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Présidentielle: le sprint des parrainages est lancé pour les militants de la Vienne
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Alexandre Raguet (masqué en arrière-plan) compte déjà sur deux promesses de parrainage de Philippe Poutou dans la Vienne.
La course pour obtenir les 500 signatures d’élus nécessaires pour être candidat à la présidentielle en avril 2022 s’accélère sur le terrain. Les militants de la Vienne sont mobilisés.
En matière de parrainages, il y a deux mondes parallèles qui s’ignorent. Militant aguerri du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Alexandre Raguet, 30 ans, est une nouvelle fois lancé dans la course aux 500 signatures d’élus (1) nécessaires pour concourir à l’élection présidentielle. Entre les « petits » candidats et ceux issus des grands partis comptant dans leurs rangs des milliers d’élus, la compétition est inégale.
« Cela va se jouer dans la dernière semaine »C’est de nouveau très tendu pour Philippe Poutou. « Cela va se jouer sur le fil dans la dernière semaine comme la dernière fois, prophétise Alexandre Raguet. L’angoisse est déjà là et cela va monter. On n’imagine pas une campagne présidentielle sans Philippe Poutou. On va y arriver, on va tout faire pour. On lance un appel aux maires pour un sursaut démocratique. » Aujourd’hui, le compte n’y est pas. « Pour l’instant, nous en sommes pile poil à 200 promesses de parrainages soit un peu plus que lors de la précédente campagne à la même époque. Nous avions 183 promesses début 2017 mais cette fois, les délais sont plus courts. Il nous faut les 500 signatures avant fin février (2). »
Dans la Vienne, les prospecteurs du NPA ont déjà recueilli deux promesses de parrainages et comptent sur d’autres parrains potentiels. « On a eu une demi-douzaine de très bons contacts en effet, mais tant que ce n’est pas signé… » Les profils sont parfois différents mais la philosophie est la même. « Aucun de nos parrains ou marraines n’est amené à soutenir Philippe Poutou. On ne leur demande pas ça. C’est juste un acte démocratique. Personne ne nous met à la porte. On nous écoute. Philippe Poutou est une personnalité connue et reconnue en dehors de toutes considérations politiques. »
La concurrence est rude d’autant que « beaucoup d’élus ne souhaitent parrainer personne ». Certains candidats jouissent d’une aura auprès des élus ruraux qui leur permettent d’engranger beaucoup de paraphes. « Jean Lassalle a énormément de signatures… Il va d’ailleurs sans doute parrainer Philippe Poutou (3). »
Concurrence à l’extrême droiteÀ l’autre bout de l’échiquier politique, la bataille fait rage. À l’extrême droite, Éric Zemmour doit composer avec une forte concurrence et un rejet de sa personnalité. « J’ai vu 45 maires dans la Vienne, confie Alexandre Raguet, ils m’ont tous affirmé qu’ils ne parraineraient pas Zemmour. »
Dans le camp du candidat Zemmour, on se veut serein. « Nous en étions à 350 promesses de signatures au 21 décembre sur le plan national, annonce Arnaud Humbert, patron de Reconquête en Nouvelle-Aquitaine. Nous respectons la trêve des confiseurs depuis le 21 décembre. On ne fait pas de politique pendant les fêtes. Notre campagne de recherche de parrainages reprendra le 3 janvier. Je peux compter sur 60 ambassadeurs régionaux dont une demi-douzaine dans la Vienne. Ils sont chargés d’aller au contact des élus pour recueillir leur signature. »
Parmi eux, Dolores Prost, numéro deux du mouvement Reconquête dans la Vienne, affiche sa confiance. « Il y aura un bulletin Zemmour à la présidentielle. Ce serait un déni de démocratie qu’il en soit autrement. »
(1) Peuvent parrainer un candidat à la présidentielle : les députés, les sénateurs et les représentants français au Parlement européen, les maires, les présidents des EPCI, les conseillers départementaux et régionaux. Un élu ne peut parrainer qu’un seul candidat.
(2) La période pour recevoir les parrainages débute « au moins dix semaines avant la date du premier tour ». Le premier tour de la présidentielle étant prévu le 10 avril 2022, la récolte des signatures commencera donc à la fin du mois de janvier. Elle se terminera au plus tard le sixième vendredi avant le premier tour, c’est-à-dire le 4 mars.
(3) Un candidat à la présidentielle n’a pas le droit de se parrainer lui-même.