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La voila, la catastrophe sanitaire

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Lien publiée le 13 septembre 2021

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

La voila, la catastrophe sanitaire. – Arguments pour la lutte sociale (aplutsoc.org)

Samedi 14 septembre, État et médias ont à nouveau annoncé une « décrue » des manifs anti-passe, et le préfet Lallement à Paris a envoyé ses groupes d’hommes armés empêcher l’accès aux manifestations et se livrer à des attaques aux lacrymos et à une grosse centaine officielle d’arrestations.

La version officielle ne correspond pas à la réalité. Il y a eu probablement à nouveau des centaines de milliers de manifestants, et sur Paris une forte poussée des Gilets jaunes. Le véritable fait lourd de sens est l’ancrage et la poursuite de ce mouvement alors qu’arrive l’échéance du 15 septembre.

Ce jour là, doivent intervenir les « suspensions de contrats sans salaires » des personnels non vaccinés dans les professions de santé et les pompiers notamment.

Selon les chiffres de Santé publique France du 7 septembre, chiffres dont la fiabilité n’est qu’approximative, il s’agit de 12% des soignants dans les hôpitaux et EHPAD, 6% des libéraux, 17% de ses personnels selon l’AP-HP (hôpitaux de Paris), 13% des ambulanciers. Très clairement, leur suspension sera une catastrophe sanitaire. Des EHPAD fermeraient, des personnels qui ont été en première ligne dans l’épidémie disparaîtraient, parfois des contractuels non qualifiés seront recrutés à leur place. Des services vont fermer dans les hôpitaux.

La présidente de la FEHAP, qui groupe les patrons du secteur « associatif » des maisons de retraites, déclare à l’AFP : « On verra au jour dit les difficultés que ça pose et les comment on peut y répondre. » Elle annonce qu’on verra mercredi soir ce que deviennent les vieux !

Le dénommé Valletoux, président de la Fédération Hospitalière de France, déclare : « Certains vont instrumentaliser des cas particuliers pour essayer de faire croire qu’il y a des bataillons entiers de soignants réfractaires. » Cet individu n’est pas inquiété par les fermetures de services mais par ce que l’on pourrait en dire !

Combien sont-ils d’ailleurs, ces « bataillons » ? Selon RTL, à la date du 7 septembre …350.000 ! Ce gouvernement qui donne des chiffres bidonnés de manifestants à l’unité près, n’a aucun chiffre à communiquer !

Nous pouvons donc dire quels sont les résultats réels de la soi-disant offensive sanitaire lancée par Macron le 12 juillet … en matière sanitaire.

Selon les chiffres officiels, au 9 septembre, il y a 49,48 millions de personnes ayant reçu au moins une première dose pour un objectif annoncé par J. Castex, le 21 juillet dernier, de 50 millions au 1er septembre, et 46,2 millions ayant un « schéma vaccinal complet » pour un objectif de 35 millions au 1er septembre. Cela signifie mathématiquement (et les graphiques du ministère le confirment) que les secondes injections ont très fortement prédominé sur les premières. Autrement dit, que le « choc » créé par Macron le 12 juillet n’a pas massivement incité des gens à commencer leur vaccination.

Ces chiffres signifient surtout qu’environ 11 millions de personnes (la différence entre les vaccinés complets et la population de plus de 12 ans) n’a pas de passe « vaccinal », sachant que les tests seraient payants au 15 octobre. Cela fait 13% des plus de 18 ans, de 27% à 49% dans les départements de la couronne parisienne, 35,2% dans les Bouches-du-Rhône, 78,5% en Martinique, 73,8% en Guadeloupe, 75,8% en Guyane …

Très clairement, les résultats « vaccinaux » n’ont pas du tout été dopés par le passe et les mesures de contrainte et d’interdits professionnels. C’est très probablement le contraire qui est vrai.

Et donc, 350.000 travailleurs, dont une forte majorité de salariés, se verraient interdits d’exercer, alors même qu’ils peuvent se tester, et alors que les hôpitaux et maisons de retraite ont vitalement besoin d’eux : LA VOILA, LA CATASTROPHE SANITAIRE.

Couplée à une catastrophe sociale qu’est-ce que cette situation de non-droit, de parias, consistant à ne pas pouvoir travailler et à être privé de revenus ?

Ceci est absolument sans précédent. Et impossible à justifier par quelque argument vaccinal ou de « santé et sécurité au travail ».

Le mouvement engagé est confronté à deux problèmes politiques : tout d’abord au refus des directions syndicales nationales d’engager la bataille contre les mesures de Macron, refus qui le protège depuis le 12 juillet ; ensuite par la part prise par des positions obscurantistes ou complotistes dans les manifestations du samedi, part disproportionnée mais dont il doit être clair qu’elle résulte, entièrement, du choix politique des directions des syndicats et de la « gauche », de protéger Macron et ainsi de leur laisser du terrain. Ce problème est donc second par rapport à la question première et ne saurait en être isolé : l’unité pour battre, défaire et chasser Macron, une nécessité devant les attaques qu’il engage.

Assurément,battre, défaire et chasser Macron ne consistera pas à mettre un autre président à sa place, ou une autre, mais à abolir cette institution et le régime de la V° République. D’où l’importance de la discussion engagée ici même sur la démocratie et le changement de régime. Cette discussion porte aussi, et portera de plus en plus surtout, sur les moyens dont le prolétariat, c’est-à-dire la grande majorité, cherche à se doter pour résoudre la situation sans issue si on laisse les capitalistes et leurs États aux commandes.

A ce sujet, il nous faut approfondir les suggestions du dernier article de Jacques Chastaing sur la manière dont les mouvements populaires se développement dans le monde depuis 2019, des Gilets jaunes aux Mahapanchayats indiens.

Le mouvement engagé va se poursuivre le 15 septembre et au-delà et la question des salariés suspendus sera la question centrale, que tous les appareils en place et les veilleurs de nuit s’imaginant défendre la vaccination, vont essayer en vain d’occulter, pour qu’on la taise. Il va se combiner de plus en plus aux grèves pour la défense du droit à la santé et à l’éducation et contre les licenciements. Le voila l’avenir immédiat, la voila la vraie cause.

VP, le 12/09/2021.