la terre. Elle nous disait quand semer, elle nous disait quand moissonner.
Mon pays, quand les champs seront silencieux, c’est un feu qui s’éteindra, et nous ne pourrons plus réchauffer ton cœur, abîmé par le béton, abîmé par les polymères.
Dans le Royans, territoire du Vercors. © Pierre Yon
Mon pays, aide-nous à étayer l’arbre planté au milieu de ta mémoire, planté au milieu de notre histoire commune.
Mon pays, essaie de nous regarder sans arrogance ni mépris, et aide-nous à bâtir un futur qui prend soin de notre Maison commune.
Rappelle-nous que nous entretenons un feu : une ferme qui tient encore debout, quelque part dans tes collines, quelque part dans ton imaginaire. Une ferme qui vit encore.
Mais ne tarde pas trop. Bientôt, les champs seront silencieux.