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Terrorisme: Comment les entreprises de défense ont gagné la guerre

Lien publiée le 30 octobre 2021

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

» Terrorisme : Comment les entreprises de défense ont gagné la guerre (les-crises.fr)

Les guerres ratées et les milliers de vies perdues sont bonnes pour (certaines) affaires, écrit William Hartung.

Source : Consortium News, William Hartung
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Les coûts et les conséquences des guerres américaines du vingt-et-unième siècle sont désormais bien documentés – un montant stupéfiant de 8 000 milliards de dollars de dépenses et plus de 380 000 morts civils, comme l’a calculé le projet Costs of War de l’université Brown. La question de savoir qui a le plus bénéficié d’une telle orgie de dépenses militaires a, malheureusement, recueilli beaucoup moins d’attention.

Les entreprises, grandes et petites, ont laissé le festin financier de la flambée des dépenses militaires de l’après-11 Septembre avec des sommes véritablement stupéfiantes en poche. Après tout, les dépenses du Pentagone ont totalisé la somme presque inimaginable de plus de 14 000 milliards de dollars depuis le début de la guerre d’Afghanistan en 2001, dont la moitié (reprenez votre souffle) est allée directement aux entrepreneurs de la défense.

« Le porte-feuille est désormais ouvert »

Le climat politique créé par la guerre mondiale contre le terrorisme, ou GWOT (Global War on Terror), comme les responsables de l’administration Bush l’ont rapidement baptisée, a ouvert la voie à des augmentations considérables du budget du Pentagone. Au cours de la première année qui a suivi les attentats du 11 Septembre et l’invasion de l’Afghanistan, les dépenses de défense ont augmenté de plus de 10 %, et ce n’était que le début. Elles allaient, en fait, augmenter chaque année pendant la décennie suivante, ce qui était sans précédent dans l’histoire américaine.

Le budget du Pentagone a atteint en 2010 son niveau le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale – plus de 800 milliards de dollars, soit nettement plus que ce que le pays a dépensé pour ses forces au plus fort des guerres de Corée et du Viêtnam ou pendant le renforcement militaire vanté par le président Ronald Reagan dans les années 1980.

Et dans le nouveau climat politique suscité par la réaction aux attentats du 11 septembre 2001, ces augmentations sont allées bien au-delà des dépenses spécifiquement liées aux guerres ouvertes en Irak et en Afghanistan. Comme l’a déclaré Harry Stonecipher, alors vice-président de Boeing, au Wall Street Journal dans une interview d’octobre 2001, « Le porte-feuille est désormais ouvert… Tout membre du Congrès qui ne votera pas pour les fonds dont nous avons besoin pour défendre ce pays cherchera un nouveau poste après novembre prochain. »

La prophétie de Stonecipher sur l’augmentation rapide des budgets du Pentagone s’est avérée exacte. Et cela n’a jamais cessé. L’administration Biden est tout sauf une exception. Sa dernière proposition de dépenses pour le Pentagone et les travaux de défense connexes, comme le développement d’ogives nucléaires au ministère de l’Énergie, a dépassé 753 milliards de dollars pour l’exercice 2022. Et pour ne pas être en reste, les commissions des services armés de la Chambre et du Sénat ont déjà voté pour accroitre d’environ 24 milliards de dollars cette somme faramineuse.

Qui en a bénéficié ?

Un Boeing B-52F larguant des bombes sur le Vietnam, au cours des années 1960. (US Air Force/Wikimedia Commons)

Les bénéfices de l’augmentation des dépenses du Pentagone après le 11 Septembre ont été distribués de manière très concentrée. Plus d’un tiers de tous les contrats sont désormais attribués à seulement cinq grandes entreprises d’armement – Lockheed-Martin, Boeing, General Dynamics, Raytheon et Northrop-Grumman. Ces cinq entreprises ont reçu plus de 166 milliards de dollars de contrats de ce type pour la seule année fiscale 2020.

Pour mettre un tel chiffre en perspective, les 75 milliards de dollars de contrats du Pentagone accordés à Lockheed-Martin cette année-là représentaient nettement plus d’une fois et demie l’ensemble du budget 2020 du département d’État et de l’Agence pour le développement international, qui s’élevait ensemble à 44 milliards de dollars.

S’il est vrai que les plus grands bénéficiaires financiers de l’augmentation des dépenses militaires après le 11 Septembre sont ces cinq entreprises d’armement, elles ne sont pas les seules à en profiter. Les entreprises qui ont bénéficié du renforcement des capacités au cours des 20 dernières années comprennent également des sociétés de logistique et de construction comme Kellogg, Brown & Root (KBR) et Bechtel, ainsi que des entreprises de sécurité privée armée comme Blackwater et Dyncorp.

Le Congressional Research Service estime qu’au cours de l’exercice 2020, les dépenses pour les entrepreneurs de toutes sortes ont atteint 420 milliards de dollars, soit bien plus de la moitié du budget total du Pentagone. Les entreprises des trois catégories susmentionnées ont profité des conditions de « temps de guerre » – dans lesquelles la rapidité de livraison et une surveillance moins rigoureuse ont été considérées comme des normes – pour surfacturer le gouvernement, voire pour frauder.

L’entrepreneur le plus connu en matière de reconstruction et de logistique en Irak et en Afghanistan était Halliburton, par le biais de sa filiale KBR. Au début des deux guerres d’Afghanistan et d’Irak, Halliburton était le bénéficiaire des contrats du programme de renforcement civil de la logistique du Pentagone.

Ces accords à durée indéterminée prévoyaient la coordination des fonctions de soutien aux troupes sur le terrain, notamment la mise en place de bases militaires, l’entretien des équipements et la fourniture de services de restauration et de blanchisserie. En 2008, l’entreprise avait reçu plus de 30 milliards de dollars pour ces services.

Le rôle de Halliburton allait s’avérer controversé, car il empestait la transaction intéressée et la corruption flagrante. L’idée de privatiser les services de soutien militaire a été lancée au début des années 1990 par Dick Cheney, alors qu’il était secrétaire à la Défense dans l’administration de George H. W. Bush, et Halliburton a obtenu le contrat pour modéliser le processus.

Je pense que vous ne serez pas surpris d’apprendre que Cheney a ensuite été PDG de Halliburton jusqu’à ce qu’il devienne vice-président sous George W. Bush en 2001. Son parcours a été un (sinon le) cas classique de cette porte tournante entre le Pentagone et l’industrie de la défense, utilisée aujourd’hui par tant de responsables gouvernementaux et de généraux ou d’amiraux, avec tous les conflits d’intérêts évidents que cela implique.

Une fois qu’elle a obtenu ses milliards pour son travail en Irak, Halliburton a commencé à surfacturer largement le Pentagone pour des services de base, tout en faisant un travail de mauvaise qualité qui mettait les troupes américaines en danger – et elle s’est avérée loin d’être la seule à se livrer à de telles activités.

Panneau à l’entrée du North Belt Campus de Halliburton, 3000 North Sam Houston Parkway E, Houston, TX, où se trouve le siège de la société. (0x0077BE/Wikimedia Commons)

À partir de 2004, un an après le début de la guerre en Irak, l’inspecteur général spécial pour la reconstruction de l’Irak, un organisme mandaté par le Congrès pour éliminer les gaspillages, les fraudes et les abus, ainsi que des chiens de garde du Congrès comme le représentant Henry Waxman (D-CA), ont révélé des dizaines d’exemples de surfacturation, de construction défectueuse et de vol pur et simple par des entrepreneurs engagés dans la « reconstruction » de ce pays.

Là encore, vous ne serez sans doute pas surpris d’apprendre que relativement peu d’entreprises ont subi des conséquences financières ou pénales significatives pour ce que l’on ne peut décrire que comme de frappants profits de guerre. La Commission du Congrès sur les contrats de guerre en Irak et en Afghanistan a estimé, qu’en 2011, le gaspillage, la fraude et les abus dans les deux zones de guerre avaient déjà atteint un total de 31 à 60 milliards de dollars.

Un exemple concret est celui de l’International Oil Trading Company, qui a reçu des contrats d’une valeur de 2,7 milliards de dollars de la part de la Defense Logistics Agency du Pentagone pour fournir du carburant aux opérations américaines en Irak. Une enquête menée par Waxman, président de la commission de contrôle et de réforme du gouvernement de la Chambre des représentants, a révélé que la société avait régulièrement surfacturé le Pentagone pour le carburant qu’elle expédiait en Irak, réalisant plus de 200 millions de dollars de bénéfices sur des ventes de produits pétroliers d’une valeur de 1,4 milliard de dollars entre 2004 et 2008.

Plus d’un tiers de ces fonds sont allés à son propriétaire, Harry Sargeant III, qui était également le président financier du Parti républicain de Floride. Waxman a résumé la situation de la manière suivante : « Les documents montrent que la société de Sargeant a profité des contribuables américains. Sa société avait la seule licence pour transporter du carburant en Jordanie, ce qui lui permettait de pratiquer des prix exorbitants. Je n’ai jamais vu une telle situation. »

Waxman. (Bridgette Blair/Public Citizen/Flickr)

Un cas particulièrement flagrant de travail bâclé aux conséquences humaines tragiques concerne l’électrocution d’au moins 18 militaires sur plusieurs bases en Irak à partir de 2004. Cela s’est produit grâce à des installations électriques défectueuses, dont certaines ont été réalisées par KBR et ses sous-traitants.

Une enquête de l’inspecteur général du Pentagone a révélé que les commandants sur le terrain n’avaient « pas réussi à s’assurer que les rénovations… avaient été effectuées correctement, que l’armée n’avait pas fixé de normes pour les travaux ou les sous-traitants et que KBR n’avait pas mis à la terre les équipements électriques qu’elle avait installés dans la base. »

Le processus de « reconstruction » afghan était également truffé d’exemples de fraude, de gaspillage et d’abus. Ainsi, un groupe de travail économique nommé par les États-Unis a dépensé 43 millions de dollars pour la construction d’une station-service au milieu de nulle part, qui ne sera jamais utilisée, 150 millions de dollars supplémentaires pour des logements somptueux destinés aux conseillers économiques américains et 3 millions de dollars pour des patrouilleurs de la police afghane qui s’avéreront tout aussi inutiles.

Plus inquiétant encore, une enquête du Congrès a révélé qu’une part importante des contrats de transport d’une valeur de 2 milliards de dollars accordés à des entreprises américaines et afghanes, s’est retrouvée sous forme de pots-de-vin versés à des seigneurs de la guerre et à des responsables de la police, ou sous forme de paiements aux talibans pour permettre à de grands convois de camions de traverser les zones qu’ils contrôlent, parfois jusqu’à 1 500 dollars par camion, ou jusqu’à un demi-million de dollars pour chaque convoi de 300 camions.

En 2009, la secrétaire d’État Hillary Clinton a déclaré que « l’une des principales sources de financement des talibans est l’argent de la protection » provenant justement de ces contrats de transport.

Une explosion des profits des entreprises depuis deux décennies

Une deuxième source de revenus pour les entreprises liées à ces guerres est constituée par les entreprises de sécurité privées, dont certaines gardaient les installations américaines ou les infrastructures critiques comme les oléoducs irakiens.

La plus célèbre d’entre elles était, bien sûr, Blackwater, dont un certain nombre d’employés ont été impliqués dans le massacre de 17 Irakiens sur la place Nisour à Bagdad en 2007. Ils ont ouvert le feu sur des civils à un carrefour bondé alors qu’ils gardaient un convoi de l’ambassade des États-Unis. L’attaque a déclenché des affaires juridiques et civiles en cours qui se sont poursuivies sous l’ère Trump, lorsque plusieurs auteurs du massacre ont été graciés par le président.

À la suite de ces massacres, Blackwater a été rebaptisée plusieurs fois, d’abord sous le nom de XE Services, puis sous celui d’Academii, avant de fusionner avec Triple Canopy, une autre société privée.

Le fondateur de Blackwater, Erik Prince, s’est ensuite séparé de la société, mais il a depuis recruté des mercenaires privés pour le compte des Émirats arabes unis afin de les déployer dans la guerre civile en Libye, en violation d’un embargo des Nations Unies sur les armes. Prince a également proposé sans succès à l’administration Trump de recruter une force de contractants privés censés constituer l’épine dorsale de l’effort de guerre américain en Afghanistan.

Les entreprises privées Titan et CACI International se sont également chargées de l’interrogatoire des prisonniers irakiens. Les deux sociétés avaient des interrogateurs et des traducteurs sur le terrain à la prison d’Abu Ghraïb en Irak, un site où ces prisonniers étaient brutalement torturés.

Le 7 novembre 2003. Le CPL Graner et le SPC Harman [à peu près équivalent de soldats de 1ère classe, NdT] posent pour une photo derrière des détenus nus. Soldats : CPL Graner et SPC Harman. Toutes les légendes sont tirées directement des documents du CID. US Army / Criminal Investigation Command (CID). Saisi par le gouvernement américain. (Wikimedia Commons)

Le nombre de personnes déployées et les revenus perçus par les entreprises de sécurité et de reconstruction ont augmenté de façon spectaculaire au fil des guerres en Irak et en Afghanistan. Le Congressional Research Service a estimé qu’en mars 2011, il y avait plus d’employés contractuels en Irak et en Afghanistan (155 000) que de personnel militaire américain en uniforme (145 000).

Dans son rapport final d’août 2011, la Commission on Wartime Contracting [Contractants en temps de guerre, NdT] in Iraq and Afghanistan a avancé un chiffre encore plus élevé, déclarant que « les entrepreneurs représentent plus de la moitié de la présence américaine dans les opérations de contingence en Irak et en Afghanistan, employant parfois plus d’un quart de million de personnes. »

Alors qu’un contractant armé ayant servi dans les Marines pouvait gagner jusqu’à 200 000 dollars par an en Irak, environ trois quarts de la main-d’œuvre des contractants sur place était composée de personnes originaires de pays comme le Népal ou les Philippines, ou de citoyens irakiens. Mal payés, ils ne recevaient parfois que 3 000 dollars par an.

Une analyse réalisée en 2017 par le projet Costs of War a documenté des « conditions de travail abyssales » et des violations majeures des droits humains infligées à des ressortissants étrangers travaillant sur des projets financés par les États-Unis en Afghanistan, notamment des emprisonnements abusifs, des vols de salaires, des décès et des blessures dans les zones de conflit.

L’armée américaine en Irak étant réduite à un nombre relativement modeste de « conseillers » armés et aucune force américaine n’étant restée en Afghanistan, ces entrepreneurs cherchent maintenant des clients étrangers. Par exemple, une entreprise américaine – Tier 1 Group, fondée par un ancien employé de Blackwater – a formé quatre des agents saoudiens impliqués dans le meurtre du journaliste saoudien et résident américain Jamal Khashoggi, un effort financé par le gouvernement saoudien.

Comme l’a noté le New York Times lorsqu’il a révélé cette histoire, « Ces problèmes sont susceptibles de se poursuivre, car les entrepreneurs militaires privés américains se tournent de plus en plus vers des clients étrangers pour maintenir leurs affaires, alors que les États-Unis réduisent leurs déploiements à l’étranger après deux décennies de guerre. »

Ajoutez un facteur supplémentaire à l’explosion des bénéfices des entreprises pendant deux décennies de « guerre contre le terrorisme ». Les ventes d’armes à l’étranger ont également connu une forte hausse à cette époque. Ces dernières années, le marché le plus important et le plus controversé pour les armes américaines a été le Moyen-Orient, en particulier les ventes à des pays comme l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui ont été impliqués dans une guerre dévastatrice au Yémen, et qui ont également alimenté des conflits ailleurs dans la région.

Donald Trump a fait le plus de bruit au sujet des ventes d’armes au Moyen-Orient et de leurs avantages pour l’économie américaine. Cependant, les géants de l’armement ont en fait vendu plus d’armes à l’Arabie saoudite, en moyenne, pendant l’administration Obama, y compris trois offres majeures en 2010 qui ont totalisé plus de 60 milliards de dollars pour des avions de combat, des hélicoptères d’attaque, des véhicules blindés, des bombes, des missiles et des canons – pratiquement tout un arsenal.

Nombre de ces systèmes ont été utilisés par les Saoudiens dans le cadre de leur intervention au Yémen, qui a entraîné la mort de milliers de civils dans des frappes aériennes aveugles et l’imposition d’un blocus qui a largement contribué à la mort de près d’un quart de million de personnes à ce jour.

Les profits des guerres éternelles ?

Pour mettre un frein aux profits excessifs des fournisseurs d’armes et prévenir le gaspillage, la fraude et les abus des entreprises privées qui soutiennent les opérations militaires américaines, il faudra en fin de compte réduire les dépenses consacrées à la guerre et aux préparatifs de guerre. Malheureusement, jusqu’à présent, les budgets du Pentagone ne font qu’augmenter et les cinq grandes entreprises d’armement reçoivent toujours plus d’argent.

Pour modifier ce schéma remarquablement constant, une nouvelle stratégie est nécessaire, une stratégie qui accroît le rôle de la diplomatie américaine, tout en se concentrant sur les défis de sécurité non militaires émergents et persistants. La « sécurité nationale » doit être redéfinie non pas en termes de nouvelle « Guerre froide » avec la Chine, mais pour mettre en avant des questions cruciales comme les pandémies et le changement climatique.

Il est temps de mettre un terme aux interventions militaires étrangères directes et indirectes que les États-Unis ont menées en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Somalie, au Yémen et dans tant d’autres endroits au cours de ce siècle. Sinon, nous devons nous attendre à des décennies de profits de guerre supplémentaires de la part des fournisseurs d’armes qui engrangent des bénéfices massifs en toute impunité.

Copyright 2021 William D. Hartung

William D. Hartung, un habitué de TomDispatch, est le directeur du programme sur les armes et la sécurité du Center for International Policy. Cet article est adapté d’un nouveau rapport qu’il a rédigé pour le Center for International Policy et le Costs of War Project de l’université Brown, intitulé « Profits of War : Corporate Beneficiaries of the post-9/11 Pentagon Spending Surge. » (également auteur par le passé de « Prophets of War : Lockheed-Martin and the Making of the Military-Industrial Complex », NdT)

Source : Consortium News, William Hartung, 23-09-2021
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises