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Israël : La réalité brutale d’un État d’apartheid

Palestine

Lien publiée le 17 juin 2021

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

» Israël : La réalité brutale d’un État d’apartheid (les-crises.fr)

Il n’y a pas « d’affrontements » qui se produisent à Jérusalem entre Israéliens et Palestiniens. Ce que nous voyons, c’est la réalité brutale d’une puissance occupante qui exerce sa force militaire sur un peuple privé de ses droits humains.

Source : Jacobin Mag, Seraj Assi
Traduit les lecteurs Les-Crises

Des Palestiniens évacuent un bâtiment visé par un bombardement israélien dans la ville de Gaza. (Mahmud Hams / AFP via Getty Images)

Alors que des colons israéliens intransigeants préparaient un défilé provocateur dans le quartier musulman de la vieille ville, les forces de sécurité israéliennes ont pointé leurs armes sur des manifestants et des fidèles palestiniens pacifiques qui faisaient leurs prières du Ramadan à la mosquée al Aqsa, faisant des centaines de blessés lors d’une nouvelle répression brutale. Des vidéos circulant sur les médias sociaux ces derniers jours montrent des policiers israéliens lançant des grenades assourdissantes et tirant des balles en caoutchouc sur des Palestiniens à l’intérieur de la mosquée, attaquant des fidèles palestiniens avec des bombes lacrymogènes et frappant sauvagement un Palestinien dans l’enceinte de la mosquée. Lundi, les frappes israéliennes à Gaza ont tué vingt Palestiniens, dont dix enfants.

Une fois de plus, Israël a fait de ses célébrations de la Journée de Jérusalem – une fête nationale israélienne commémorant la réunification de Jérusalem et l’établissement du contrôle israélien sur la vieille ville – une occasion de réprimer les Palestiniens et de rappeler au monde qu’il est en fait, comme l’a reconnu un rapport de Human Rights Watch la semaine dernière, un État d’apartheid.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a félicité la police d’avoir « eu la main ferme » contre les Palestiniens, déclarant : « Jérusalem est la capitale d’Israël et tout comme chaque nation se développe grâce à sa capitale et bâtit ainsi son capital, nous avons également le droit de construire et de développer Jérusalem. C’est ce que nous avons fait et c’est ce que nous continuerons à faire. »

Ce n’est rien d’autre qu’un projet effronté d’accaparement de terres, un plan expansionniste ourdi en plein jour et soutenu par des colons violents. La vision du « Grand Jérusalem » de Netanyahou prévoit d’annexer Jérusalem, où des centaines de milliers de Palestiniens – constituant près de 40 % de la population de la ville, avec des milliers de personnes vivant au-delà du « mur de séparation » à Jérusalem-Est – sont confrontés à la perspective quotidienne d’être déplacés. Les colons d’extrême droite, armés jusqu’aux dents et enhardis par les politiciens de droite, insistent pour que la Cour suprême israélienne procède à l’expulsion des familles palestiniennes de Jérusalem-Est.

Ce qui se passe à Jérusalem, ce ne sont donc pas des « affrontements » entre Israéliens et Palestiniens, comme les grands médias voudraient vous le faire croire. Ce qui se passe, c’est la réalité brutale et quotidienne d’une puissance occupante, enhardie par le soutien inconditionnel des États-Unis et l’apathie internationale, qui exerce sa puissance militaire contre un peuple apatride vivant sous son contrôle, privé de ses droits humains et civils fondamentaux. Ce qui se passe, c’est que l’administration Netanyahou semble enhardie par le silence assourdissant de Washington, où l’administration Biden n’a pas encore pris de position claire sur la violation continue des droits des Palestiniens.

À Washington, les rares exceptions au silence lâche ou à l’acclamation pro-israélienne sont venues de politiciens de gauche.

Le sénateur Bernie Sanders s’est prononcé sans ambages contre la brutalité débridée des colons israéliens soutenus par le gouvernement, en tweetant : « Les États-Unis doivent s’élever fermement contre la violence des extrémistes israéliens alliés du gouvernement à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, et indiquer clairement que les expulsions de familles palestiniennes ne doivent pas se poursuivre. »

La représentante Alexandria Ocasio-Cortez a déclaré dans un message sur Twitter : « Nous sommes solidaires des résidents palestiniens. Les forces israéliennes forcent les familles à quitter leurs maisons pendant le Ramadan et leur infligent des violences. C’est inhumain et les États-Unis doivent faire preuve de leadership pour sauvegarder les droits humains des Palestiniens. »

La membre du Congrès Rashida Tlaib a partagé sur Twitter une vidéo montrant les forces israéliennes tirant des grenades assourdissantes dans une installation médicale palestinienne, en disant : « Il n’y a aucune raison, aucune, d’attaquer des gens pendant qu’ils prient ou cherchent des soins médicaux – si ce n’est pour les déshumaniser et les terroriser. » Appelant le président Joe Biden à intervenir et à empêcher Israël d’entrer sur le Mont du Temple, où ses forces ont attaqué des fidèles palestiniens, Tlaib a en outre averti que « trop de gens restent silencieux ou dédaigneux alors que l’argent de nos impôts américains continue d’être utilisé pour ce genre d’inhumanité. J’en ai assez que les gens agissent par peur plutôt que de faire ce qui est juste à cause de l’intimidation des lobbyistes pro-Israël. C’est de l’apartheid, purement et simplement. »

Le représentant Ilham Omar a également tweeté en solidarité avec les fidèles palestiniens, écrivant : « Cela se passe alors que les musulmans prient tarawih et tahajud en Palestine. Pour les familles qui prient toute la nuit pendant le Ramadan, la mosquée est comme une maison. Les Palestiniens méritent de trouver refuge dans une mosquée et la paix pendant le Ramadan. »

Pendant des décennies, des administrations consécutives ont donné un chèque en blanc à Israël pour qu’il poursuive ses politiques expansionnistes et ségrégationnistes contre les Palestiniens, l’arrosant de milliards d’argent public et le soutenant à fond – prodiguant de l’argent à un gouvernement d’apartheid qui tue et déplace des Palestiniens chaque jour.

Les États-Unis ne doivent pas être complices de ces atrocités continues. L’administration Biden doit faire pression sur Israël pour qu’il mette fin à son occupation, démantèle ses colonies illégales et reconnaisse les droits des Palestiniens. Elle devrait suivre l’exemple des sénateurs Sanders et Elizabeth Warren, qui ont appelé à plusieurs reprises à imposer des conditions à l’aide militaire américaine à Israël.

On ne peut permettre à Israël d’agir en toute impunité, de tuer et de déplacer sans conséquences. L’occupation et l’apartheid doivent avoir un coût.

Source : Jacobin Mag, Seraj Assi, 11-05-2021

Traduit les lecteurs Les-Crises