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«Noël en lutte» : le réveillon des «sans-fac» dans l’université de Nanterre occupée
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«Noël en lutte» : le réveillon des «sans-fac» dans l’université de Nanterre occupée – Anti-K
Le Parisien
Les étudiants qui n’ont pas d’affectation et leurs soutiens fêtent Noël dans le bâtiment qu’ils occupent depuis deux mois sur le campus.
Nanterre (Hauts-de-Seine), ce vendredi. Petits fours, plats chauds de traiteur, bûches maison, et même des cadeaux. Après bientôt soixante jours d’occupation, les sans-fac ont organisé une soirée festive dans le bâtiment Grappin. LP/A.C.
Pour Nathalie, maman d’un étudiant sans fac, mobilisé dans l occupation du bâtiment Grappin, à l’université Paris Nanterre, cette année, c’est « Noël en lutte ! ». Avec une vingtaine d’autres personnes, elle a rejoint la cinquantaine d’étudiants et de militants syndicaux de l’Unef pour un réveillon festif de soutien. « Je suis avec le fiston, alors nous sommes quand même un peu en famille, témoigne Nathalie, qui a déjà passé quinze jours avec les « occupants » le mois dernier. Je suis venue car la justesse de leurs revendications mérite qu’on les soutienne, ils ne lâcheront pas. »
Entamée le 27 octobre, l’occupation pour réclamer l’inscription des derniers « sans-fac » se poursuit, faute d’accord avec la présidence de l’université, malgré plusieurs réunions et des propositions de compromis formulées par le collectif de soutien. Le président de l’établissement, Philippe Gervais-Lambony, affirme toujours que l’université a fait tout ce qu’elle a pu pour inscrire les derniers dossiers en souffrance et n’a plus la capacité d’accueillir de nouveaux étudiants.
«C’est admirable qu’ils aient réussi à tenir aussi longtemps»
Alors, ce vendredi, pour montrer leur détermination et passer un moment convivial malgré les difficiles conditions d’occupation, les étudiants ont invité leurs soutiens pour un réveillon de Noël un peu spécial, au dernier étage du bâtiment Grappin. Une salle a été aménagée pour l’occasion, avec guirlandes et banderoles, et les gourmandises ne manquent pas :
gâteaux, saumon, petits fours, plats chauds de traiteur, mais aussi des boissons sans alcool et même des cadeaux de Noël, disposés sous un petit sapin.
Mathilde, institutrice en maternelle à Nanterre, a passé l’après-midi aux fourneaux pour préparer des bûches de Noël. « C’est fou ce qu’ils font, témoigne la jeune femme, ancienne étudiante à Nanterre. C’est admirable qu’ils aient réussi à tenir aussi longtemps, tout ça pour s’inscrire à la fac, c’est lunaire. »
«Un grand sacrifice de passer Noël ici»
Par chance, les occupants ont pu retrouver du chauffage et de l’électricité ce vendredi dans le bâtiment Grappin, alors qu’une coupure les en avait privés depuis le 20 décembre, à la suite d’une « opération de maintenance », d’après l’université.
Pendant près d’une semaine, ils s’étaient organisés pour récupérer des lampes de camping et des duvets supplémentaires, alors que la température n’excédait pas dix degrés dans le bâtiment.
Si quelques étudiants ont quitté l’occupation pour passer le réveillon auprès de leurs proches, la majorité a fait le choix de rester, déterminée à poursuivre la lutte. « C’est un grand sacrifice de passer Noël ici, jamais nous n’aurions pensé être encore là aujourd’hui », raconte Haïdar, 21 ans. Le jeune homme est inscrit à Nanterre depuis le mois d’octobre, mais reste mobilisé dans l’occupation auprès de ses camarades. « Je suis de confession musulmane, mais pour Noël je fais quand même un repas avec ma famille. Pourtant, mes parents m’ont encouragé à venir ici ce soir pour soutenir la mobilisation, c’est important de montrer qu’on ne lâchera rien. »
Ils réclament l’inscription de 23 étudiants
Vers 19 heures, Victor Mendez, militant de l’Unef, a brièvement pris la parole pour rappeler la dernière proposition de compromis présentée à l’université (les sans-fac réclament l’acceptation de 23 dossiers à Nanterre, en échange de la levée de l’occupation).
« Profitez du moment présent, vous pouvez être fiers de vous de tenir pour obtenir gain de cause », a déclaré le syndicaliste étudiant, avant de lancer en musique le réveillon de soutien.
Après cette soirée festive qui doit permettre aux jeunes de souffler après bientôt soixante jours d’occupation, le programme des actions menées lors des vacances de Noël sera débattu dès ce samedi en assemblée générale. Les sans-fac espèrent toujours trouver un compromis avant le début de l’année 2022.