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    Élections régionales en IDF. Un grand débat sous le signe de la surenchère raciste et sécuritaire

    Lien publiée le 16 juin 2021

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    Élections régionales en IDF. Un grand débat sous le signe de la surenchère raciste et sécuritaire (revolutionpermanente.fr)

    Lundi 14 Juin se tenait sur LCI un débat entre les différents candidats aux élections régionales franciliennes. La discussion s’est très vite orientée sur la question sécuritaire et sur les thématiques réactionnaires chères à l'extrême-droite et au gouvernement, auxquelles se sont adaptés l'ensemble des candidats de la gauche institutionnelle.

    Photo : LCI

    Le débat sur LCI entre les candidats à la présidence de l’a rapidement tourné à la compétition de qui serait le plus réactionnaire. Sans surprise Jordan Bardella (RN) et Valérie Pécresse (LR) ont vite décidé de placer le débat sur un terrain on ne peut plus réactionnaire. Invités par Pujadas à montrer des photos de leur choix, le candidat frontiste a montré une photo de deux policiers de Magnaville tués, pour dénoncer l’insécurité, et Pécresse faisait elle le choix d’une photo de fresque en soutien à Samuel Paty. Audrey Pulvar et Clémentine Autain choisissaient quant à elles de mettre en avant la question des transports, et Bayou la question de la culture. Une introduction où finalement seule la décision de Nathalie Artaud de montrer une photo de la commune aura quelque peu détonné.

    Si cette introduction laissait déjà entendre ce que serait le ton du débat, autant dire que la suite ne fut pas étonnante, sur les 3 heures de discussion plus d’une heure des débats ont porté sur le terrain très droitier de l’insécurité. Rapidement après une discussion sur l’économie et l’emploi, le point sur les transports a servi de prétexte pour rentrer rapidement dans le vif du sujet pour Saint-Martin, Pécresse et Bardella. Les trois candidats ont ainsi joué la surenchère réactionnaire pour tenter de s’imposer comme le plus à droite et le plus ferme sur les questions sécuritaires. Des débats qui donnent le ton pour l’élection présidentielle de 2022.

    Un débat réactionnaire sur les thèmes de l’extrême droite : sécurité, immigration et laïcité

    En pleine discussion sur les transports Bardella a ouvert son discours autour de la question de l’immigration fustigeant « la gratuité des transports pour les 115 000 clandestins qui bénéficient d’une réduction de 75% sur le titre des transports » accusant Valérie Pécresse d’avoir voté en 2012 une loi le permettant. Une attaque qui a lancé une véritable joute entre les deux candidats chacun essayant de montrer son exemplarité réactionnaire en matière de xénophobie et de racisme. La présidente de région s’est empressée de rappeler à quel point sur le terrain réactionnaire elle n’avait rien à envier au Rassemblement National : « j’ai supprimé la tarification sociale pour les étrangers bénéficiant de l’AME » revendiquant ensuite aussi la mise en place de la « clause Molière », mesure raciste qui oblige à devoir parler français sur les chantiers de BTP...

    Dans ce débat on ne peut plus droitier où les arguments et la surenchère sécuritaire fusent, Pécresse a revendiqué avoir tenté de mettre en place « des peines judiciaires doublées dans certains quartiers de banlieues ». Bardella quant à lui fustige des mairies écologiques pour avoir « financé des mosquées islamistes » et fait de grandes phrases sur le danger de l’immigration : « il n’y a plus une seule commune où les franciliens se sentent en sécurité, 80% des vols sont le fait d’étrangers, 63% des violences sexuelles sont le fait d’étrangers », instrumentalisant au passage la lutte contre les violences sexistes à des fins racistes et xénophobes.

    Rapidement c’est la quasi-totalité du plateau qui a sombré dans ce climat nauséabond. Le macroniste Laurent Saint Martin en cohérence avec la politique gouvernementale, a proposé « la création d’une police régionale des transports et 1000 embauches supplémentaires d’agents de police ». Il revendique aussi le bilan de la majorité présidentielle sur le terrain sécuritaire : « ceux qui ont remis des policiers et des gendarmes, c’est nous ».

    Quant à la gauche réformiste elle n’est également pas en reste et s’est complètement adaptée à la surenchère sécuritaire. Julien Bayou a ainsi affirmé que « la sécurité est fondamentale, on souhaite une police de tranquillité et nous engagerons 1000 agents supplémentaires », fustigeant également la suppression de postes policiers sous Pécresse aux conséquences pour lui désastreuses : « En Essonne les policiers ont été regroupé, isolés, quand ils sont attaqués il faut désormais 40 mn pour qu’ils obtiennent des renforts, quand on réduit le nombre de policiers, ils sont mis en dangers » avant d’ajouter « il manque aujourd’hui 1000 agents de sécurité dans les transports et devant les écoles ».

    Audrey Pulvar a quant à elle affirmée que « la sécurité est un sujet, j’en appelle au pragmatisme, 6 franciliens sur 10 prenant les transports disent les prendre avec appréhension. Il faut se poser la question de la sécurité à bord, il faut être plus ambitieux que madame Pécresse en réclamant des renforts à la sécurité à la Ratp et à la SNCF. La vidéo de surveillance, il faut des gens derrière pour analyser les vidéos, la vidéo surveillance oui, la police municipale plus nombreuse, oui, mieux formée ,armée de manière létale ou non ».

    Plus de forces de sécurité à la RATP et la SNCF donc, mais pas un mot sur les violences répétées que ces groupes de sécurité armés commettent régulièrement sur des usagers, que ce soit la RATP sûreté ou la SUGE qui a récemment violenté deux jeunes à Avignon.

    Pour Clémentine Autain qui représente la France Insoumise, la sécurité est « évidemment un problème, je suis en désaccord avec les trois droites présentes mais il faut plus de moyens humains, je dis qu’il faut davantage de présences humaines pour la sécurité, mieux formées au sexisme notamment ».

    Un débat qui s’inscrit dans la droite liée du climat réactionnaire et islamophobe imposé par le gouvernement

    Il n’est pas anodin de voir les thèmes de cette élection régionale virer autant sur la droite. Depuis un an, les mesures réactionnaires se multiplient de la part du gouvernement : dissolution du CCIF, lois élargissant les prérogatives de la police, loi séparatisme ou encore la loi sécurité globale. Dans le même temps, la gauche réformiste ne cesse de s’adapter et de se compromettre avec cet agenda sécuritaire et raciste. Dernier exemple en date, la participation du PS, EELV ou du PCF à la manif appelées par les syndicats de polices réactionnaires, aux côtés de Gérald Darmanin ou Jordan Bardella.

    Pour autant, voir l’ensemble de la gauche institutionnelle se positionner, à différents degrés, dans la droite lignée de l’offensive sécuritaire et de les voir de concert réclamer l’augmentation de moyens sécuritaires est révélateur de la déviation complète de ces partis qui continuent leurs trahisons envers les travailleuses et les travailleurs. En effet, le gouvernement, en même temps qu’il sert la soupe aux secteurs les plus réactionnaires de la Vème République, prépare les prochains affrontements sur le terrain de la lutte des classes en renforçant son appareil sécuritaire. Et EELV, le PS, le PCF (avec qui s’allie sans problème la FI) ne font que s’engouffrer dans cette dynamique qui vise en premier lieu la classe ouvrière.

    Ces mêmes partis ont appelé pendant le débat à un front républicain contre l’extrême droite. Mais ils nous rappellent que si le Rassemblement National arrive à ce point à imposer ses thèmes, c’est en grande partie du fait des trahisons de cette gauche institutionnelle, qui aujourd’hui n’est pas exempte de responsabilités dans cette offensive réactionnaire.

    En ce sens, loin des adaptations et des trahisons de la gauche institutionnelle, seule Lutte Ouvrière peut représenter une option pour le monde du travail dans ces élections trustées par la droite et l’extrême-droite. Car c’est la seule organisation politique en lice dans ces élections qui représente aujourd’hui un vote en indépendance de classe, qui remette en cause le capitalisme, loin des illusions électoralistes, des campagnes réactionnaires et des compromissions avec le gouvernement et le patronat.