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Passe vaccinal: pour Noël, le gouvernement poursuit sa guerre contre les non vaccinés

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Lien publiée le 18 décembre 2021

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Passe vaccinal : pour Noël, le gouvernement poursuit sa guerre contre les non vaccinés (revolutionpermanente.fr)

Pass vaccinal : à l’issue d’un nouveau conseil de défense sanitaire, Jean Castex a accentué son autoritarisme sanitaire en proposant un projet de loi instaurant une transformation du passe sanitaire en passe vaccinal. Par cette nouvelle offensive, le gouvernement vise une nouvelle fois à des non-vaccinés les responsables de cette cinquième vague. Loin de convaincre, Macron compte bien contraindre toujours plus.

En guise d’introduction, Jean Castex dresse un sombre tableau de la situation sanitaire :« La cinquième vague Delta est là et bien là, en France comme dans l’ensemble de l’Europe. Elle continue de fortement nous toucher, avec plus 50 000 cas par jour ». Et d’ajouter :« A cette situation s’ajoute l’arrivée du variant Omicron. Il se diffuse à une vitesse fulgurante autour de nous en Europe, avec un nombre de cas qui doublent tous les deux à trois jours. Si nous recensons déjà en France plusieurs centaines de cas, nous pensons que ce variant va se diffuser très rapidement, au point de devenir dominant dès le début de l’année 2022, comme il l’est déjà au Royaume-Uni avec plus de 90 000 cas recensés aujourd’hui. ».
C’est qu’une nouvelle fois le gouvernement est pris de cours. Après avoir laissé circuler le virus pendant des semaines, et alors que les indicateurs sont déjà au rouge, le gouvernement craint désormais, à l’approche des fêtes de fin d’année, de risquer la gueule de bois et une situation catastrophique dans les hôpitaux à la rentrée.

Et sans surprise, après deux ans de pandémie cela commence à être la norme, c’est sur le terrain de la surenchère autoritaire que le gouvernement espère pallier aux manquements sanitaires de sa politique pro-patronale. Depuis le tout début, la « non-stratégie » du gouvernement consiste de fait en un « stop and go » reposant à alterner le maintien de l’activité économique et de mesures autoritaires et restrictives lorsqu’on arrive à saturation dans les services de réanimation. Ainsi, après avoir suivie la ligne dictée par le MEDEF sur le télétravail notamment, après avoir refusé d’investir dans des dispositifs d’aération et de prévention dans l’ensemble des lieux publics ou encore d’augmenter les offres de transport, le gouvernement poursuit l’offensive autoritaire contre les non-vaccinés, désignés par lui-même comme de véritables ennemis de l’intérieur, dans le sillage du déremboursement des tests et des injonctions à ce que « chacun prenne ses responsabilités ».

Et à Jean Castex d’assumer « de faire peser la contrainte sur les non-vaccinés »« Les services de soins critiques et de l’animation de nos hôpitaux sont remplis pour l’essentiel de personnes non vaccinées. » poursuit le premier ministre. Et de conclure par l’annonce de la présentation à la rentrée d’un projet de loi pour transformer le pass sanitaire en pass vaccinal. « Un projet de loi sera soumis au Parlement début janvier, notamment pour transformer le passe sanitaire en passe vaccinal et durcir les contrôles et les sanctions contre les faux passes ». Grosso modo « désormais seule la vaccination sera valable dans le pass ». Une mesure qui constitue un nouveau bond en avant autoritaire et dans la ségrégation des personnes non-vaccinées.

Et si Jean Castex affirme que« parallèlement, nous amplifierons les démarches dites d’“aller vers” en direction des populations vaccinées qui ont pu passer à côté de la vaccination par méconnaissance ou parce qu’elles sont traditionnellement les plus éloignées du système de soins », évidemment toujours pas d’annonce de moyens pour médecins traitants et les professionnels de santé au plus près du terrain de convaincre ces populations souvent précaires et isolé. En ce qui concerne la troisième dose, le premier ministre a également annoncé la réduction du délai à quatre mois « pour faciliter l’accès au rappel ». Une annonce à laquelle vont se confronter les problèmes de logistiques et de moyens qui empêchent ceux qui veulent se faire vacciner de le faire dans les temps impartis, en témoignent les 400 000 personnes déjà menacées de perdre leur pass sanitaire faute de troisième dose.

Enfin, le gouvernement prévoit de réprimer les fêtes de fin d’année. Dans ce contexte, le premier ministre a fait savoir que, pour le 31 décembre au soir et les festivités liées au Nouvel An, « les préfets interdiront les regroupements sauvages, la consommation d’alcool sur la voie publique ». Evidemment, qui dit chasse aux fêtes clandestines dit probabilité de violences policières.

Si la vaccination de masse est plus que jamais une nécessité, mais également la troisième dose alors que le variant omicron plus résistant aux deux premières se fait de plus en pressant à l’horizon, en fin de compte, le gouvernement cherche dans une réponse autoritaire à faire porter le chapeau de la cinquième vague, et de la possible -probable- prochaine à la rentrée, sur les individus et particulièrement les non vaccinés pour s’exonérer de ses propres responsabilités. Responsabiliser les non-vaccinés de la situation sanitaire semble ainsi être une option reluisante pour le gouvernement, mais elle ne nous fera pas oublier que près de deux ans après le début de la pandémie, c’est Macron et ses comparses, qui nous ont placé à nouveau au pied du mur.

A nouveau, la gratuité des tests est renvoyée aux oubliettes, ainsi que l’intégralité des mesures de prévention, tout comme la question des moyens pour les hôpitaux, évacuée par l’annonce du doublement des primes pendant la période des fêtes pour calmer la colère naissante face à la multiplication des plans blancs. Face à la gestion autoritaire du gouvernement, notre camp social doit revendiquer une campagne de vaccination basée sur la pédagogie et non sur la contrainte, ainsi que des protocoles sanitaires conséquents dans les écoles, les transports et les lieux de travail dès la rentrée prochaine. Un programme antonyme à l’autoritarisme sanitaire du gouvernement qu’il ne sera possible d’imposer que par nos luttes, par l’auto-organisation des travailleurs, des soignants et de la population et qui parait plus urgent que jamais pour éviter qu’après la 5ème vague ne parvienne la sixième.