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Hidalgo, candidate du système pour 2027?

Lien publiée le 28 juillet 2021

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Hidalgo, candidate du système pour 2027 ? - Danielle Simonnet, Conseillère de Paris

Le Canard enchaîné nous a révélé que si la Maire de Paris mobilise tout son cabinet pour le lancement poussif de sa candidature,  ça n’est pas pour gagner en 2022 … Peu lui importe les conséquences terribles pour la population que représenterait un quinquennat macroniste de plus. Malgré les louanges fréquentes à l’unité, ça n’est pas non plus son souci. Son objectif, c’est l’élection de 2027. Et pour l’emporter elle semble avoir une stratégie claire : incarner la meilleure défense du système et de ses intérêts. 

Samedi 3 juillet, elle fustigeait “les actes de vandalisme” d’ATTAC, se posant en gauche anti gouache pro LVMH. L’association pour la taxation des transactions financières dénonçait les profiteurs de la crise qui ont engrangé des milliards, redistribués en dividendes aux actionnaires, licencient et sont pro de l’évasion fiscale. Cette évasion fiscale qui s’élève à plus de 80 milliards d’€ par an appauvrit l’Etat. s’opposer aux politiques d’austérité et aux baisses des dotations de l’Etat aux collectivités et notamment à Paris devrait conduire tout.e élu.e à exiger la lutte contre l’évasion fiscale ! Mais précisément, Hidalgo ne s’oppose pas. Ce n’est pas le combat de la maire de Paris qui s’est félicitée de la qualité de ses derniers échanges avec le 1er ministre alors même que la ville se retrouve à verser plus de contributions au fonds de péréquation des collectivités qu’elle ne perçoit de dotations de l’Etat, comme le révèle le budget supplémentaire présenté au conseil de juillet. Et en bonne libérale, elle renonce un an après son élection, à engager un Programme d’Investissement de Mandature. Vous n’aurez ni planification des investissements à venir, ni débat sur les investissements à venir et sur ceux qui seront abandonnés ! En pleine crise sociale et face à la gravité des conséquences du dérèglement climatique, quelle irresponsabilité. Mais les liens et les largesses de la maire de Partie avec le monde des affaires et notamment de Bernard Arnault ne datent pas d’hier et incarnent une privatisation des usages de la ville dans bon nombre de domaines. 

Toujours en bon élève de la macronie à ce conseil, la maire de Paris a fait voter le règlement du temps de travail des agents, dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme de la fonction publique imposée par Macron. Elle aurait pu reprendre les amendements des organisations syndicales pour annuler les effets néfastes et ne pas augmenter le temps de travail. La réduction du temps de travail, c’est le sens de l’histoire de plus d’un siècle du mouvement ouvrier ! Mais le nouveau règlement supprime au moins 3 jours de congés aux agents. Certes, le sujet a fait tanguer les groupes de la majorité qui comme moi avaient défendu nombre d’amendements. Mais à l’arrivée, je fus la seule à voter contre, tandis que le PCF s’est abstenu et EELV a voté pour. Chacun choisit son camp….

L’alignement libéral sur la question économique et sociale semble bien clair. Sur les questions écologiques, est-elle réellement plus engagée ? A ce conseil, une délibération portant sur l’explosion du stationnement était présentée, non pas bien sûr pour renflouer les caisses de la ville (mauvaises langues !), mais non. Parce que les hausses de stationnement feront diminuer le nombre de voitures en ville et donc la pollution. Ah bon ? Et par quelle magie ? Car soit ce sont les riches qui polluent le plus et ces tarifs même en hausse leur seront indolores, soit ce sont les classes populaires, qui travaillent à Paris sans pouvoir y vivre à cause des prix des loyers, qui seront matraqués par cette mesure s’apparentant plus à une forme de péage urbain. Hidalgo clairement, ne défend pas l’écologie populaire et encore moins l’urgence de réduire les distances domicile-travail. L’urgence est de permettre aux travailleur.euse.s de première ligne de se loger à Paris et de stopper les politiques dites d’attractivité du territoire : que l’emploi excédentaire à Paris soit relocalisé dans les villes où il est déficitaire ! D’ailleurs, début juillet, le Tribunal administratif a retoqué un projet d’urbanisme très mal nommé “projets milles arbres”. Il s’agissait de permettre un projet d’abord de logements spéculatifs (avec une dose de logement social et des arbres en toiture du bâtiment pour faire avaler la pillule) au pied du périph’ où l’air est irrespirable. La Mission d’Information et d’Evaluation sur la Seine rendait son rapport. mais là encore, malgré des constats partagés sur l’enjeu écologique de préserver le fleuve et ses berges, aucune proposition contraignante n’a été émise pour inscrire les berges en zone urbaine verte dans le prochain PLU bioclimatique. Pire, l’hypocrisie est à son comble quand à la lecture du document les rédacteurs reconnaissent la nécessité de sortir du tout béton et de ne pas engager de nouvelles constructions ou extension de centrales à béton en bord de Seine, alors même que l’année précédente l’exécutif a accompagné Lafarge contre l’avis des riverains et des associations écolos pour la reconstruction et l’extension de la centrale à béton de Javel ! 

Qu’en est-il de ses positionnements républicains ? Elle qui ne cesse de se poser en donneuse de leçons, ne cesse de piétiner la laïcité en participant en tant que maire à des cérémonies religieuses, en finançant des lieux de culte et des structures confessionnelles au mépris de la loi 1905. C’est encore elle qui piétine les principes républicains en participant aux manifs des syndicats d’extrême-droite. Elle a, hors conseil, communiqué sur sa volonté de défendre les victimes des manifestations. S’agissait-il des personnes privées de libertés dans les nasses illégales ? De celles victimes des violences policières, les éborgné.e.s, les mains arraché.e.s ? Non. Sa solidarité s’arrête avec les familles des vitrines. 

Pour tourner la page de l’extrême-marché de Macron et de sa dérive totalitaire intrinsèque, la candidature de la maire de Paris ne sera d’aucune utilité. Elle constitue par tous ses signes et gages envoyés, une nouvelle candidature refuge pour les tenants du système qui pourront compter sur elle pour défendre leurs intérêts.