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La pandémie et ses conséquences sur l’économie et le travail – entretien avec Stavros Mavroudeas.

économie

Lien publiée le 2 septembre 2021

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

La pandémie et ses conséquences sur l’économie et le travail – entretien avec Stavros Mavroudeas. - Alternative Révolutionnaire Communiste (alt-rev-com.fr)

Le site italien Bollettino Culturale a publié l’interview suivante de l’économiste marxiste grec Stavros Mavroudea sur la pandémie de COVID-19 et ses conséquences sur l’économie et le travail, que nous retraduisons ici en français.

Publié initialement sur Bolletino Culturale , traduit en français par Colin Dresdner

  1. Comment jugez-vous la gestion de la pandémie dans l’Union européenne ?

J’ai soutenu ailleurs1 que la pandémie de COVID-19 est une double crise. La crise économique couvait déjà (parce que le capitalisme n’a pas réussi à dévaloriser suffisamment les capitaux après la crise de 2008) et le coronavirus a déclenché et aggravé cette crise.

La réponse de l’UE a été similaire à celle des États-Unis, mais avec une différence marquée dans la “puissance de feu” politique. Comme après la crise de 2008, les États-Unis et l’UE se sont lancés dans des politiques sociales-libérales (donc non néolibérales) dictées par le nouveau consensus macroéconomique keynésien désormais dominant. Ces politiques comportent des mesures typiquement keynésiennes : une politique budgétaire expansive et une politique monétaire accommodante. Elles impliquent également une insulte au néolibéralisme : une politique industrielle discrétionnaire. Cependant, et contrairement à ce que pense une certaine “gauche” myope et réformiste antilibérale, ces politiques sont néoconservatrices et ne sont pas en faveur du travail et de la classe ouvrière. Bien qu’elles s’en écartent radicalement en utilisant activement la dépense publique pour soutenir la rentabilité capitaliste, elles partagent avec le néolibéralisme le fait de faire peser le fardeau sur les travailleurs.

Comme je l’ai déjà dit, l’UE a suivi cette voie. Mais les “munitions” utilisées (c’est-à-dire l’expansion fiscale et monétaire) sont nettement inférieures à celles utilisées par les États-Unis. Cela découle de deux facteurs :

– L’Allemagne (et le bloc “prudent” qui l’entoure) ne veut pas trop étendre ces mesures, car elle supporte la charge principale de leur financement.

– Les États-Unis ont une plus grande marge de manœuvre en raison du rôle dominant du dollar en tant que principale monnaie de réserve mondiale.

  1. Pensez-vous que l’argent du plan de relance « NextGenerationEu » (NGEU) un changement radical potentiel dans les politiques économiques européennes ou l’urgence sera-t-elle utilisée pour une transition vers un modèle de société pire que le modèle pré-covid ?

Comme je l’ai déjà dit, ces politiques néoconservatrices sociales-libérales n’amélioreront pas la situation des travailleurs. Le NGEU est un outil de restructuration des capitalismes européens face aux antagonismes américains et chinois. Ses priorités favorisent des intérêts sectoriels spécifiques (largement dictés par les principaux conglomérats de l’UE) et suivent une stratégie industrielle visant à renforcer leur position vis-à-vis de leurs homologues américains et chinois.

Le NGEU obéit à la directive visant à créer des “champions européens” (c’est-à-dire de grands conglomérats multinationaux européens capables de faire face aux concurrents américains et chinois). Par conséquent, il entraînera une concentration et une centralisation accrues du capital (c’est-à-dire l’oligopolisation et la monopolisation). Cela frappera durement les capitalismes périphériques et méditerranéens qui sont caractérisés par une énorme couche d’entreprises de taille moyenne. En ce qui concerne le travail, il n’y a aucun engagement à augmenter les salaires. Au contraire, la reprise planifiée est basée sur le maintien de coûts salariaux bas. Bien sûr, le capitalisme peut faire des plans, mais il est aussi traversé par des contradictions. Ainsi, en raison de cette violente restructuration capitaliste, il apparaît aujourd’hui – du moins en ce qui concerne la main-d’œuvre spécialisée – un manque d’offre de travail qui se traduit par une augmentation des salaires dans ces secteurs.

  1. Pour l’avenir post-pandémie, pensez-vous que le Green New Deal est une stratégie à soutenir ? Ces derniers mois, il y a eu de nombreuses discussions au sein des syndicats en Italie sur l’utilisation de ce type de politiques économiques pour créer des emplois bien rémunérés pour les diplômés, pour favoriser une situation de plein emploi à associer à des politiques de “garantie d’emploi”. Qu’en pensez-vous ?

Le Green New Deal fait partie intégrante de ces restructurations capitalistes sociales-libérales néoconservatrices. Il a été présenté comme le New Deal keynésien de notre époque. Et la majorité myope et réformiste de la “gauche” occidentale s’est immédiatement jetée dessus et a agi comme les meilleurs publicitaires du capitalisme. Le Green New Deal est en grande partie une stratégie industrielle crypto-protectionniste qui vise à soutenir les capitaux occidentaux contre le défi de la Chine et des marchés émergents.

Il n’est vert que de nom, car il oscille entre (a) repousser les concurrents (dont les références écologiques sont moins bonnes) et (b) ne pas nuire aux intérêts particuliers des capitaux occidentaux (en imposant des restrictions écologiques trop sévères). Les récents tiraillements réglementaires concernant l’énergie et le transport maritime en sont des exemples.

Il n’envisage pas d’augmenter les salaires. C’est un fantasme de la majorité de la “gauche” occidentale réformiste. Au contraire, en raison de la restructuration capitaliste qu’elle implique, de nombreux emplois seront perdus. En Grèce, il y a un exemple typique avec l’arrêt brutal des usines d’électricité au lignite. Cela a augmenté les coûts de l’énergie électrique pour l’économie grecque (qui se répercutent sur les factures des consommateurs et augmentent la pauvreté énergétique) et dévaste les régions productrices de lignite (provoquant une augmentation du chômage et de la pauvreté). Bien sûr, d’un autre côté, cela favorise des intérêts entrepreneuriaux spécifiques ayant une énorme influence sur les gouvernements grecs (SYRIZA inclus).

Il n’y a pas de plein emploi ni d’augmentation des salaires dans le conte de fées du Green New Deal. Les syndicats qui jouent ce jeu ne sont que des pions du capital. Si l’on jette un coup d’œil à la littérature environnementale dominante, on découvre que l’un des faits stylisés est que l’existence des syndicats est anti-environnementale car ils favorisent les salaires au détriment des politiques vertes. La conclusion est que ces deux éléments sont contradictoires.

  1. La pandémie a démontré les lacunes de la protection sociale en Europe en raison des politiques d’austérité des dernières décennies. Pensez-vous que cette expérience puisse être utilisée pour réformer l’aide sociale dans le bon sens ? Certaines organisations communistes ont proposé un revenu de base universel pour résoudre les problèmes liés au manque de revenus créé par le verrouillage. Pensez-vous qu’il s’agisse d’une solution viable et permettant de résoudre le problème du chômage en Europe ou plutôt qu’elle représente une résignation face aux taux de chômage élevés dans nos pays ?

A court et à moyen terme, il y a une augmentation du financement du secteur de la santé publique car c’est le seul capable de faire face à la pandémie. Cependant, les domaines les plus rentables (vaccins, médicaments, etc.) ont été réservés au secteur privé et subventionnés par l’argent public. Je m’attends, une fois que la pandémie se sera calmée, à ce que l’on revienne au moins en partie sur l’expansion du secteur de la santé publique et que l’on redonne de la vigueur à la part du secteur privé de la santé.

En ce qui concerne le système de protection sociale en général, le social-libéralisme n’est pas mieux que le néolibéralisme. Le social-libéralisme veut également réduire les dépenses publiques, en particulier dans les économies occidentales vieillissantes. Cependant, il est plus intelligent que le néolibéralisme et comprend que le secteur public doit être l’épine dorsale du système et supporter les principaux coûts. De même, une réglementation stricte par l’État ou les organismes paraétatiques (comme les fameuses autorités de surveillance indépendantes) est nécessaire, faute de quoi les capitaux privés feront des ravages.

Je suis en total désaccord avec l’idée du revenu de base universel. Il s’agit d’une proposition néoconservatrice lancée initialement par M. Friedman. Elle est envisagée par les sociaux-libéraux et les néolibéraux comme un faible filet de sécurité pour prévenir les bouleversements sociaux et les révolutions. Elle aura également un effet dissuasif sur les luttes pour l’augmentation des salaires. Cela rappelle la politique de l’empire romain du “pain et des jeux ” afin de maintenir le prolétariat romain sous contrôle.

  1. La journée de travail en Grèce a récemment été portée à dix heures. Pouvez-vous nous expliquer quel plan de restructuration du capitalisme grec se cache derrière ce choix politique ?

Cela fait partie intégrante des politiques néoconservatrices de flexibilité du travail (que la majorité de la “gauche” occidentale, myope et réformiste, a épousé et vanté). Elle allongera le temps de travail effectif au prix d’un chômage croissant. Elle augmentera également le taux de plus-value (c’est-à-dire l’exploitation du travail) puisque les heures supplémentaires sont pratiquement abolies (qui étaient mieux payées) et que le temps de travail supplémentaire n’est pas payé mais récompensé par des vacances supplémentaires (!!!). Le plan du capitalisme grec est de supprimer davantage de coûts salariaux.

  1. En Italie, on discute ces jours-ci de la fin de l’interdiction des licenciements. Les syndicats se sont opposés à l’idée d’une fin sélective de cette mesure en fonction de la situation de chaque secteur individuel, proposant une réforme des filets de sécurité sociale. Y a-t-il des discussions similaires en Grèce ?

Le gouvernement déclare généralement que le budget public est épuisé et que, lorsque la pandémie aura reculé, ces mesures de protection de l’emploi seront supprimées. En Grèce, les entreprises qui ont reçu des subventions et des aides pour lutter contre la pandémie sont tenues de ne pas licencier leurs employés. En revanche, leurs travailleurs, une fois mis en suspension d’emploi (c’est-à-dire qu’ils travaillaient moins) n’étaient payés qu’une fraction de leur salaire normal. Aujourd’hui, de nombreux porte-parole des entrepreneurs (en particulier ceux du secteur du tourisme, scandaleusement désinhibé) affirment que ces programmes de protection de l’emploi sont désastreux car les travailleurs préfèrent bénéficier de ces subventions plutôt que de travailler pour des salaires de misère dans d’autres endroits que leur lieu de résidence.

Il existe une autre complication. Ces régimes d’emploi ont facilité les astuces statistiques avec le taux de chômage et l’ont ainsi maintenu artificiellement bas. C’est nécessaire pour le gouvernement de droite de la Nouvelle Démocratie, qui tente de mettre en place un plan de double élection, probablement à l’automne (en misant sur les piètres résultats de SYRIZA). Une augmentation du chômage n’est pas bonne pour cette stratégie électorale. C’est pourquoi le gouvernement hésite pour l’instant à supprimer ces régimes de protection de l’emploi. Mais à terme, élections ou pas, il les supprimera.

Les syndicats officiels (GSEE, etc.) en Grèce sont principalement les laquais du gouvernement et du capital. Aucune discussion sérieuse n’a donc lieu sur ces questions et le public n’y prête de toute façon pas attention.

  1. Dans cette phase de reprise économique, les entrepreneurs italiens critiquent le revenu de base des citoyens (une forme de « workfare »2 qui ne fonctionne toujours pas). Les jeunes préfèrent recevoir ce revenu plutôt que des salaires très bas pour de nombreuses heures de travail dans le secteur du tourisme ou de la restauration. Au lieu d’augmenter les salaires, ils demandent l’annulation du revenu de base des citoyens. Cette histoire rend flagrant un problème: de nombreux travailleurs sont pauvres alors qu’ils travaillent, à cause de salaires très bas. A mon avis, c’est un problème lié au système de production italien spécialisé dans les produits à faible valeur ajoutée. Par conséquent, de nombreuses entreprises peuvent rester sur le marché soit avec l’argent public, soit en baissant les salaires et en annulant les droits des travailleurs. Ces problèmes seront-ils exacerbés par les conséquences de la pandémie ? Comment une force politique qui défend les travailleurs devrait-elle intervenir sur ces problèmes ?

J’ai déjà répondu à cette question dans des questions précédentes. Permettez-moi de systématiser mon point de vue. Les faillites et les licenciements vont augmenter après la suppression des régimes de protection. C’est le cours naturel d’une crise capitaliste. Les gouvernements bourgeois interviennent dans ce cycle en essayant de reporter une partie du poids de la crise principalement sur les capitaux individuels mais aussi sur le travail. Ils agissent ainsi parce qu’ils craignent que si la crise se déroule sans contraintes, le système soit confronté à un effondrement économique et à une révolution sociale. Cependant, une fois que le zénith de la crise a été dépassé, les coûts de ces politiques doivent être payés. Rien n’est gratuit dans le capitalisme et la théorie monétaire moderne (MMT), essentiellement keynésienne, est totalement erronée 3.

Le mouvement communiste et la gauche (digne de ce nom) doivent mener une politique de classe contre le capitalisme et, en même temps, lutter pour que le fardeau de la crise soit payé par le capital et non par le travail. Le système appartient au capital et, par conséquent, c’est le capital (et non le travail) qui doit payer pour sa double crise (sanitaire et économique).

Mais la gauche et le mouvement communiste doivent voir clairement qui est le véritable adversaire. Les antilibéraux larmoyants et les plaidoyers pour plus d’interventionnisme étatique ne remettent pas en cause les politiques capitalistes. Ils soutiennent simplement un changement dans l’administration et la gestion du système. Le néolibéralisme est mort et l’État bourgeois – qui n’est jamais parti sur les questions cruciales – est déjà de retour. Mais l’orthodoxie sociale-libérale d’aujourd’hui se contente de promettre à la classe ouvrière quelques aspirines comme remède aux cancers socio-économiques que le système crée. C’est ce retour de l’interventionnisme étatique qui soutient généreusement le capital et cherche à faire porter le fardeau aux travailleurs. Et ce sont les politiques néo-keynésiennes dominantes qui sont le vecteur de ce changement aujourd’hui. La gauche et le mouvement communiste doivent lutter contre toutes les formes de restructuration capitaliste, néolibérales et sociales libérales, et proposer le socialisme comme seule alternative crédible.

En termes de revendications transitoires, les communistes et le mouvement ouvrier doivent s’efforcer d’obtenir la démarchandisation des principaux secteurs de l’activité économique et la fourniture de leurs produits et services par le biais de systèmes publics. Le cas de la santé en est aujourd’hui le parfait exemple. La mise en place de systèmes de santé publics (dotés d’un financement et de personnels conséquents et sans formes indirectes de privatisation) est une nécessité urgente, surtout au vu de la fréquence des grandes épidémies contemporaines. Le financement de ces systèmes doit reposer sur de solides systèmes d’imposition progressive frappant le capital.

En outre, ils doivent s’opposer fermement à la “nouvelle normalité” que le capital tente d’imposer. L’affaiblissement des lois de protection du travail ne doit pas être toléré et ces dernières doivent être encore renforcées. Une attention particulière doit être accordée au changement prévu dans les relations de travail par le biais du télétravail et aux nouvelles formes de contrôle et d’intensification du travail que le capital cherche à imposer.

Dernier point, mais non le moindre, la pandémie de coronavirus et la “distanciation sociale” imposée ont fortement restreint les droits politiques et sociaux. Il est déjà évident que le système expérimente ces limitations tant pour leur application générale que pour de nouvelles formes de manipulation idéologique du peuple. La gauche et le mouvement communiste doivent fermement repousser ces efforts.

  1. Une forme de travail qui s’est répandue rapidement en raison de la pandémie est le télétravail. Sa diffusion a donné lieu à de nombreuses discussions dans les syndicats en Italie. Personnellement, j’ai associé cette forme de travail à l’industrie domestique analysée par Marx au chapitre 13 du Capital. Il semble que le paysage contemporain du travail évolue vers ce que Ricardo Antunes appelle l'”ubérisation” du travail – un modus operandi entrepreneurial imparable, qui recherche le profit et l’augmentation de la valeur du capital à travers des formes de travail précaire en expansion à l’échelle mondiale. Par conséquent, cette ” ubérisation ” du travail, ajoutée aux lacunes législatives et à leurs possibles conséquences néfastes, favorise l’émergence d’une série de difficultés liées au travail à distance : individualisation des tâches, isolement social, perte de l’action collective, augmentation de la charge de travail… avec des conséquences sur la santé physique et mentale du travailleur. Pensez-vous que cette forme de travail peut encore se développer ou qu’elle va fortement décliner dès que la pandémie sera terminée ?

J’ai déjà évoqué ce point dans les questions précédentes.

Je voudrais ajouter quelques éléments.

Dans le cadre de ses politiques de restructuration, le capital tente à nouveau de sous-traiter plusieurs emplois qui s’y prêtent. Dans le climat sociopolitique actuel, cette sous-traitance minimise les coûts du capital et les transfère aux travailleurs précaires (en les qualifiant d'”entrepreneurs d’eux-mêmes” et en essayant de leur inculquer cette idéologie réactionnaire).

Cependant, il y a des contradictions dans cette politique car le capital peut minimiser ses coûts mais il perd sa capacité à contrôler et diriger ces travailleurs. Le système d’usine a été créé avec le capitalisme car c’est seulement grâce à lui que la prérogative managériale du capitaliste a pu être réellement établie (subsomption réelle du travail par le capital) et que des augmentations continues de la productivité du travail ont pu être réalisées. L'”ubérisation” présente le danger pour le capital de perdre la capacité à diriger et à contrôler efficacement le travail. Pour éviter cette perte éventuelle, des coûts supplémentaires de surveillance et de contrôle (caméras, applications, etc.) sont engagés. L’équilibre final est loin d’être assuré. Il en va de même pour son impact idéologique.

  1. La pandémie a montré à quel point le travail reste central. Elle a démenti de manière flagrante toutes les analyses sur la finalité du travail qui ont vu le jour au cours des quarante dernières années. Est-ce une preuve supplémentaire de la validité de la théorie de la valeur travail de Marx ?

La théorie de la valeur travail de Marx tient en tout cas. La crise jumelée d’aujourd’hui, une fois de plus, vérifie la centralité du travail. Cependant, le capital et ses porte-paroles ont, même avant la crise, vanté la fin du travail par le biais du marketing de l’inexistante 4ème révolution industrielle 4. Le tournant vers l’automatisation pendant la pandémie de COVID-19 a renforcé cette attaque idéologique. Après tout, c’est toujours le fantasme du capitalisme d’un monde sans la présence gênante du travail. Le problème est, comme le montre très justement le marxisme, que s’il n’y a pas de travailleurs, il n’y a pas de capital.

Notes de bas de page

1Stavros Mavroudeas, The Economic and Political Consequences of the COVID-19 pandemic – OPE-L lecture, 11 février 2021 ; Stavros Mavroudas, ‘The Economic and Political Consequences of the COVID-19 Pandemic’ in INTERNATIONAL CRITICAL THOUGHT, février 2021.

2. Le Workfare (littéralement « travailler pour le bien-être » en anglais) est une aide sociale des États-Unis apparue dans les années 1970, qui prévoit que les bénéficiaires aptes au travail doivent travailler en échange de leur allocation.

3pour une critique, voir : Michael Roberts, Modern monetary theory – Part 1 : Chartalism and Marx, 28 janvier 2019.

4. pour une critique, voir : Stavros Mavroudeas, 4e révolution industrielle : mythe ou réalité ?, 17 juillet 2019, [].