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Qui a peur des vieux ?

Lien publiée le 30 septembre 2021

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://aplutsoc.org/2021/09/29/qui-a-peur-des-vieux/

Les retraités sont, en France, près de 17 millions. Ceux des Ehpad, et autres maisons de retraite ont été les premières victimes de la pandémie. Ou plutôt les premières victimes de la destruction massive de lits d’hospitalisation accélérée par Macron et ses ministres Buzyn et Véran dans la voie de leurs prédécesseurs. Les responsables sont à découvert.

Mais ce sont les retraités qui sont désignés comme coupables de la mise au ralenti de la vie sociale et économique, dans des termes explicites, par André Comte-Sponville, suivi des Jean Quatremer, des François De Closets, des Christophe Barbier et autres chiens de garde qui, dès février, lançaient leurs sentences choc sur le modèle: « Mais à un moment donné pour sauver quelques vies de personnes très âgées, on va mettre au chômage quelques milliers de gens ? ». Les retraités enragent.

Sous Macron, vieillir devient un sport de combat. Et les retraités se battent, contre la hausse de la CSG et autres prélèvements CASA, CRDS, contre le gel de leurs pensions, contre la retraite Macron et le renvoi des pensions de réversion au domaine de l’aide sociale et familiale. Ils sont en gilets jaunes sur les ronds-points, ils sont dans les manifestations contre la retraite à points. Leurs mobilisations obtiennent quelques reculs, partiels ou temporaires. Rien qui écarte la peur du lendemain.

A l’été 2021 les retraités constatent que les maigres concessions de 2020 sont gommées par la flambée des prix, ceux du gaz et de l’essence, ceux des produits alimentaires. L’inflation est là, Son niveau de 2,2% pour les 15 derniers mois, déclenche le mécanisme automatique de revalorisation du smic. Les retraités n’en peuvent plus d’une pluie d’attaques qui vont de la suppression de la ½ part veuvage, à la baisse des APL. Les mises à jour de leurs pensions sont minables et sans cesse différées. Les retraités ne supportent plus les leçons de morale.

Cette exaspération est explosive, le Groupe des 9, cartel de syndicats de retraités et d’associations (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR-FP, LSR, E&S) a choisi en juin dernier de la canaliser, dans un cadre Onusien : celui du 1er octobre « journée internationale des personnes âgées » (Résolution 45/106 du 14 décembre 1990). Cette date du 1er octobre se télescope de fait avec l’agenda intersyndical du 5 octobre destiné à laisser tout l’été à la disposition de Macron. Et le tract de l’Union Confédérale des Retraités (CGT) appellera, dans le même encadré, au 1er octobre et à ce qu’on peut appeler la session de rattrapage du 5 octobre. Rattrapage de toutes les mobilisations anti-passe du cœur de l’été, des grèves des personnels de santé, des luttes contre les suspensions de salaire.

Mais tous les retraités savent que les étés perdus ne se rattrapent guère. Comme tout le monde, ils sentent, depuis le discours du 12 juillet, ce climat social propre aux embrasements. Les retraités CGT veulent 300 € mensuels de rattrapage dont 100€ immédiatement. Cette revendication, très en phase avec l’augmentation générale des prix, disparaitra des appels du groupe des 9. Et des tracts de la CGT.

La mobilisation parisienne des retraités se limitera à un rassemblement statique à Bercy « pour bien vivre sa retraite » et autres « droit au bien vieillir »(sic) . Mais devant le Ministère de l’économie et des finances, dans cette période troublée, le risque zéro n’existe pas. Celui que soit conspuée la politique de Macron est bien réel.

Il y a peu de temps encore, les retraités votaient. En 2017, au second tour, avec 18%, les plus de 60 ans représentaient le plus faible pourcentage d’abstention de tout l’électorat français. Et ils ont voté Macron à 74%.

La marge de progression de l’abstention est immense dans cet électorat aujourd’hui taxé d’avoir détruit la croissance, taxé de vivre sur ses privilèges, et taxé tout court. Ceux qui veulent « battre les présidentielles », ceux qui veulent que l’abstention la plus massive délégitime Macron, comprennent que la mobilisation des retraités est un puissant levier. Si les retraités se dressent demain contre Macron pour sauver leur santé et leurs pensions, tournant le dos à sa campagne et montrant qu’il y a mieux à faire que d’attendre les présidentielles, ils pourraient bien pousser le président, son élection, son régime, vers la défaite.