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De nouveaux témoignages sur Hulot démontrent l’omerta autour de ses violences sexuelles
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
A travers une enquête menée par RTL, plusieurs femmes politiques racontent l’omerta autour de Nicolas Hulot. Beaucoup de politiques se révélaient être au courant et ont tout fait pour maintenir le silence sur la situation, allant jusqu’à écarter une militante écologiste de la campagne de 2011.
De nouvelles révélations dans l’affaire Hulot sont survenues ce mercredi 22 décembre, suite à une enquête de RTL. Plusieurs femmes politiques confirment la protection offerte à Nicolas Hulot, depuis le début, par le gouvernement et l’ensemble de la haute sphère politique. Ces femmes qui ont côtoyé Nicolas Hulot dénoncent elles aussi un comportement problématique et affirment toutes la même chose : « on savait ». Ninon Guinel, cheffe de cabinet du maire de Lyon Grégory Doucet, se souvient de la réputation que Nicolas Hulot avait déjà alors qu’elle était toute jeune collaboratrice parlementaire : « Nicolas Hulot, il se disait dans les couloirs du Sénat exactement comme pour Denis Baupin à l’époque : -ne te retrouve pas toute seule dans l’ascenseur avec lui-. C’était su, mais personne ne faisait rien. » Elle prend l’exemple de Pauline Lavaud, cette jeune militante écologiste écartée de la campagne de Nicolas Hulot en 2011, alors candidat à la primaire du parti, pour souligner l’ampleur de la situation à l’époque : « Quand il a quelqu’un de sa campagne qui dit à Pauline -on ne te prend pas dans l’équipe de campagne, parce que tu l’excites trop-, ça veut bien dire qu’on le savait. Donc si chez les Verts, on le savait à l’époque de la primaire avec Eva Joly, il n’y a aucune raison qu’Emmanuel Macron ne le sache pas quand il le prend comme Ministre de l’Écologie. Il le savait. » L’homme accusé d’avoir écarté Pauline Lavaud au prétexte qu’elle excitait trop Nicolas Hulot, c’est Pascal Durand, aujourd’hui député européen, et un des fondateurs d’Europe Écologie les Verts selon RTL.
Ces révélations font suite à l’épisode d’Envoyé Spécial diffusé sur France 2 le jeudi 25 novembre, journée de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, où sept femmes témoignent d’agressions sexuelles et de viols de la part de l’ancien ministre de la transition écologique. Le reportage révélait également que le gouvernement s’était empressé d’apporter son soutien à Nicolas Hulot. En effet, en 2018, un article paru dans l’Ebdo révélait une plainte déposée pour viol et des témoignages de harcèlement sexuel à l’encontre de Nicolas Hulot, alors Ministre de la transition écologique et solidaire. Dans cet extrait de l’émission Envoyé Spécial, on découvre que Marlène Schiappa, alors Secrétaire d’état chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, ainsi que ses conseillers, mettent en place une mise en scène grotesque pour fournir des « images » qui le montrent aux côtés de celle qui est chargée de lutter contre les violences faites aux femmes. La ministre ne s’arrêta pas là, elle a également écrit les axes de sa tribune de soutien à Nicolas Hulot abjectement nommée Pourquoi les accusateurs de Nicolas Hulot bafouent la parole des femmes, qui sortira dans le Journal Du Dimanche le 10 février 2018. Tribune nauséabonde qui participe à la décrédibilisation de la parole des femmes et à la banalisation du viol.
Le gouvernement complice et coupable de ces violences
C’est tout le gouvernement qui s’est mis au service de Hulot, cherchant à étouffer les dénonciations, apportant soutien public, moral et matériel, cherchant la meilleure communication possible. Cette attitude complaisante va jusqu’à Macron lui-même, qui en conseil des ministres le mercredi 1er décembre a mis en garde contre le soi-disant risque d’une « société de l’inquisition ». Un gouvernement prêt à tout pour sauver ses membres accusés de viol et harcèlement sexuel ; rappelons que Darmanin est aussi accusé de viol, alors que la lutte contre les violences faites aux femmes était supposément « la grande cause du quinquennat ». Ainsi, dans une société patriarcale, l’omerta est la norme, les voix des victimes sont mises sous silence, constamment décrédibilisées, alors que les personnes accusées de violences sont protégées par tous. Un sentiment d’impunité ne peut que se développer, d’autant plus que les institutions, renforçant toujours les conditions qui permettent la persistance d’un système qui s’appuie sur le patriarcat, ne peuvent venir en aide aux victimes. Ces nouvelles révélations prouvent qu’aucune confiance ne peut être accordée à l’État et ses institutions contre qui nous devons nous battre dans la rue pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux minorités de genre.