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Transdev. La grève des conducteurs de bus s’étend

Lien publiée le 10 septembre 2021

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Transdev. La grève des conducteurs de bus s'étend face aux attaques contre les conditions de travail (revolutionpermanente.fr)

Depuis jeudi dernier plusieurs dépôts de bus de l’opérateur Transdev sont en grève contre la dégradation de leurs conditions de travail depuis l’ouverture à la concurrence. Face à l’augmentation du temps de travail, des cadences infernales et la baisse des salaires, le conflit qui au départ était localisé à Sénart commence à s’étendre et faire tache d’huile.

Photo : Grève dans un dépôt de bus Transdev à Niort en 2018

«  On fait des cadences infernales avec 43 h 30 dans une semaine et huit ou neuf tours par jour au lieu de six  », déclarait un gréviste au Parisien. Depuis jeudi dernier, les trois dépôts de bus de Transdev à Sénart (Lieusaint, Cesson et Combs-la-Villes) sont en grève, parfois avec plus de 90% de grévistes. À la source du conflit, la dégradation des conditions de travail depuis la renégociation des contrats lors de l’ouverture à la concurrence des lignes de bus de la grande couronne parisienne. Les appels d’offres ont été remportés par la société Transdev pour l’exploitation à partir du 1er janvier 2021 de deux lots de bus, dont celui de l’est de l’agglomération Grand Paris Sud : Sénart.

Depuis la promulgation de la loi d’orientation des mobilités, la guerre des prix entre les différents opérateurs pour remporter ces appels laisse place à une concurrence très ardue, et entraîne une dégradation drastique des conditions de travail pour les salariés.

Une réalité confirmée même par celle qui préside la RATP, Catherine Guillouard, dans une interwiew réalisé dans la Gazette : « Oui, la concurrence est féroce et, ce qui me préoccupe, c’est la guerre des prix. ». Mais bien loin de s’inquiéter pour la dégradation des conditions de travail des employés, ce qui préoccupe Catherine Guillouard c’est comment les imposer aussi aux salariés et aux syndicats de la RATP : « Depuis plus de trois ans, nous acculturons nos salariés et les organisations syndicales à tous les sujets posés par la concurrence, y compris celui de notre performance. ». Une démarche de performance au moindre coût, dans laquelle Transdev, un concurrent féroce de la RATP, est aujourd’hui le bon élève. Et il l’a démontré dès la récupération de l’exploitation des réseaux de Sénart et du Val-d’Oise.

Transdev détruit les conditions de travail pour faire face à la concurrence

Augmentation drastique du temps de travail, diminution des temps entre chaque rotation conduisant ainsi à une suppression du temps de pause, mais aussi des baisses de rémunération, les attaques se sont multipliées depuis que Transdev est aux commandes. C’est ce que dénoncent les grévistes de Sénart depuis jeudi, comme le raconte un responsable syndical qui préfèrent garder l’anonymat, interrogé par France 3 région : «  Sur une journée de 9h de travail, on n’est rémunéré plus que 5h30. Quand un conducteur faisait son service en une fois, aujourd’hui c’est en deux fois avec coupure et ces dernières ne sont plus payées à 100%, mais qu’à 30 ou 50%. Par ailleurs, ils ont supprimé les primes de dimanche à 80 euros et les médailles du travail  ».

Un mouvement de grève qui commence déjà à s’étendre et qui ce lundi a fait partir d’autres dépôt en grève, comme à Melun, mais aussi dans le Val-D’Oise, où d’autres appels d’offres ont été remportés par Transdev. Sur le réseau de bus en grève de la Vallée de Montmorency, la réorganisation interne entraîne la même accélération des cadences. « Les temps de pose sont réduits pour ne pas dire supprimés. Avant, nous avions quarante minutes entre les rotations, elle n’est plus que de cinq minutes. Mais comme nous sommes souvent en retard sur le trafic, elle n’existe plus » déclare un délégué syndical dans la Gazette du val d’Oise.

Une augmentation des cadences aussi nocives pour la santé des salariés qui peinent à tenir le rythme : «  Sur trois mois, nous avons eu 245 arrêts maladies pour moins de 300 chauffeurs. On s’aperçoit que les conditions de travail ont été chamboulées et que cela a des répercussions énormes.  » déclare un délégué syndical de Vaux-le-Pénil à France 3 région.

Une dégradation qui va s’étendre au-delà de Transdev

Face aux dénonciations que font les travailleurs sur les dépôts de bus, la direction de Transdev refuse de remettre en question la réorganisation : «  Oui la réorganisation induit des changements. Nous ne remettrons pas en question l’accord, mais nous pouvons discuter sur les roulements au cas par cas.  » des propos recueilli par la République de Seine et marne.

Il est toutefois certain que ce ne sont pas seulement les travailleurs de Transdev qui risquent de faire face à ce genre d’attaques. Avec la mise en concurrence, les entreprises du secteur vont toutes rogner sur les conditions de travail des employés pour baisser les coûts, remporter les appels d’offres et multiplier leurs profits. Des attaques qui vont donc s’étendre progressivement à tous les travailleurs du transport, et notamment en premier lieu aux agents de bus de la RATP. Toujours dans la même interview Catherine Guillouard déclarait : « Pour l’heure, sur le réseau Optile, la RATP n’a pas gagné en offensif, nous en tirerons les conclusions », « La question n’est plus de savoir s’il est possible de revenir sur l’ouverture à la concurrence, mais de se préparer activement à ce choc pour être prêt à l’heure. C’est l’un des objectifs majeurs que je poursuis depuis mon arrivée. », menaçant donc déjà de réorganisations accélérées pour essayer de rester dans la course avec le privé.