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Philippe Poutou, fidèle à sa ligne joviale-radicale
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Philippe Poutou, fidèle à sa ligne joviale-radicale | NPA (nouveaupartianticapitaliste.org)
L’ancien ouvrier de Ford s’était rendu populaire lors du débat de 2017 d’avant premier tour. Candidat du NPA pour la troisième fois, son début de campagne est marqué par une crise interne.
Un début d’année sous tension. A trois mois du premier tour de l’élection présidentielle, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) continue sa course aux parrainages pour son candidat, Philippe Poutou, qui se présente pour la troisième fois. L’étape est délicate : celui qui s’affiche encore comme un «candidat-ouvrier» – même s’il est désormais élu municipal à Bordeaux – avait tout juste dépassé les 500 signatures en 2017. A l’heure actuelle, l’ancien de chez Ford soutient «[avancer] comme les autres fois», et ce grâce à un «gros travail de terrain et le temps, le carburant et la détermination de [ses] équipes». «Nous avons dépassé les 200 promesses», se félicite Antoine Pelletier, membre de la direction du parti, qui se réjouit d’être «un poil en avance par rapport à 2017». Conscient de la marche qu’il lui reste à franchir, le candidat reste cependant résolu : «Il nous faut y arriver, et ce malgré le verrou antidémocratique des parrainages.»
Désormais habitué de la présidentielle, Poutou avait obtenu 1,15 % en 2012 puis 1,09 % en 2017. Celui qui avait pris la suite du médiatique Olivier Besancenot (candidat, lui, en 2002 et 2007), Poutou s’était fait remarquer lors de la précédente campagne lors des débats entre tous les candidats : il avait cogné en direct Marine Le Pen et François Fillon. «Plus on fouille et plus on sent la corruption, la triche. En plus, c’est des bonshommes qui nous expliquent qu’il faut la rigueur, qu’il faut l’austérité, et eux-mêmes ils piquent dans les caisses publiques», avait-il lancé lors du grand débat présidentiel sur BFM TV, le 4 avril 2017.
«L’urgence est de se révolter»
Contrairement à Lutte ouvrière (LO) ou au Parti communiste français (PCF), le NPA ne se revendique plus ouvertement «communiste» depuis sa transformation. En 2009, la vieille Ligue communiste révolutionnaire s’était muée en Nouveau Parti anticapitaliste avec l’objectif de devenir la principale force à la gauche du PS, en s’engageant dans d’autres combats que celui de la seule reconnaissance des «travailleurs», comme ceux contre le racisme, le «patriarcat», le réchauffement climatique et ou la «LGBTphobie». Mais ça c’était avant que Jean-Luc Mélenchon, d’abord avec les communistes sous la bannière du Front de gauche, puis tout seul avec La France insoumise, occupe cette place.
«L’urgence est de se révolter face à un monde capitaliste qui déraille, avance Antoine Pelletier. Avec la crise climatique, socio-économique et la pandémie, c’est encore plus criant qu’en 2017.» Poutou propose toujours un programme très à gauche avec des mesures qu’il dit «radicales, pour faire face à une situation qui impose la radicalité», et qui se basent sur le rejet absolu du capitalisme et du patronat. On y retrouve l’augmentation du smic à 1 800 euros net, la réduction du temps de travail à trente-deux heures, l’interdiction des licenciements, l’accès gratuit aux transports publics ou encore l’expropriation et la socialisation des banques et des entreprises du secteur de la santé et de l’énergie.
«Nous ne gagnerons pas»
Candidat officiel depuis le mois d’août, sa campagne a débuté dans un climat quelque peu défavorable, après une crise interne qui a scindé le parti en juin. Elle s’est conclue par le départ de la branche Courant communiste révolutionnaire – dite Révolution permanente –, et ses 300 membres rangés derrière Anasse Kazib, également candidat. Une division «contre-productive» selon Pelletier, mais «qui n’inquiète pas plus que ça», et dont les effets sur la campagne se font ressentir «à la marge». «Nous dédramatisons cette division car même unis, nous ne gagnerions pas les élections, avance Poutou auprès de Libération. Alors autant faire entendre au mieux nos idées.»
Quant à l’évocation d’une alliance avec le reste de la gauche, c’est non : «Tout le monde à gauche refuse l’union, même ceux qui ont l’habitude de gouverner ensemble, dit Poutou. Nous sommes hors-champ de cette gauche de pouvoir. Et nous ne lui faisons aucune confiance.» Tout simplement.