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Cadix. En grève illimitée pour leurs salaires, les métallos affrontent la répression policière
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
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Article de mercredi 17 novembre
Après deux jours de grève la semaine dernière, les métallurgistes du bassin industriel de Cadix, en Espagne, sont entrés ce mardi 16 novembre en grève illimitée. Piquets de grève, barricades, affrontement avec la police, la grande majorité des 20 000 travailleurs de la zone industrielle se bat avec acharnement contre les attaques patronales et les licenciements
Des panaches de fumée noire s’élèvent à nouveau sur la baie de Cadix au deuxième jour de la grève illimitée dans le secteur de la métallurgie, à Cadix. Depuis hier, le conflit s’est accentué, et ce sont désormais près de 20 000 travailleurs du site métallurgique qui s’affrontent à la Guardia Civil envoyée par les autorités espagnoles pour déloger les grévistes. Les travailleurs, depuis hier construisent des barricades et luttent pour défendre leur grève.
Certains secteurs étaient déjà en grève préventive la semaine dernière, le 9 et 10 novembre, à l’appel de la Comisiones Obreras et de l’UGT dans le cadre de la négociation de la convention collective bloqué suite aux refus du patronat. Les syndicats y portaient la revalorisation des salaires entre 2 et 3 % et surtout leur indexation sur l’inflation qui explose actuellement en Espagne. La réponse de la direction n’a pas contenté les travailleurs, et pire encore proposait des attaques sur les salaires. Face aux revendications des travailleurs elle a répondu par le gel des salaires, la suppression des primes de 2021 et 2022, l’augmentation de la journée de travail ou encore la modification de la prime de risques sur les produits toxiques. Dès lors, ce sont 95 % des travailleurs qui ont répondu à l’appel de la grève et qui ont paralysé les entreprises de la baie industrielles de Cadix tel que Navantia, Airbus, Alestis, Acerinox et Dragados Offshore ainsi que les entreprises sous-traitantes. Le 10 novembre, plus de 4 000 personnes se sont mobilisés à Cadix pour soutenir les revendications des travailleurs
Le mépris et les attaques du patronat, et les pressions de travailleurs eux-mêmes, ont poussé les centrales syndicales UGT et Comisiones Obreras a appeler à la grève illimitée à partir de ce lundi 16 novembre pour instaurer un rapport de force. C’est ensuite La CGT qui s’est jointe à l’appel, autour des revendications de la lutte contre la fermeture d’Airbus Puerto Real et contre la destruction des emplois que cela induirait dans l’industrie, ainsi que pour l’interdiction des licenciements à Alestis.
En arrière-plan dans cette grève, les travailleurs d’Airbus Puerto Real luttent depuis presque un an contre la multinationale qui veut fermer l’usine invoquant des raisons de rentabilité. Ce projet détruirait plus de 1 000 emplois dans le bassin industriel et reçoit le soutien du gouvernement « le plus progressiste de l’histoire » PSOE-UP. Le gouvernement dont fait partie Podemos, a non seulement refusé de soutenir les revendications des travailleurs, mais a aussi octroyé des millions à la même entreprise lors du plan de relance. Dans ce sens la section syndicale CGT-Airbus de Puerto Real, appelle dans un communiqué à ne pas seulement lutter pour l’augmentation des salaires - même si cela est nécessaire - mais aussi à lutter pour l’interdiction des licenciement comme ceux qui sont en cours à Cadix. Dès lors, la lutte s’est répandue dans les différents secteurs de la baie de Cadix, à tel point qu’ils étaient 95% en grève et dans la rue, ce lundi. Bien loin des 15 % de grévistes annoncés par le patronat, les syndicats affirment 95 % des travailleurs sont en grève.
A Cadix, c’est donc une grève massive et combative qui a débuté. Rapidement, les travailleurs de la métallurgie ont fait face à une rude répression à coup de bombes à gaz et balles en caoutchouc de la part de la Guardia Civil anti-émeute envoyée par le gouvernement PSOE-UP. Une grève reconductible qui a continué ce mercredi 17 novembre, afin de continuer à revendiquer la hausse des salaires et la fin des licenciements.
Plus généralement la grève menée par les travailleurs de la métallurgie fait écho à la situation dans laquelle est plongé l’Espagne. Alors que les prix explosent suite à une inflation de 5,4% et que les salaires ne bougent pas, des millions d’espagnol s’appauvrissent et voient leur pouvoir d’achat baisser. Dans le même sens, de fortes mobilisations ont éclaté le week-end dernier contre la réforme des retraites engagée par le gouvernement, une réforme qui prévoit l’augmentation des cotisations et qui s’ajoute à l’augmentation de l’âge de départ à la retraite à 66 ans aujourd’hui. Un projet de loi qui va taper directement dans le portefeuille des travailleurs dans une période où la situation économique fragile menace l’emploi et le pouvoir d’achat.
Ainsi face aux attaques du patronat et face à l’hypocrisie d’un gouvernement soit disant progressiste dont fait partir Podemos, il est nécessaire de soutenir la grève illimité menée par les métallurgiste face à la répression menée de concert par la police et le gouvernement. Une grève exemplaire par ses mots d’ordre portant l’augmentation des salaires indexé sur l’inflation et l’interdiction des licenciements, mais aussi par sa méthode combative qui doit s’étendre à d’autres secteurs du monde ouvrier.