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Lyon : la mairie attaque le droit de grève
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Votée en 2019, la « Loi de la transformation de la Fonction publique » prévoit – entre autres – une augmentation du nombre d’heures de travail des fonctionnaires municipaux : trois jours de congés payés seront supprimés. Cette loi doit entrer en vigueur en 2022. A Lyon, la mairie écologiste joue les hypocrites. Elue en 2020 avec le soutien de la gauche, elle affirme être opposée à cette réforme et ne devoir l’appliquer que pour éviter des représailles préfectorales. Cette soi-disant « opposition de principe », cependant, ne l’empêche pas de s’en prendre aux salariés municipaux qui se mobilisent.
« Service minimum »
Différents services municipaux (cantines scolaires, crèches, bibliothèques...) se sont mis en grève lors de la rentrée scolaire, afin d’obtenir de la mairie qu’elle s’engage à ne pas appliquer cette réforme. La réaction a été immédiate : l’adjoint au maire chargé des services publics, Laurent Bosetti (FI), a annoncé que les règles, en matière de grèves, allaient changer : une heure de grève entraînera désormais la perte du salaire de toute la journée. Cette mesure vise directement une des catégories les plus précaires et les plus mobilisées des agents municipaux : les employés des cantines scolaires. Jusqu’alors, ces salariés pouvaient se déclarer en grève uniquement sur le temps de midi – et ne perdre que quelques heures de leur salaire déjà très maigre, tout en impactant lourdement le service.
Par ailleurs, ces agents sont maintenant contraints de déclarer leur intention de faire grève au moins 48 heures à l’avance, pour permettre aux services municipaux d’embaucher des remplaçants. Ces deux mesures ont pour résultat de rendre les grèves plus coûteuses pour les grévistes, mais aussi moins efficaces, car la mairie dispose du temps nécessaire pour embaucher des intérimaires.
Accusé de s’en prendre au droit de grève, Laurent Bosetti a répliqué qu’il s’agissait d’assurer le service public, lequel serait mis en difficulté par des grèves à répétition qu’il a assimilées à des « prises d’otages » (comme c’est original !). De la part d’un élu de la France insoumise, de tels propos sont particulièrement inadmissibles. Les différents groupes locaux de la FI l’ont publiquement condamné et ont annoncé leur soutien à la grève. Une prise de position claire et ferme, de la part de la direction nationale de la FI, est indispensable.
Fausses « concessions »
La « sortie » de Bosetti a eu pour effet de mobiliser encore plus les salariés en lutte. L’intersyndicale a annoncé qu’elle cessait toute négociation avec la mairie tant que cette mesure ne serait pas annulée.
Craignant que la grève ne s’étende, le maire Gregory Doucet (EELV) a tenté une manœuvre : il a promis que les salaires de tous les employés municipaux seraient augmentés pour compenser les jours de congés perdus à cause de la « Loi de transformation de la fonction publique ». Cependant, des augmentations de salaire étaient déjà prévues, indépendamment de la grève. Par ailleurs, les mesures proposées par Bosetti et dirigées contre le droit de grève – et les autres reculs prévus par la loi en question – sont toujours d’actualité. Loin de désarmer les salariés municipaux, les annonces de la mairie, sur les salaires, doivent être un encouragement à poursuivre la mobilisation, mais aussi à la lier aux autres secteurs en lutte contre cette loi antisociale, à Lyon et ailleurs. Seule la lutte paie !