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Forfait payant de 20€ aux urgences : Macron commence 2022 avec une nouvelle mesure anti-sociale
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
À compter du 1er janvier, passer aux urgences sans être hospitalisé impliquera de payer un « forfait patient urgences » de 20€ non remboursé par la Sécu. Pour 2022, Macron s'offre ainsi une nouvelle mesure anti-sociale.
Faire payer un prix fixe à tous les patients qui se présentent aux urgences sans bénéficier d’une hospitalisation, voilà le contenu de la mesure « forfait patient urgences » contenue dans le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale du gouvernement. Validée par l’Assemblée nationale, cette disposition entrera en vigueur au 1er janvier 2022 et remplacera le « ticket modérateur » jusqu’alors en place, dont le montant variait en fonction des soins reçus.
Comme le rappelle le journal Ouest-France, jusqu’à aujourd’hui, pour un passage aux urgences, le patient recevait au domicile une facture « d’un montant de 25,28 € s’il n’a pas besoin de soins à suivre », dont 80 % était pris en charge par l’Assurance Maladie, soit un reste à charge déjà élevé d’environ 5 €. Désormais, pour toute consultation aux urgences non suivie d’une hospitalisation, le patient devra directement sortir sa carte bleue et régler le tarif unique de 19,61 €.
Le gouvernement prétend ainsi simplifier la tarification des urgences, et renflouer les caisses de la sécu. En réalité, elle remet entre les mains des mutuelles privées le remboursement des consultations d’urgence. Ce qui entraîne des conséquences potentiellement grave pour l’accès à la santé des personnes les plus précaires. « Il y a sûrement des gens qui n’iront plus aux urgences par peur de devoir payer, alors qu’il le faudrait » explique notamment une source hospitalière.
En effet, bien que le gouvernement assure que les mutuelles prendront en charge ce coût et défend ce qui serait surtout une mesure « technocratique » qui ne changera rien pour le grand public - comme l’affirme Thomas Mesnier, député LREM au Huffington Post - elle aura un impact pour une partie de la population. D’après cette dernière source, environ « 5 % de la population, qui peuvent être des retraités ou des chômeurs par exemple » n’ont pas de complémentaire santé, soit plus de 3 millions de personnes qui devront souscrire à une assurance privée s’ils veulent éviter des frais supplémentaires aux urgences.
Et même lorsque les frais sont pris en charge par une mutuelle, il faut encore être en mesure d’avancer ces frais avant d’être remboursés. Une situation qui mettra potentiellement des vies en danger, puisqu’en allant aux urgences, il faudra désormais se poser la question : « puis-je me le permettre ? ». Question qui pourrait conduire de nombreux malades à tenter de s’auto-diagnostiquer eux-mêmes avant de se rendre aux urgences pour estimer leurs « chances » de se voir hospitalisés ou non.
Une mesure qui aggrave donc encore les inégalités d’accès aux soins, et qui ne répond en rien à la situation dramatique des services d’urgences en France, aujourd’hui complètement dégradés. Car, contre la lubie des urgences débordées par des patients qui n’auraient rien à y faire, la première cause d’engorgement c’est le manque de moyens et la casse de l’hôpital public organisé par les gouvernements successifs, qui sont exacerbés avec la crise sanitaire. Face aux politiques libérales de rentabilité de la santé et la casse de l’hôpital public, nous exigeons la gratuité des soins et des embauches massives dans le secteur hospitalier. À lire dans le programme de Révolution Permanente : « la santé ne doit pas être un “budget” mais un droit, universel, gratuit, financé non par notre salaire différé mais intégralement par les cotisations patronales et sur la base de la nationalisation de toutes les mutuelles et leur intégration à la Sécu, gérée par les professionnels du secteur et les usagers, garantissant un remboursement intégral des soins pour tous celles et ceux qui résident sur le territoire. »