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Kiev et Moscou modèrent leurs exigences avant les pourparlers de jeudi en Turquie
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
DIPLOMATIE Alors que Sergeï Lavrov rencontre son homologue ukrainien, la Russie affirme ne pas chercher de changement de régime, et l'Ukraine semble prête à renoncer à l'Otan
Sur le terrain, la situation reste tendue après le bombardement d’un hôpital pédiatrique par la Russie. Mais sur le front diplomatique, des pourparlers doivent se dérouler pour la première fois depuis le début du conflit, jeudi, entre les ministres des affaires étrangères de la Russie et de l’Ukraine. Et si les responsables occidentaux ne sont pas « optimistes », les deux pays ont semblé prêts à faire un geste pour trouver un compromis.
La Russie et l’Ukraine se sont entendues mercredi sur des cessez-le-feu pour permettre d’établir des couloirs humanitaires autour de zones durement frappées ces derniers jours par les combats, qui ont obligé les civils à rester parfois des jours cachés dans des caves. Au moins 35.000 civils ont été évacués mercredi de Soumy, d’Enerhodar et de zones proches de la capitale Kiev, via trois couloirs humanitaires, a annoncé le président de l’Ukraine Volodymyr Zelensky.
Plusieurs couloirs étaient également prévus afin de laisser se replier, vers Kiev, les habitants de villes à l’ouest de la capitale. Les autorités locales ont cependant déploré qu’une cinquantaine de cars d’évacuation dans cette région aient été stoppés.
Pas de changement de régime, jure Moscou
La diplomatie russe a par ailleurs affirmé que la Russie ne cherchait pas à « renverser le gouvernement » ukrainien, contrairement à ce qu’avaient clamé des responsables russes pendant deux semaines. Un adoucissement dans le ton qui intervient après que le président Zelensky a suggéré, dans un entretien avec la chaîne de télévision américaine ABC, ne plus insister sur une adhésion de l’Ukraine à l’Otan, une des questions invoquées par Moscou pour justifier l’invasion.
Dans la même interview, il s’est aussi dit prêt à un « compromis » sur le statut des territoires séparatistes de l’est de l’Ukraine dont Vladimir Poutine a unilatéralement reconnu l’indépendance.
Une inflexion de positions qui pourrait alimenter les discussions programmées pour commencer jeudi vers 10h00 (8h00 heure de Paris) à Antalya, en Turquie, entre les ministres des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov – arrivé mercredi sur place – et ukrainien Dmytro Kuleba, avec leur homologue turc Mevlüt Cavusoglu comme médiateur.
Malgré ces tractations diplomatiques, la situation reste critique sur le terrain. Mercredi, les forces russes ont bombardé un hôpital pédiatrique, une attaque constituant « un crime de guerre », a dénonce Volodymyr Zelensky. Le maire de Marioupol, de son côté, a affirmé que 1.207 civils avaient été tués en neuf jours, un bilan impossible à vérifier dans l’immédiat. Et alors que les forces russes continuent d’encercler Kiev pas le nord, l’est et le sud, le conflit risque, selon le renseignement américain, de devenir encore plus sanglant pour les civils.