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Daniel Petri (1960-2021) : un militant trotskyste

Lien publiée le 2 janvier 2022

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Daniel Petri (1960-2021) : un militant trotskyste - Les nôtres (lacommune.org)

C’est avec tristesse que nous avons appris, ce dimanche 29 août 2021, le décès de Daniel Petri à son domicile à l’âge de 61 ans. Nous adressons nos plus sincères condoléances à sa famille, à ses amis et ses proches.

Nous souhaitons saluer ici la mémoire d’un camarade, d’un ami, d’un militant ouvrier, qui pendant près de 25 ans a milité sans jamais compter son temps ni son énergie à organiser et défendre, avec son parti La Commune, la classe ouvrière et tous les opprimés du joug de l’exploitation capitaliste, de l’arbitraire et de l’injustice.

Daniel Petri (1960-2021) : un militant trotskyste

L’engagement politique de Daniel naît quand, étudiant en BEP mécanicien-monteur, il prend activement part aux grèves lycéennes contre la loi Haby de casse de l’enseignement secondaire et particulièrement des Collèges d’Enseignement Technique (CET) qui deviendront par la suite Lycées d’Enseignement Professionnel (LEP).

Diplômé, Daniel est embauché entre 1980 et 1984 comme ouvrier spécialisé (production) dans le génie climatique. Il entreprend entre 1985 et 1986 une formation en fraisage et sur fraiseuses à commandes numériques à l’AFPA. Ouvrier qualifié, Daniel occupe entre 1987-1988 un poste d’ouvrier d’entretien (spécialisé dans les compresseurs). Daniel intégrera finalement la SNCF en 1988 en tant que visiteur de train. En 1996, après 8 ans en 3X8, Daniel intégrera un poste de freiniste qu’il ne quittera, pour un poste de documentaliste, que quelques années avant de prendre sa retraite en 2016.

Militant ouvrier, internationaliste, trotskyste, Daniel a toujours milité. Membre de la Tendance Lénine-Trotsky de la LCR fin des années 1970, Daniel entre à l’OCI en 1980 et en sera exclu en 1981 pour « morénisme ». Il réintégrera en 1985 jusqu’en 1991.

C’est à la faveur de la grève générale de novembre-décembre 1995 que Daniel prend contact avec le groupe La Commune (fondé en mai 1992 par Pedro Carrasquedo, Jean-Paul Cros, Antonio Guzman, Alexis Corbière et 140 militants, après leur exclusion du CCI). C’est au dépôt ferroviaire de Villeneuve-Prairie, au petit matin d’une Assemblée Générale des grévistes, que Daniel croisera Pedro Carrasquedo et Françoise Carrasquedo, alors conseillère municipale d’Alforville, tous deux venus soutenir la grève. Daniel connaissait bien Pedro Carrasquedo, il était un de ceux qui avaient voté son exclusion de l’OCI 15 ans auparavant. De cette rencontre « par hasard », Daniel rejoindra La Commune et le Comité Chômeurs et Salariés d’Alfortville (CCSA) dès 1996. Il intégrera rapidement le Bureau du CCSA, le Comité Central du groupe La Commune, ainsi que le comité de rédaction du journal au titre éponyme.

Rigoureux, intègres, dévoués, chaleureux et drôles, disponibles en permanence pour la population qui souffre, Daniel et Lydie, sa compagne (militante politique et syndicaliste CGT dans le secteur des banques), sont devenus aux côtés de Pedro, Françoise, Mina, Patrice, Violaine, Francis, Sylvie, Maria et tant d’autres, des militants de premier ordre du CCSA. Interventions contre les expulsions locatives ; campagnes de réquisitions de logements vides et relogements des familles sans abri frappées par la maladie, le chômage, l’insalubrité ou la précarité ; interventions contre les coupures d’électricité et d’eau ; campagnes de régularisation de travailleurs sans-papiers et de leurs familles ; aides juridiques et administratives à la population, jusque sur les bancs du Conseil municipal, Daniel était de toutes les batailles.

C’est Daniel, après le départ de Françoise Carrasquedo, qui sera le candidat du CCSA aux élections municipales de 2001. Recueillant 7 % des suffrages, avec des scores approchant les 15 % dans les bureaux de vote des cités ouvrières de la ville, Daniel est élu conseiller municipal.

Militant révolutionnaire conscient, ne ménageant aucun effort, Daniel a assumé intégralement, entre 2001 et 2008, son mandat de conseiller municipal, son mandat de délégué syndical CGT au dépôt de Villeneuve-Prairie (Daniel était membre titulaire du CHSCT), ainsi que toutes ses tâches de militant de base. Car Daniel était le contraire d’un aristocrate ouvrier. Immergé dans sa classe, toujours aux côtés de la population, de ses collègues, de ses camarades, apprécié et reconnu de tous, Daniel était sur tous les terrains.

Avec le CCSA, Daniel fait partie des artisans du relogement de près de 200 familles mal-logées, sans compter les centaines de dossiers individuels et collectifs qui ont abouti à la victoire. Comment ne pas rappeler, par exemple, en juin 2005, la réquisition et l’occupation, pendant 3 semaines, par trente familles mal-logées, de la résidence pour personnes âgées Grunebaum-Ballin, équipement désaffecté et voué à la destruction ? Comment ne pas rappeler le campement dressé par le CCSA et 4 familles mal-logées devant la mairie d’Alfortville en décembre 2005 ? Comment ne pas rappeler le combat acharné alors mené par Daniel et soutenu par l’évêque Jacques Gaillot ? Comment ne pas rappeler la lutte contre la fermeture de la maternité de la Polyclinique La Concorde en 2009 ? Le CCSA et Daniel ont apporté toutes leurs forces au combat entamé par les sages-femmes et les salariés : pétition, manifestation de plus de 200 personnes dans les rues d’Alfortville le 1er juillet 2009, rassemblement devant le ministère de la santé le 12 novembre 2009, campagne médiatique et politique, réunions publiques. Le CCSA et Daniel comptaient parmi les soutiens les plus solides des salariés qui se sont constitués en un collectif regroupant des organisations syndicales, politiques et associatives comme la CGT, SUD, PCF, PG, LO, NPA, POI, FCPE, ou la coordination nationale des comités de défense des hôpitaux. Appliquant la méthode de transition et du front unique ouvrier, Daniel était un combattant. Cette détermination, ce courage, vaudront à Daniel une haine tenace du Maire d’Alfortville, René Rouquet, qui n’hésitera pas à 2 reprises à porter plainte contre le CCSA et Daniel. L’hommage du vice à la vertu...

Daniel était un militant politique aguerri que l’on retrouvait à toutes les diffusions, à tous les collages, à toutes les campagnes, à toutes les réunions. Curieux, passionné de lecture, de cinéma et de musique, Daniel était un marxiste, un militant trotskyste, qui n’a jamais cessé d’apprendre, de s’interroger et d’interroger le passé, le présent. Autodidacte, féru d’histoire, de politique, de littérature, Daniel laisse des dizaines d’articles, communiqués, tracts, dossiers, brochures, réalisés pour La Commune, le CCSA ou son syndicat. Citons par exemple la brochure intitulée « Contribution au bilan des grèves et des manifestations de mai-juin 2003 contre la décentralisation et le projet de loi Fillon sur les retraites », le dossier « Charte d’Amiens : un acquis à défendre », le dossier contre la loi sur la « représentativité syndicale » de 2009, les dossiers sur l’histoire de la Ve République, ou plus récemment, les brochures « Contre Mélenchon ».

Daniel était un dirigeant ouvrier. Il a pris toute sa place et assumé toutes ses responsabilités politiques après le décès de Pedro Carrasquedo en octobre 2015, devenant le porte-parole du groupe La Commune et le rédacteur en chef de son journal. Profondément internationaliste, Daniel a représenté le groupe La Commune durant tout le processus de construction de la Ligue Internationale Socialiste (LIS), en participant notamment aux réunions organisées à Buenos Aires (2017), Barcelone et Minsk (2018).

Malgré l’éloignement, conséquence de différends importants en matière politique et tactique en décembre 2019, nous sommes nombreux à avoir gardé des relations amicales avec Daniel et sommes tous aujourd’hui, militants de La Commune, inclinés respectueusement devant la mémoire de Daniel, devant le marxiste, devant le militant trotskyste, devant le combattant, devant le camarade, devant l’ami.

L’héritage que tu nous laisses te fera vivre dans tous les combats à venir.

À toi, Daniel, vivent le socialisme et la IVe Internationale !