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Transdev demande l’intervention de la police contre les grévistes de Marne-la-Vallée
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Après Valérie Pécresse, c'est Alain Moubarak directeur de Transdev Ile-de-France Est a qui tente de briser la grève en exigeant l’intervention de la police municipale sur les piquets. Face à ces attaques contre le droit de grève à répétition, les organisations syndicales doivent soutenir les grévistes !
Soutenez les grévistes de Transdev, donnez à la caisse solidarité !
Depuis le début du mois de septembre en Île-de-France, contre l’ouverture à la concurrence et ses conséquences, plusieurs dépôts de bus Transdev en grève ont dû se confronter à la répression. Aujourd’hui, c’est au tour des dépôts de Lagny et Bailly (Marne-la-Vallée), en grève depuis le 20 septembre, d’être ciblé par la direction de Transdev, comme l’explique le journal local La Marne.
Ainsi, pour expulser par la force les grévistes et casser la grève, l’entreprise avait déjà entamé une procédure judiciaire début octobre auprès du Tribunal judiciaire de Meaux qui n’avait pu aboutir, essuyant un refus de la part des magistrats qui estimaient alors que : « La preuve n’est pas apportée (…) que les modalités illicites de l’exercice du droit de grève (…) ont pour effet de désorganiser profondément le fonctionnement du service au-delà du mouvement de grève dont c’est l’objet ».
Cependant, la direction ne lâche pas prise, et est visiblement prête à tout pour casser un mouvement qui dure depuis des semaines et où les taux de grévistes restent très élevés (236 grévistes sur 238 sur les 2 dépôts, d’après les syndicats). En ce sens, la société aurait décidé de faire appel de la décision du Tribunal judiciaire de Meaux et a saisi en parallèle le juge des référés du Tribunal administratif de Melun, ce mardi 12 octobre. L’objectif était de contourner le l’argumentaire du juge judiciaire selon lequel les grévistes n’occupent pas les dépôts, en arguant désormais devant le juge administratif qu’ils occupent la voie publique.
La direction prête à tout pour casser le mouvement
En effet, en saisissant le Tribunal administratif de Melun, la société avait pour ambition « qu’il enjoigne au Maire et au Préfet de faire usage de son pouvoir de police administrative afin de faire libérer la voie publique », et de faire peser sur ces derniers une astreinte de 2000 euros par jour de retard.
Une tentative désespérée de la direction pour briser la grève par la force mais qui s’est confrontée au refus total du Maire de Lagny-sur-Marne, Jean-Paul Michel (Agir) :
Le maire de Lagny avait pourtant déjà déclaré ne pas vouloir intervenir dans ce qui relève d’un conflit du travail, mais suite à la démarche entreprise par Transdev, il a ajouté : « Il n’y a pas de gêne sur la circulation ni de problème de sécurité sur la voie publique liée au blocage. Si c’était le cas, cela relèverait des pouvoirs de l’état ». La maire de Bailly a également fait part de son refus d’envoyer la police.
Face au tollé suscité sur Twitter, la société a décidé de se retirer et d’annuler la procédure dès le lendemain de sa requête, Alain Moubarak faisant mine de ne pas comprendre et déclarant que « cette démarche n’ira pas plus loin », toujours selon le journal La Marne.
Une nouvelle attaque inacceptable contre le droit de grève
Cette nouvelle tentative de Transdev montre encore une fois sa volonté de faire à tout prix appel à la police et à la violence pour gagner le conflit contre les grévistes qui, rappelons le, se battent pour leurs conditions de travail, mais aussi pour les usagers, à la différence de ce que pouvait soutenir Valérie Pécresse lundi dernier, alors qu’elle appelait l’État a réprimer les piquets. Pascal, gréviste de Saint-Gratien, faisait déjà mentir cette dernière lorsqu’on lui demandait il y a deux semaines ce qu’il pensait de l’ouverture à la concurrence : « Encore une fois, ils massacrent le service public. Je ne comprends pas ce qu’ils veulent, mais, dans tout les cas, ce n’est pas comme ça qu’on fait de la qualité de service. Les usagers vont en ressentir les conséquences. C’est dommage, nous on est là parce qu’on aime ce métier, et on aime aussi les gens. Mais là, ils sont entrain de tout casser, c’est comme si on transportait du bétail. Et pour nous aussi, c’est pareil, avec les nouveaux accords, on n’a même plus de pause pour aller aux toilettes. On est obligé de se retenir toute la journée. A la fin, on n’en peut plus, et donc on est super énervé au moindre bémol. »
Transdev n’en est donc pas à son premier coup d’essai. En effet, déjà le 30 septembre dernier avait été assigné au tribunal judiciaire de Meaux plusieurs grévistes du dépôt de Vulaines-sur-Seine (77), l’avocate de Transdev les accusant alors d’instaurer un « climat de guérilla urbaine » et réclamant déjà l’intervention de la police pour déloger les piquets, il est nécessaire que l’ensemble des entreprises concernées par l’appel d’offres et l’ouverture à la concurrence comme la RATP et la SNCF, ainsi que l’ensemble des directions syndicales répondent par la solidarité et dénoncent ces attaques contre le droit de grève, comme nous l’écrivions récemment.
Tout notre soutien aux grévistes de Transdev qui montre une détermination exemplaire et indique la voie à suivre pour lutter contre les offensives du patronat, ces derniers ont besoin d’être soutenu, le lien de la caisse de grève est ici. Il y a urgence à construire un vrai plan de bataille à la hauteur des attaques autoritaires et anti-sociales !