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Besançon: très forte mobilisation contre le pass sanitaire et répression
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Plus de 2000 personnes ont défilé contre l’obligation du pass sanitaire, ce samedi après-midi à Besançon. La manifestation s’est achevée dans la confusion la plus totale devant la préfecture, lorsque les policiers ont lancé sur le cortège plusieurs grenades lacrymogènes. Un homme a été évacué par les pompiers.
Trois jours après une première mobilisation, qui avait regroupé 800 personnes sous la pluie, ils étaient cette fois plus de 2.000 à manifester contre l’instauration du pass sanitaire et l’obligation vaccinale des soignants, ce samedi après-midi à Besançon.
Une ambiance familiale jusqu’à la préfecture
Après deux heures d’un défilé pacifique, rythmé par les slogans fustigeant la gestion gouvernementale de l’épidémie de Covid, l’ambiance a brutalement basculé devant la préfecture du Doubs, point final du parcours.
Un cordon policier avait été dressé en travers de la chaussée, afin d’en barrer l’accès. Réagissant à un mouvement de la première ligne, les forces de l’ordre ont alors arrosé l’avant du cortège de grenades lacrymogènes. Plus d'une dizaine, selon un premier comptage.
« J’ai vu une mamie tomber »
L’irrespirable fumée a aussitôt dispersé la foule, qui a reflué dans le chaos le plus total en direction de Granvelle. « J’ai reçu une grenade sur le bras, je ne voyais plus rien, je suffoquais. Un homme m’a tiré de là. J’ai eu très peur », rapporte Suzanne, 57 ans, choquée par la tournure des événements. « J’ai vu une mamie tomber, une gamine de 4 ans pleurer, il y avait aussi une personne en fauteuil roulant, franchement c’est n’importe quoi ! Ils ont gazé pour rien ! », s’énerve Maxime.
Un homme secouru par les pompiers
« Heureusement qu’il y avait quelques porches ouverts », ajoute le jeune homme, les yeux encore rougis par le gaz. C’est dans l’un d’eux qu’un homme en détresse respiratoire a été recueilli par les pompiers, appelés sur les lieux, puis emmené à l’hôpital pour examen. En retrait de la scène, la colère et l’incompréhension prédominaient. « Il n’y avait que des familles, ça chantait, rien ne se passait, on ne comprend pas pourquoi ils ont fait ça », soupirait cette infirmière à la retraite, dépitée par la situation. Quelques militants se sont ensuite attardés face aux policiers, pour crier leur rage. Aucune interpellation n’a eu lieu.
« L’usage de gaz évite le sang » explique le DDSP
« Des manifestants au contact des policiers s’en sont pris physiquement aux fonctionnaires et ont cherché à disloquer le dispositif, ce qui a provoqué l’usage de moyens nécessaires et proportionnés », rapporte pour sa part le commissaire Giordano. Proportionné ? « Oui, l’usage de gaz évite le sang : il permet d’éviter tout contact physique qui peut être nuisible tant pour les manifestants que pour les policiers. C’est toujours délicat, mais je précise également que ce cas-là ne nécessite pas le prononcé de sommation », explique Yves Cellier, directeur départemental de la sécurité publique du Doubs.
Dans la rue pour « défendre les libertés individuelles »
Lancée de la place de la Révolution deux heures plus tôt, la manifestation s’inscrivait dans un mouvement d’ampleur national. La mobilisation regroupait hommes, femmes et enfants de tous âges et de toutes catégories sociales, tous unis par une même idée : celle « de défendre les libertés individuelles », mises à mal selon eux par le récent tour de vis d’Emmanuel Macron à propos de la vaccination.
Le risque d'une société à deux vitesses
« On construira notre monde, nos cinémas, nos restaurants ! », haranguait cette aide soignante au micro, devant une place du Huit-Septembre noire de monde. La crainte de chacun se cristallise sur le risque d’une société à deux vitesses, « fracturées entre les vaccinés et les non vaccinés », glissait Marc.
« Je ne suis pas contre le vaccin, mais je suis en colère d’y être obligée. Mes petits enfants habitent loin, je fais comment ? Je me fais curer le nez toutes les dix minutes pour monter dans le train ? », s’interroge Christine. Soignante, Suzanne est déterminée. Pas de piqûre pour elle « tant que les tests ne sont pas terminés, en 2022 ou 2023 ». D’ici là ? « J’ai quitté mon travail », tranche-t-elle.