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Argent du Qatar : Bernard-Henri Lévy débouté de son recours contre le média Blast

Lien publiée le 27 septembre 2021

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Argent du Qatar : Bernard-Henri Lévy débouté de son recours contre le média Blast (marianne.net)

Bernard-Henri Lévy, qui poursuivait en diffamation le média Blast et son directeur de publication Denis Robert, a été débouté par le tribunal correctionnel de Paris, mercredi 22 septembre. L'écrivain réclamait la suppression d'un article selon lequel le Qatar lui aurait versé 9,1 millions d'euros en échange de son soutien.

Blast l'a échappé belle. La 17e chambre du tribunal correctionnel a débouté, mercredi 23 septembre, le philosophe Bernard-Henri Lévy de son recours en diffamation. L'écrivain est aussi condamné à verser 3 000 euros à ce média d'investigation né en début d'année 2021, pour couvrir les frais avancés lors de la procédure.

BHL poursuivait le média en ligne, et son directeur de publication Denis Robert, pour une enquête publiée en avril dernier. Cet article faisait partie d'une série de révélations sur les dessous de la politique étrangère du Qatar.

QATAR CONNECTION

Blast écrivait qu'entre 2009 et 2011, l'émir du Qatar aurait procédé à des virements au profit de plusieurs personnalités publiques dont Bernard-Henri Lévy (9,1 millions d'euros), Carla Bruni-Sarkozy (6 millions), Laurent Platini (9,1 millions) et l'ONG Human Right Watch (3 millions), en contrepartie de leur soutien à la politique régionale qatarie.

Pour l'affirmer, les auteurs de cette enquête, les journalistes d'investigation Bernard Nicolas et Thierry Gadault, se sont fondés sur des documents émanant, selon eux, du ministère de l'Economie et des Finances du Qatar. Ils assurent que ces « fuites » ont été portées à leur connaissance par une source jugée fiable, via une plateforme de communication cryptée.

Dans leur article, les journalistes expliquent que les « cadeaux » du Qatar prennent leur sens si on les replace dans le contexte des années 2009 à 2011. À savoir : la volonté du Qatar d'étendre son influence régionale et de chasser Mouammar Kadhafi de Libye au profit des Frères musulmans, le rôle décisif de l'intervention française – dont BHL fût un vibrant artisan – dans la chute du « Guide de la Révolution », et enfin l’obtention surprise de la Coupe du monde de football 2022 par l'émirat alors que les États-Unis semblaient favoris.

L'ENQUÊTE N'ÉTAIT PAS DIFFAMATOIRE

S'estimant diffamé par cette enquête, Bernard-Henri Lévy demandait la dépublication de cette enquête et 100 000 euros de dommages et intérêts. Selon lui, les documents présentés par Blast ne sont que des « faux grossiers » et portent atteinte à son honneur.

Toutefois, le tribunal a jugé que « l'insinuation » selon laquelle BHL « ait pu recevoir de l'argent de la part d'un État étranger (...) n'est pas contraire à l'honneur et à la considération » et qu'ainsi l'enquête de Blast ne pouvait pas être considérée comme diffamatoire.

« S'interroger sur les raisons qui ont poussé Bernard-Henri Lévy à prendre position, en 2011, sur les événements alors en cours en Libye (...) ne constitue pas l'articulation d'un fait précis qui serait susceptible de faire sans difficulté l'objet d'un débat contradictoire sur la preuve de sa vérité », a expliqué le tribunal.

Le tribunal note toutefois « qu'il s'agit d'une déduction, voire d'un procès d'intention, dont la pertinence peut être librement débattue, mais dont la vérité est impossible à prouver ».

Selon les informations du journal Le Monde, Bernard-Henri Lévy a fait appel de cette décision par l'intermédiaire de son avocat Alain Jakubowicz. De son côté, Thierry Gadault, l'un des co-auteurs de l'enquête, annonce sur Twitter que « ce jugement va permettre de reprendre la publication des documents de la Qatar Connection. Nouvelles révélations à venir, y compris sur les liens de BHL avec le Qatar».