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A propos du 5 octobre

Lien publiée le 29 septembre 2021

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

A propos du 5 octobre. – Arguments pour la lutte sociale (aplutsoc.org)

La grande journée d’action du 5 octobre (CGT/FO/FSU/Solidaires) arrive. Nombreux sont les militants syndicalistes, sections d’entreprises, unions locales …, qui la préparent comme une sorte de « session de rattrapage ». Plus ou moins conscients de ce qui s’est passé depuis trois mois, ils espèrent maintenant réussir une « vraie » journée de grève qui intègre les revendications les plus urgentes : non seulement le rejet des contre-réformes de Macron visant l’assurance chômage puis les retraites, mais l’abrogation du passe « sanitaire » et l’annulation des insupportables mesures de suspensions contre des salariés, notamment dans la Santé.

Mais que s’est-il passé depuis 3 mois ? La date du 5 octobre circulait fin juin. Il était convenu début juillet que CGT, FO, FSU et Solidaires se retrouveraient le 30 août pour y appeler. C’est en connaissance de cause de ce calendrier, c’est dans le cadre de ce calendrier, que Macron, le 12 juillet au soir, a lancé son calendrier à lui : passe « sanitaire » fin juillet-début août, licenciements renommés ensuite suspensions sans salaire des soignants, pompiers, etc. sans « passe » au 15 septembre, contre-réforme de l’Assurance chômage au 1° octobre.

Le calendrier de Macron a été calibré en fonction du calendrier des directions syndicales, à son ombre protectrice. Respecté à la lettre et jusqu’au bout par les directions syndicales nationales, leur calendrier a protégé Macron. Il l’a sauvé : car la force du mouvement spontané qui s’est produit malgré elles, sans elles, en partie contre elles, montre ce qu’aurait été un mouvement auquel elles ne fassent pas obstacle. Il aurait stoppé et renversé Macron !

Ce scénario s’est déjà produit : au printemps 2018 quand les cheminots devaient faire grève deux jours tous les trois jours, pendant l’insurrection des Gilets jaunes qui furent d’abord traités de fascistes comme l’est à présent le mouvement anti-passe, lors de la poussée en défense des retraites qui avait réussi à imposer l’unité des mêmes directions, mais qu’elles ont fait traîner jusqu’au confinement. C’est clair : elles protègent Macron. Ceci n’a rien à voir avec l’indépendance syndicale, rien à voir avec les réformes, rien à voir avec le fait de négocier : il s’agit d’un soutien actif au régime et à son chef. Un soutien indispensable, sans lequel l’un et l’autre ne seraient plus.

Nous ne faisons pas ici de l’histoire des « trahisons », mais un constat contemporain, concret, que font à leur manière des millions de femmes et d’hommes, qui cherchent à entrer en mouvement sans et malgré ces directions.

Leur politique est destructrice pour nos syndicats – car ce sont nos syndicats. Des centaines de milliers des militants locaux, d’entreprises, cherchent à défendre et unir leurs collègues. Les grands mouvements sociaux de ce quinquennat ont éclaté en dehors des syndicats, à cause de la politique de leurs directions, mais ils ne se dirigent pas contre les syndicats en tant que tels. Les centaines de milliers de syndicalistes ne sont pas assimilables aux deux grands sauveurs récidivistes de Macron que sont MM. Martinez et Veyrier. En raison de leur existence, qui est une composante capitale du rapport de force entre les classes, les rapports entre les larges masses et les syndicats ne sont pas devenus ce qu’ils sont envers le PS et le PCF. Pas encore … car il finit par y avoir péril en la demeure.

C’est pourquoi tout pari sur le 5 octobre est périlleux et incertain. Les larges masses qui se confrontent à Macron, notamment les soignants, peuvent-elles massivement se saisir d’une journée d’action dont la date a, très longtemps à l’avance, été fixée contre elles, et a permis qu’elles prennent des coups intolérables ? Ou auront-elles la « ruse » de faire grève ? Nous verrons. Au delà, la discussion entre militants syndicaux, de tous syndicats, et au delà, sur la défense de l’ « outil syndical » contre l’intégration à un régime que les plus larges masses affrontent, est plus nécessaire que jamais. Nous y reviendrons.

28-09-2021.