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Sur la "grève générale" du 16 décembre 2021 en Italie

Italie

Lien publiée le 19 décembre 2021

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://aplutsoc.org/2021/12/18/sur-la-greve-generale-du-16-decembre-2021-en-italie-document/

Déclaration des syndicats de base COBAS à propos de cette grève :

POUR UNE VRAIE GRÉVE GÉNÉRALE

Après 7 ans d’hibernation, les bonzes syndicaux de la CGIL et de l’UIL ont lancé une grève générale.

Une vraie grève, de celles qui blessent les maîtres et le gouvernement ? On dirait pas. Une vraie grève ne se prépare pas en 6 jours sans faire des assemblées dans toutes les usines et lieux de travail.

On n’appelle pas les travailleurs à faire grève sur des objectifs fumeux alors que l’inflation met en jeu les salaires. Il n’y a pas de grève générale contre la politique anti-ouvrière du gouvernement en disant que son patron, Mario Draghi, ′′ est un atout pour le pays « .

Il n’y a pas de grève générale pour sauver la face de Landini et Bombardieri (leaders des grandes confédérations syndicales) avec quelques miettes, (le report d’un an de remise IRPEF à ceux qui gagnent plus de 75 euros, en changement de réduction d’un demi-point des cotisations de salaire) !

Cette grève ressemble plus à une attestation de survie, sans aucun projet de longue haleine, sans avoir au centre les besoins de millions de travailleurs et de travailleuses, dont les conditions matérielles empirent rapidement et quotidiennement.

Les besoins des travailleurs sont bien plus larges et plus profonds, ceux pour lesquels nous avons fait grève le 29 janvier, le 18 juin, puis encore le 11 octobre, dans ce dernier cas avec tous les syndicats ′′ de base « .

Les urgences réelles des travailleurs sont innombrables : la jungle du marché du travail, avec les contrats à durée déterminée et intérimaire encore augmentés par des accords signés par les confédérations syndicales CGIL, la CISL et l’UIT (par exemple : chez Amazon et chez DHL), ce qui signifie institutionnaliser les licenciements ; les marchés de main-d’œuvre qui séparent les travailleurs en série A et en série B à salaire réduit ; les licenciements massifs, les fermetures et les délocalisations, l’urgence pandémique ; la vie chère sur les objets de première nécessité et l’augmentation exponentielle des factures et des tarifs ; la casse du système de santé, de l’éducation et des transports publics face à la nouvelle grande bouffée de bénéfices que le gouvernement offre aux maîtres sur un plateau d’argent par le biais du PNRR ; la sécurité sur les lieux de travail, où 4 ouvriers par jour continuent à mourir en moyenne ; l’urgence salariale, lorsque des décennies d’inertie syndicale et de politique de ′′ concertation ′′ ont conduit l’Italie à être le seul pays de l’OCDE où les salaires moyens ont diminué de 2,9 % en 30 ans, alors qu’en France et en Allemagne, plus de 30 % ont augmenté, tandis que l’inflation a augmenté à 3,8 % en novembre mange d’un seul coup les maigres augmentations contractuelles d’une période de trois ans…

Et la liste pourrait continuer longtemps…

En revanche, nous sommes confrontés à une grève proclamée brutalement et uniquement pour permettre aux sommets de CGIL et UIL d’obtenir leur strapontin ′′ négocié ′′ aux tables gouvernementales pour essayer de rassembler les quelques miettes qui tombent sur le sol, en ne touchant pas aux mesures ′′ de larmes et de sang ′′ pour les prolétaires.

Cependant, il ne faut jamais oublier que la grève c’est les travailleurs, pas les sommets syndicaux, et indépendamment des plans de Landini, il y a aujourd’hui des dizaines de bonnes raisons de faire grève chaque jour, y compris le 16 décembre : la grève est le patrimoine des travailleurs et des travailleuses, il n’appartient pas à ceux qui l’indexent.

Par ailleurs, nous ne pouvons que remarquer que, même face à une mobilisation volontairement mal organisée, que malgré tout, les excommunications de tout le camp patronal se déchaînent : de Confindustria (MEDEF italien) à la presse asservie, en passant par l’ensemble de l’arc gouvernemental et la quasi-totalité du parlement .. Cette hystérie anti-grève ne peut pas nous laisser indifférents.

Une grande partie de ceux qui vont faire grève 16, abandonnant une journée de travail et de salaire, ne le feront pas pour soutenir les appareils des confédéraux, mais parce qu’ils sont poussés par la nécessité de défendre leurs conditions immédiates de vie, de travail et de salaires. C ‘est pourquoi le SI Cobas salue non seulement la grève, mais invite les travailleurs, partout où cela est possible, à utiliser la date de 16 comme une occasion d’arrêter sérieusement la production et la circulation des marchandises, de relancer les mots d’ordre et les batailles qui ont animé les luttes et mobilisations réelles de ces derniers mois, les grèves contre les licenciements et les restructurations patronales, et à fonder le contenu et les raisons exprimées par la grève générale du syndicalisme de base du 11 octobre : en pratique, à utiliser cette date comme étape intermédiaire pour la construction d’une mobilisation et d’une grève vraiment générale contre les politiques gouvernementales.

Ceux qui comme nous connaissent la valeur, la valeur réelle de la grève, et qui payent quotidiennement le prix du choix de faire grève avec les représailles patronales et la répression de l’état, savent que les grèves se construisent sur les lieux de travail et avec les ouvriers sur le terrain, pas avec des phrases à effet dans les journaux et encore moins avec des défilés folkloriques sur la place.

Dans une grande partie des entrepôts de logistique, dans lesquels s’est développé le plus grand cycle de luttes ouvrières de la dernière décennie, les travailleurs manifestent une hostilité ′′ par principe ′′ légitime à l’égard de toute initiative lancée par CGIL-CISL-UIL. Cela ne pourrait pas être autrement, s’il est vrai que les sommets confédéraux sont systématiquement au premier rang aux côtés des maîtres pour lutter contre les grèves du SI Cobas et de l’ADL Cobas, pour isoler et réprimer les avant-gardes de lutte, allant jusqu’à dénoncer les promoteurs de grèves pour qu’ils soient punis pénalement ..

Cette hostilité n’est pas le produit de logiques ′′ sectaires ′′ décidées à sous la table par quelques ′′ dirigeants « , mais le fruit de la colère des travailleurs les plus combatifs vers l’œuvre décennale de vente et de division du front ouvrier accomplie par les sommets confédéraux et de leur complicité effrontée avec les maîtres dans l’œuvre de destruction des droits et des protections.

Tant qu’une grande partie des travailleurs inscrits à CGIL-CISL-UIL ne prendront pas leurs destins en main et ne remarqueront pas que l’ennemi de classe marche à leur tête, il y aura des divisions et il sera impossible d’arriver à une grève générale vraiment unitaire et de masse.

Malgré les conditions temporelles et le contexte matériel quasi prohibitif, le SI Cobas jouera également son rôle dans la journée du 16 décembre : nous ferons grève dans le secteur de la métallurgie avec une plateforme de revendications autonome, et dans certaines filières de la logistique.

Nous sommes prêts à soutenir tous les travailleurs qui se battent pour la défense de leurs conditions de travail, inscrits ou non inscrits à un syndicat et indépendamment du sigle d’appartenance.

Nous demandons aux travailleurs combatifs qui font grève d’en faire autant pour construire un front unique de classe et de lutte.

Exécutif national SI Cobas