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Le socialisme a-t-il déjà existé dans les pays nordiques ?
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Loin d'être balayée par de vieux & sinistres auteurs révisionnistes, comme en France, le socialisme structure la pensée politique de nombreuses organisations. La question du socialisme, cette phase immature du communisme, est vivante.
Vivante car elle ne s'exprime pas partout de la même manière.
Vivante car elle explore des chemins pour enfin se débarrasser du capitalisme.
Vivante car elle crée des débats qui permettent d'envisager le socialisme comme une réalité.
Dans les pays nordique cette question fait débat.
Article et traduction Nico Maury
Dans le journal Arbetet Debatt, Jonas Sjöstedt du Parti de gauche (Vänsterpartiet) de Suède et Pelle Dragstedt de la Liste d'Unité (Enhedslisten - de rød-grønne) du Danemark ont publié un texte sur le socialisme, les expériences du socialisme nordique et les leçons qui peuvent être tirées.
Ils exposent l'idée qu'un socialisme démocratique, basé sur les expériences nordiques de propriété coopérative (gemensamt ägande), de bien-être, et d'entreprises gouvernées démocratiquement, démontre qu'un autre monde est possible.
Les deux auteurs essaient de répondre aux grandes questions qui traversent les débats dans la gauche non sociale-démocrate : Existe t-il une alternative au capitalisme ? Est-il possible d'organiser l'économie, la société de manière plus juste et démocratique ? Le socialisme est-il un échec ?
Le socialisme ici et maintenant
Le premier point développé est le rejet du socialisme comme une lointaine utopie. Comme quelque chose qui ne peut être construit que lorsque le capitalisme s'est effondré. Pour eux l'économie démocratique est au cœur des idées socialistes, comme une réalité concrète et vivante. Le principal exemple repose sur les communautés économiques, les entreprises gérées démocratiquement et dont l'objectif n'est pas de générer des bénéfices au profit d'un petit groupe.
Le second point développé c'est l'importance de la coopérative (gemensamt ägande) qui permet, selon eux, d'avoir une économie partiellement socialiste. Ils donnent un exemple assez intéressant : "Dans le mouvement coopératif, les agriculteurs-agricultrices unissent leurs forces et créent des laiteries, des moulins et des abattoirs. Ils veulent que la valeur de leur travail reste à eux, et ne parte pas à des propriétaires fonciers et les grandes entreprises. Nous possédons nos magasins coopératifs, et aucun Jeff Bezos ne pourra devenir milliardaire grâce à ce que nous achetons". Ils ajoutent "une grande partie de nos logements sont dans des sociétés HLM ou en copropriété. Avec plus de construction et des prix des logements plus bas, les copropriétés fonctionneraient davantage comme une forme de logement démocratique et moins comme des objets de spéculation. Nous n'avons pas besoin de propriétaires privés pour vivre."
Le troisième point concerne la démocratie ouvrière. Le mouvement syndical scandinave est fort, les travailleurs-travailleuses sont organisés et peuvent prendre en main l'appareil productif. D'autant plus que les entreprises appartenant uniquement aux salarié.e.s sont peu nombreuses mais prospères en Suède.
"Où le socialisme a-t-il déjà fonctionné ? Ici avec nous"
En conclusion, les deux auteurs expliquent que dans les pays du nordiques une forme de socialisme existe et permet d'apporter une réponse aux crises du système capitaliste.
"Dans les pays nordiques, avec des entreprises gouvernées démocratiquement et dans une société de bien-être, dans les associations et les coopératives, ce sont les décisions démocratiques et l'intérêt de tous qui prévalent, pas la recherche du profit à court terme. C'est une économie où règne la responsabilité partagée et la démocratie, et non les forces aveugles du marché. C'est une économie qui respecte les frontières de la nature et du climat. Un socialisme nordique."
L'État-providence doit-il être considéré comme un « État socialiste » ?
Andreas Sörensen, chef du Parti Communiste de Suède (SKP), apporte une critique, une analyse complémentaire à l'intervention de Jonas Sjöstedt et de Pelle Dragstedt dans le Riktpunkt.
L'État-providence doit-il être considéré comme un « État socialiste » ? Le modèle suédois est souvent associé à un modèle socialiste avec un système social et solidaire fort. Le dirigeant communiste rappelle que les acquis sociaux gagnés en Suède sont le fruit de la lutte des classes, du sacrifices d'ouvrières et d'ouvriers. Il ajoute que le cadre de la Suède reste marqué par le capitalisme et que la bourgeoisie ne cherche pas le "bien être" mais uniquement à ajuster le marché de la main d'œuvre en fonction des besoins des grandes entreprises.
Sur la question de la propriété coopérative (gemensamt ägande) un fait demeure, c'est que toutes les coopératives opèrent au sein d'un marché et sont soumises aux lois du marché. Pour exister, elles doivent être compétitives sur le marché capitaliste avec tout ce que cela implique. Cette question soulève un problème que Sjöstedt et Dragstedt n'abordent pas : le fonctionnement du marché lui-même ,donc du système économique.
Sur la nature de l'État. Bien qu'il apporte une réponse sociale à certains besoins humains opposés aux intérêts de la bourgeoisie, l'Etat un garant du capitalisme et se charge de la gestion des secteurs où les entreprises privées ne peuvent dégager suffisamment de bénéfices. Il y a beaucoup d'entreprises publiques en Suède, rentables, et qui apportent de l'argent à l'État. Cet argent provient d'une gestion capitaliste de ces dernières.
En Suède, l'État veille au bon fonctionnement du système capitaliste. Cela n'a rien à voir avec le socialisme.
En guise de conclusion : Le socialisme est la réponse pour le 21ème siècle
Il n'y a pas de voie unique au socialisme, mais des voies propres, nationales, régionales, pour engager la transformation socialiste de la société. Cette tribune de Jonas Sjöstedt et de Pelle Dragstedt a le mérite d'exposer un chemin possible. La critique constructive d'Andreas Sörensen replace dans le rapport infrastructure (base) / superstructure le modèle nordique, exposant ainsi ses limites et permettant d'entrevoir les possibilités d'un socialisme nordique débarrassé des contradictions de l'Etat providence bourgeois.
Au 21ème siècle, à l'ère de l'économie numérique et de la 4ème révolution industrielle, le développement des forces productives augmente objectivement les possibilités de consolidation et de construction du socialisme. Un certain nombre de restrictions scientifiques et techniques qui existaient au XIXème siècle et au XXème siècle ont été dépassées.
L'augmentation de la productivité permet d'augmenter le temps consacré aux loisirs, à la culture et à l'amélioration du contenu créatif du travail par la participation effective des employé.e.s à la prise de décision et à la gestion de la production. Situation renforcée par les immenses possibilités liées au traitement de gros volumes de données pouvant être utilisées pour la planification de l'économie.
Seul le socialisme peut tirer le meilleur parti de ces énormes potentiels de développement de la science et de la production au profit du peuple. Parce que seul le socialisme peut libérer le travailleur, la travailleuse des chaînes de l'esclavage salarié et changer le but de la production. Les conditions sont réunies pour mettre fin à l'exploitation et satisfaire les besoins croissants de la société.