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La CNIL ouvre une enquête sur une liste d’"islamo-gauchistes" publiée par un site d’extrême droite

Lien publiée le 17 septembre 2021

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Info Obs - La CNIL ouvre une enquête sur une liste de personnalités « islamo-gauchistes » publiée par un site d’extrême droite (nouvelobs.com)

Journalistes, avocats, imams, universitaires, militants, élus et personnalités politiques y sont classés selon leur fonction, leur position politique ou leur religion. Une instruction est en cours à la Commission nationale de l’Informatique et des Libertés (Cnil).

Après les révélations du journaliste et militant antiraciste Taha Bouhafs ce vendredi 17 septembre sur Twitter d’une liste de personnalités qualifiées d’« islamo-gauchistes » publiée par le site d’extrême droite Fdesouche, la Commission nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) explique s’être saisie de l’affaire. « Une instruction est en cours. La Cnil a téléchargé le fichier dans le cadre de vérifications en ligne et procède actuellement à l’analyse de sa légalité. A ce stade, on ne peut pas en dire plus », explique-t-elle à « l’Obs », précisant que le fichier « n’est actuellement plus en ligne ».

« C’est un tableau Excel qui établit une liste ethnique et politique de ce que l’extrême droite considère comme les islamo-gauchistes. Des centaines de personnes sont fichées », relate Taha Bouhafs. Journalistes, avocats, imams, universitaires, militants, élus et personnalités politiques sont classés selon leur fonction, leur position politique ou leur religion.

« On a découvert qu’il y avait une deuxième liste, cette fois-ci ce sont les initiatives et associations qui viennent en aide aux migrants qui sont fichées. Et listées avec le nom de la structure, l’adresse, le numéro, réseaux sociaux, etc. c’est assez effrayant le nombre de fiches », complète le journaliste. Selon ses recherches, la majorité des personnes citées seraient des signataires d’un appel publié par Mediapart pour une marche contre l’islamophobie en novembre 2019.

« Fichage illégal et choquant »

Sur ces deux listes figurent des centaines de noms. Parmi eux, Mathieu Molard, rédacteur en chef de StreetPress. « Ces militants d’extrême droite fichent ceux qui se sont engagés contre l’islamophobie, d’un côté ; et ceux qui aident les exilés, de l’autre. C’est loin d’être anodin », a-t-il réagi.

« Ce fichage illégal, choquant doit donner lieu à des poursuites », s’est pour sa part énervé Régis Juanico, député Génération. S de la Loire, dont le nom figure sur la liste. « Rien ne nous intimide, surtout pas ces méthodes de fascistes », tempête Benjamin Lucas, conseiller régional écologiste des Hauts-de-France, avant de préciser : « Il serait bon qu’à l’avenir, des membres du gouvernement n’encouragent pas à la traque aux prétendus islamo-gauchistes. L’extrême droite raciste, menaçante et violente les a pris au mot. »

« Je découvre donc ce soir, que mon nom figure, aux côtés de centaines d’autres, sur une liste établie par FdeSouche à des fins inconnues. Un compte d’extrême droite tient donc une liste de journalistes, avocats, élus et responsables religieux musulmans. Tout va bien », ironise la chroniqueuse radio et militante Feïza Ben Mohamed.

« On avait déjà vu ça et reçu ce genre de choses : On sait de qui il faudra s’occuper quand on arrivera au pouvoir », s’inquiète pour sa part l’historienne Ludivine Bantigny.

« Enfantillages ridicules »

Il n’a pas fallu longtemps pour que l’extrême droite contre-attaque. « Euh, c’est juste le listing des signataires de l’appel publié sur Mediapart pour la marche contre l’islamophobie… », a tweeté Pierre Sautarel, l’auteur présumé du fichage et un des administrateurs du site Fdesouche. « Ça les fait tellement fantasmer de s’imaginer fiché, persécuté, en danger… Qu’est-ce que tous ces enfantillages sont ridicules… », a-t-il ajouté dans un second tweet.

« Itinéraire d’une nouvelle pleurnicherie qui tourne au ridicule de la part de l’islamosphère, raille le fondateur de Génération identitaire, Damien Rieu. Mediapart publie une liste de signataires Stop à l’islamophobie, la liste est copiée sur Excel et concours de ouin ouin deux ans après. »

Loin de se laisser désarçonner, le journaliste Taha Bouhafs a d’ores et déjà confié avoir alerté son avocat et appelle les autres personnes citées à mener une action pénale collective.