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"Gamestop, l’affaire qui dévoile la face sombre de Wall Street"

Lien publiée le 25 juin 2021

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

EXCLUSIF : "Gamestop, l’affaire qui dévoile la face sombre de Wall Street" (qg.media)

Les marchés américains présentent aujourd’hui des signes de fébrilité jamais vus depuis le krach de 2008. Et si l’affaire Gamestop, entreprise américaine de jeux vidéo ayant suscité en ce début d’année 2021 des mouvements spéculatifs aussi intenses que suspects, était le déclencheur de ce séisme? Explications et récit exclusif par Boris Dousse pour le site de QG

C’est au début du mois de février 2021 que surgit aux yeux du grand public l’affaire Gamestop. L’histoire est relativement simple, et passionnante pour ce qu’elle révèle du fonctionnement opaque, voire délictueux, de Wall Street. L’entreprise numéro 1 de vente de jeux vidéo, connue en France sous l’enseigne Micromania, se dirige inexorablement vers la faillite, en raison de son incapacité à s’adapter à la double mutation d’un marché marqué par la dématérialisation des ventes d’une part, avec l’émergence d’acteurs comme Valve (connu pour sa plateforme Steam), et avec la vente en ligne d’autre part, portée par des géants comme Amazon.

En mars 2020, l’entreprise a alors perdu 93% de sa valeur en 5 ans, et son action s’échange à moins de 4 dollars. Elle doit de plus faire face à la crise du Covid qui s’apprête à frapper durement les commerces traditionnels, au bénéfice du commerce en ligne. La chute continue de la valeur de son action alors qu’elle est déjà endettée, interdit tout recours à l’emprunt pour financer la mise en œuvre de nouvelles stratégies, et décourage n’importe quel talent susceptible de participer à redresser l’entreprise. Cette dernière se dirige vers une banqueroute qui paraît inéluctable.

Cela n’a évidemment pas échappé à certains fonds d’investissements qui se sont spécialisés dans la vente à découvert de titres d’entreprises en difficulté. Le principe est simple, les gains potentiels alléchants, et les risques très faibles : le fonds d’investissement vend sur les marchés des actions de l’entreprise qu’elle ne possède pas, soit en louant ces actions à des investisseurs ou des courtiers, soit simplement en s’engageant à racheter ces actions dans un futur proche. On parle de vente à découvert, ou short selling outre-Atlantique. L’abondance de titres proposés à la vente engendre une pression du cours à la baisse. Associée à la faible confiance dans l’entreprise, cette pression engendre une chute qu’aucun événement ne semble pouvoir enrayer. Le but ultime des short sellers étant de voir l’entreprise ciblée déposer le bilan, leur permettant d’échapper à l’obligation de racheter des titres qu’ils ont vendu sans jamais les avoir possédés, maximisant ainsi leurs profits.

Gamestop s’apprête donc à suivre le même destin que la chaîne de magasins de jouets « Toys R Us » alors numéro un mondial du secteur et qui déposa le bilan en 2018, licenciant ses 33.000 salariés aux Etats-Unis. L’enseigne subsiste néanmoins dans quelques pays européens sous l’égide de repreneurs.

Évolution du cours de l’action Gamestop entre juin 2020 et juin 2021

Pourtant, plusieurs grains de sable imprévus vinrent menacer les plans des short sellers. Tout d’abord, Michael Burry – immortalisé dans le film « The Big short » ; qui fut l’investisseur ayant parmi les premiers prédit le Krach financier de 2008, décide d’acquérir plus de 5% de l’entreprise en 2019. Parallèlement, Gamestop procède à un rachat massif d’actions pour ralentir l’effondrement de son cours. En septembre 2019, Keith Gill, un jeune professionnel de la finance convaincu de la valeur intrinsèque de l’entreprise par une analyse très poussée de ses indicateurs fondamentaux, et qui se révèlera par la suite avoir été particulièrement avisé, investit 50.000 dollars. Un placement très risqué, mais avec un fort effet de levier en cas de succès. Cela n’entame en rien l’appétit des short sellers qui inonderont frénétiquement le marché de titres durant toute l’année 2019, jusqu’à ce que le cours de l’action tombe à 2,80 dollars en mars 2020.

Ce que les fonds d’investissement ignorent alors, c’est que Keith Gill milite activement sous le pseudo « DeepFuckingValue » sur un forum Reddit abritant des petits investisseurs amateurs de paris risqués, et sur YouTube où il livre des analyses financières de grande qualité ; commençant à susciter la curiosité, et surtout à éveiller de l’intérêt pour le potentiel de Gamestop, auquel beaucoup d’Américains amateurs de jeux vidéo sont attachés.

La première inflexion se produit en 2020, lorsque Wall Street apprend qu’un investisseur a acquis sur les marchés 12,9 % de Gamestop. Et cet investisseur est loin d’être un inconnu pour les milieux d’affaire mais également pour le grand public américain. Ryan Cohen est en effet une vraie célébrité. Il est l’homme qui a fondé à 25 ans Chewy, une entreprise de vente en ligne d’articles pour animaux domestiques, face à des géants alors bien établis et des mastodontes comme Amazon ou Wallmart, pour en faire en 5 ans le numéro un du secteur. Il revendra ses parts un an plus tard contre 3,35 milliards de dollars. Pendant 3 ans, tout le monde s’interroge sur le prochain projet de cet entrepreneur de génie au capital de sympathie hors du commun, jusqu’à cette annonce en septembre 2020 qui voit la valeur de Gamestop multipliée par 6.

Keith Gill, analyste financier et leader de la communauté des traders amateurs. Il a investi 100.000 dollars en options Gamestop. S’il vendait aujourd’hui ses positions sont estimées à 40 millions de dollars

Cet événement va alors mettre en lumière un facteur déconcertant. Les données officielles portées à la connaissance des autorités des marchés américains dévoilent que les fonds d’investissements ayant participé à la curée sur la vente à découvert du titre Gamestop doivent à ce moment-là racheter plus d’actions qu’il n’en existe. Obligés de racheter ces titres à tout prix, les fonds d’investissements ayant parié à la baisse provoquent par leurs achats de titres une hausse spectaculaire du cours de l’action, l’amenant à 480 dollars le 27 janvier 2021, avant que le cours ne retombe brutalement, jusqu’à atteindre 40 dollars deux semaines plus tard. Le monde venait d’assister à un short squeezeun événement rare sur les marchés. Ce phénomène se produit lors d’une hausse soudaine des cours, obligeant les vendeurs à découvert à racheter les titres au prix du marché accentuant ainsi l’envolée de la valeur du titre et entraînant des pertes se chiffrant en milliards de dollars pour les short sellers, tandis que certains actionnaires ayant su vendre au bon moment avaient, eux, pu multiplier leurs investissement par 100, 1000, voire 10.000 grâce aux effets de levier des options. Ce récit qui se termine donc le 27 janvier 2021, sera rapporté par tous les grands networks américains, et en France par quelques médias spécialisés et YouTubeurs en vue dans le domaine de l’économie ou la finance. Mais l’histoire est en réalité bien différente.

Les fonds d’investissement ayant vendu à découvert n’ont jamais couvert leurs positions.

Ceci, aucun média ni analyste français ne semble l’avoir détecté. Cela paraît tout aussi incroyable que le fait que cela ait pu être rendu possible. Et si des professionnels rompus de la finance ont pu être ainsi bernés, c’est que les mécanismes ayant permis cette supercherie témoignent d’une convergence de dysfonctionnements d’une ampleur telle qu’elle est difficile à admettre pour ceux dont la légitimité même pourrait en être également remise en question par ricochet. Cela laisse en effet penser qu’il existe des acteurs agissant dans l’ombre de Wall Street disposant de la capacité de truquer les marchés au point de travestir leur fonctionnement réel. Entre alors en scène l’un des principaux protagonistes de cette affaire: Citadel Securities.

Citadel Securities n’est pas une banque. Citadel Securities n’est pas un courtier, n’est pas un fonds d’investissement, ni un gestionnaire d’actifs. Citadel Securities est ce qu’on appelle un market maker. Leader de ce marché, cette entreprise florissante qui n’hésite pas à avaler ses concurrents traite près de la moitié des transactions des marchés américains. Elle fait partie d’une entité tentaculaire possédant, directement ou indirectement, des intérêts dans les banques américaines, des courtiers, des fonds d’investissements, des gestionnaires d’actifs et une partie des médias américains. Cette entreprise est si puissante qu’elle a acquis la capacité de manipuler le cours des marchés, échappant à tout contrôle des autorités américaines. Ajouté à cela que hormis la SEC (l’organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers), les régulateurs des échanges boursiers, dont la FINRA ou la DTCC, sont des organismes privés gérés par des banques, ou des acteurs des marchés dont Citadel est actionnaire ; on peut penser que le market maker disposait de tout l’arsenal permettant de manipuler le cours de Gamestop, et d’imposer un narratif visant à travestir la réalité.

Ryan Cohen, PDG de 35 ans, est considéré comme un entrepreneur de génie. Il doit sa fortune à Chewy, numéro 1 de la vente en ligne de produits pour animaux de compagnie

Ce qu’aucun observateur ou analyste professionnel n’a relevé en France, c’est que Gamestop, sous la houlette de Ryan Cohen, a profité du renversement complet de sa situation pour solder avec deux ans d’avance, grâce à une émission de titres, une dette de plusieurs centaines de millions de dollars, augmenté d’autant sa trésorerie, et recruté des managers de premiers niveaux débauchés chez Amazon et Chewy, la startup à succès de Ryan Cohen. Plus tard, le 22 juin, Gamestop annonce avoir conclu l’émission de 5 millions de nouveaux titres, dégageant un nouveau supplément de trésorerie de 1,13 milliard de dollars. Fort d’un capital de sympathie exceptionnel aux Etats-Unis et d’un réseau de point de ventes transformés en hub de distribution, elle a engagé un virage radical vers le commerce en ligne sur un marché annuel en constante augmentation et estimé à plus de 300 milliards de dollars. Capable de livrer ses clients en 2 heures sur le sol américain, elle est en passe de supplanter désormais Amazon sur son propre terrain dans le domaine des jeux vidéos, et celui de l’informatique grand public qu’elle commence à investir. Alors que les prévisions des analystes hier convaincus de la faillite inéluctable de l’entreprise tablent encore sur un cours autour de 60 dollars, le titre de Gamestop s’échangeait le 9 juin dernier à plus de 300 dollars. Sans que cela ne suscite la moindre interrogation chez les professionnels de la finance.

L’analyse technique montre une pression à l’achat constante, avec notamment un indicateur On Balance Volume particulièrement élevé et stable (indicateur technique de référence pour apprécier le rapport entre l’offre et la demande d’un titre, NDLR), sans que ce ratio change lorsque le cours du titre subissait des baisses décorrélées de tout événement. Ces données sont confirmées par quelques informations parcellaires dévoilées par des courtiers américains ou européens permettant d’extrapoler le nombre de petits porteurs de Gamestop à plusieurs millions. Le courtier européen Degiro publiait ainsi en mars et avril des informations indiquant que le titre était le plus échangé par ses clients.

Sur les forums Reddit, dont Superstonk qui regroupe plus de 400.000 investisseurs, nombreux sont les témoignages de particuliers ayant soldé leur plan d’épargne retraite, hypothéqué leur maison, ou vendu leur voiture pour investir sur Gamestop. Aucun n’ayant l’intention de vendre ses titres avant que le cours ne dépasse les 10.000 dollars. Certains, preuve à l’appui, ont investi plus d’un million de dollars. On y trouve une majorité d’Américains, mais aussi des Anglais, Australiens, Allemands, Suédois, Hollandais, Coréens et Chinois.

Rappelant étrangement les Gilets Jaunes se réunissant sur les rond-points, les redditers ont fait naître une incroyable intelligence collective capable de débattre des investigations menées depuis 3 mois par le Congrès américain, de la manipulation des votes lors des assemblées des actionnaires, de la vente à découvert des bons du Trésor américain, et aussi de questions financières d’une grande technicité. Certains vont même jusqu’à surveiller par drones les activités nocturnes au siège de leurs adversaires que sont Citadel ou Susquehanna, pointant une intense agitation nocturne certains week-ends.

Reddit: forum web fondé en 2005 qui héberge une immense communauté d’internautes. Un temple pour les geeks

Il serait facile de balayer tout ceci en le qualifiant de délire collectif propice aux biais de confirmation. Ce serait négliger que ces particuliers ont progressivement été rejoints par certains professionnels dont l’expertise ne saurait être contestée. Parmi eux le docteur en économie Susanne Trimbath, ancienne employée de la DTCC, l’avocat Wes Christian, spécialiste de la vente à découvert, la journaliste Lucy Komisar, Dave Lauer, ancien analyste de Citadel, ou les gestionnaires d’actifs Carl Hagberg et Justin Dopierala. Certains d’entre eux ont été entendus par le comité de supervision de la finance du Congrès américain (United States House Committee on Financial Services) qui a immédiatement ouvert une enquête au vu des nombreux signes d’irrégularité apparus lors de la hausse soudaine puis la baisse brutale du cours de l’action Gamestop fin janvier. Alors que la totalité des interventions furent rediffusées par les grands médias américains que sont Fox Business ou CNBC, ces témoignages à charge contre les short sellers y furent en grande partie censurés.

Les autorités américaines, qui se refusent à s’exprimer spécifiquement sur cette question, ont quant à elles adopté depuis le mois de février pour des raisons inexpliquées plusieurs mesures visant à un renforcement du contrôle des marchés. Pour la première fois, la SEC, la FINRA et la DTCC semble s’attaquer à la question du naked short selling, véritable fléau ayant cours aux Etats-Unis permettant aux market makers de commercialiser des titres n’ayant aucune existence. Ces mesures constituent un aveu de leur incapacité à connaître les positions réelles prises par les vendeurs à découvert et le nombre d’actions d’une entreprise en circulation.

Plus équivoque encore fut la nomination par le nouveau Président Joe Biden de Gary Gensler à la tête de la très puissante SEC, autorité suprême de contrôle des marchés américains. Gensler, tout d’abord banquier d’investissement et sous-secrétaire de l’Administration Obama, est connu pour être l’un des plus fervents partisans d’un plus grand contrôle des marchés financiers. Signe d’une activité accrue et de la réalité de graves infractions en cours d’investigation, la SEC a dépassé des records de récompenses depuis début 2020 via son programme incitant les lanceurs d’alerte à dénoncer les atteintes au fair market (« marché juste », NDLR).

Consécutivement aux investigations menées par le Congrès, la SEC a sollicité Gamestop en juin pour se faire remettre des informations qui pourraient alimenter une possible enquête.

Moyenne de l’estimation réelle de l’action Gamestop
selon les analystes financiers entre juin 2020 et juin 2021

Toute cette aventure a d’ores et déjà permis aux observateurs avertis d’acquérir plusieurs certitudes. Pour les analyser, il faudrait produire et assimiler des centaines de pages d’initiation au fonctionnement des marchés financiers, de précision du rôle d’acteurs clés que sont la SEC, la FINRA, ou la DTCC, de confrontation des narratifs livrés par les médias américains (dont une anecdote incroyable et prouvée d’un site spécialisé annonçant une brutale chute du cours de l’action 10 minutes avant que celle-ci ne survienne réellement), d’exposition des manœuvres de manipulation de l’opinion publique sur les réseaux sociaux. Ce travail d’enquête et d’éducation colossal a été mené collectivement par des dizaines de milliers de particuliers qui sont désormais convaincus que les marchés sont l’objet de fraudes inouïes impliquant les market makers, les banques d’investissement, les médias, mais aussi les courtiers des particuliers, sans que les autorités compétentes ne disposent des capacités pour les empêcher. Pire encore, celles-ci apparaissent liées par des conflits d’intérêts systémiques. Les marchés américains présentent aujourd’hui des signes de fébrilité jamais vus depuis le Krach de 2008. Celui-ci n’ayant jamais été suivi des réformes qui s’imposaient, l’ensemble des marchés pourraient s’effondrer dans des proportions pire qu’il y a 13 ans, et Gamestop pourrait bien être le déclencheur de ce séisme financier.

Sur les forums Reddit SuperstonkGME, ou WallStreetBets, chacun attend désormais, avec plus ou moins d’impatience ce que tous prédisent sous le terme légendaire de MOASS, Mother Of All Short Squeezes, soit littéralement « Mère de tous les Short squeezes ». Cet événement naîtrait de la défaillance d’un ou plusieurs short sellers qui seraient contraints de couvrir leurs positions à découvert et de racheter les titres de Gamestop sur les marchés. D’ici là, des millions de petits porteurs sont fermement décidés à ne vendre aucun titre en-dessous de 10.000 dollars, pour les moins gourmands, alors que d’autres jurent ne rien céder avant que le titre n’atteigne un million de dollars. Une soudaine et extraordinaire pression à l’achat, associée à une pénurie d’offre de titres, engendrerait une hausse extrêmement rapide du cours de l’action. Ceci attirerait également de nouveaux investisseurs à l’affût de potentiels gains aussi rapides que juteux, accentuant ce phénomène haussier.

Michael Burry, gestionnaire d’actifs, célèbre pour avoir alerté le premier sur la crise des subprimes Outre-Atlantique

Dans l’obligation de trouver des liquidités, les short sellers seraient dans l’obligation de procéder à des ventes massives d’actifs tirant ainsi l’ensemble des marchés à la baisse. Leurs créanciers voyant fondre la valeur des garanties fournies, ils pourraient procéder à des appels de marge, et en cas de défaut, liquider tout ou partie des actifs de leurs débiteurs. En cas de faillite de ces vendeurs à découvert, leurs créanciers hériteraient de l’obligation de racheter les titres sur les marchés avec le risque de subir la même destinée et de faire défaut à leur tour, entraînant des pertes colossales sur les marchés financiers. Une conjecture aussi catastrophique rappelle l’effondrement de 2008, au cours duquel certaines des plus grandes banques américaines et européennes ne durent leur salut qu’au recours massif et scandaleux à l’argent des contribuables. Pas certain qu’un tel épilogue puisse se reproduire sans réaction de la part d’une population américaine qui a désormais en grande partie compris l’ampleur de l’escroquerie dont elle a été la victime il y a 13 ans.

Pour empêcher cela, une large coalition d’intérêts, que ce soient les gestionnaires d’actifs, banques, courtiers, intermédiaires, institutions financières, personnalités politiques et médias, emploieront tous les moyens à leur disposition quitte à s’exposer à de lourdes sanctions, mais leur marge de manœuvre paraît très réduite.

Aucun analyste financier de premier plan, ni aucun média ne semble avoir conscience des signaux alarmant qui se multiplient et dont chacun peut désormais pourtant avoir connaissance. Très rares sont les observateurs à tenter de les expliquer et d’en comprendre les implications. Cela paraît absolument incroyable, et pourtant la même ignorance, la même irresponsabilité, ont précédé ce qui s’était produit à partir de septembre 2008.

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Affiche de The Big Short : Le Casse du siècle, 2015, film retraçant la découverte de la bulle spéculative immobilière en 2005 par quatre outsiders de la finance

Fin février 2021, Michael Burry qui n’avait cessé d’alerter sur la crise inévitable qui allait survenir en 2008, livrait dans un dernier tweet avant d’effacer toutes ses publications, un message aux allures prophétiques: « Les gens disent que je n’ai pas averti la dernière fois. Je l’ai fait, mais personne n’a écouté. Alors j’avertis cette fois-ci. Et encore une fois, personne n’écoute« .

Boris Dousse