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À Conakry, réactions de Guinéens après le coup d’État
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À Conakry, réactions de Guinéens après le coup d’État - Afrique55
En Guinée, depuis le coup d’État militaire du dimanche 5 septembre, la situation paraît calme dans l’ensemble du pays. Pour l’instant, aucun mouvement d’humeur ou de contestation contre les putschistes du CNRD n’a été enregistré.
Avec notre envoyé spécial à Conakry, Sidy Yansané
Dans les différents quartiers de la commune de Ratoma, réputée comme largement acquise à l’opposition, le coup d’État du Groupement des forces spéciales est salué par les habitants.
Le bousculement de l’ordre constitutionnel leur déplaît, mais ils estiment que le renversement du président Alpha Condé par les hommes du lieutenant-colonel Mamady Doumbouya devenait nécessaire : « Ce n’est pas un coup d’État. C’est un arrangement. Ils n’ont qu’à mettre le pays en ligne, dire la vérité. S’il respecte ça, il va rester. Si lui aussi ne respecte pas ça, il va partir. C’est comme ça », témoigne un habitant.
« Si tu vois la situation de la Guinée, les jeunes ont beaucoup souffert. Et pourtant, la Guinée est très riche : la bauxite, le port autonome, tout cela fonctionne et on ne voit rien », déclare un autre.
« On attendait beaucoup » d’Alpha Condé
De l’autre côté de la ville, à Matoto, un groupe de jeunes admet avoir voté, par le passé, pour le président déchu. Et pourtant, ici aussi, l’impopularité du professeur a laissé des traces : « Non seulement il a violé les textes de lois, mais avec tout cela, les Guinéens continuent aussi à endurer les maux. C’était un opposant historique, on attendait beaucoup d’Alpha Condé. Le pays, franchement, était mal. Moi, personnellement j’ai aimé le coup d’État, surtout de la manière dont cela s’est passé. Le président n’a pas été touché. Ça a été une façon de le libérer ».
Les habitants de Conakry ne se montrent pas dupes pour autant. Il y a treize ans, la prise du pouvoir par le capitaine Moussa Dadis Camara avait également suscité de l’espoir, avant que ses ambitions présidentielles ne mènent au pire massacre de l’histoire guinéenne le 28 septembre 2009.