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Sondage Ifop : le chef de guerre Macron rattrapé par le candidat, la dynamique Mélenchon
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le directeur général de l'Ifop Frédéric Dabi et le politologue Jean-Philippe Dubrulle analysent la troisième semaine du sondage de la présidentielle en temps réel Ifop-Fiducial pour Paris Match, LCI et Sud Radio.
Macron : le chef de guerre rattrapé par le candidat
La séquence entamée depuis le début des hostilités en Ukraine a vu bondir les intentions de vote en faveur d’Emmanuel Macron : au 24 février, jour du début de l’attaque russe, celles-ci s’élevaient à 25%, pour atteindre jusqu’à 31,5% le 9 mars dernier, soit une hausse vertigineuse de 6,5 points en à peine deux semaines. Mais le score du désormais président-candidat a depuis reflué à 29% des intentions de vote (-3 en une semaine). Bien qu’il conserve sur ses rivaux une avance comme on en a rarement vu sous la Ve République (11,5 points devant Marine Le Pen), l’« immunité » que pouvait conférer au chef de l’État la situation de guerre en Europe semble se lézarder à mesure qu’il entre dans l’arène de l’élection présidentielle.
Le refus de débattre et l’exposition du programme du candidat viennent ainsi contrecarrer la figure de chef de guerre du président sortant – qui lui était jusqu’ici particulièrement profitable – avec un solde négatif. Dans le détail, Emmanuel Macron enregistre ses plus forts reculs de la semaine chez les classes moyennes (-7), plus précisément chez les cadres (38%, -5), les professions intermédiaires (28%, -9) et les employés (22%, -9). A contrario, et dans la foulée de la révélation de son programme – notamment du report de l’âge légal de départ à la retraite, le chef de l’État s’attire le soutien de 28% des électeurs de François Fillon en 2017 et renforce encore l’arrimage du peuple de droite à sa candidature, alors que, dans le même temps, Valérie Pécresse peine à contenir la fuite de cet électorat « naturel » pour elle. Dans la dernière ligne droite de la campagne, et pour peu que l’actualité internationale ne lui confère pas de nouveau « bonus », Emmanuel Macron pourrait voir s’éroder les intentions de vote en sa faveur à mesure qu’il sera à portée des coups de ses adversaires. Assez pour devoir le faire à réfléchir à l’après-Élysée, comme il l’a évoqué lors de sa dernière conférence de presse ? Rien n’est moins sûr.
Stagnation en trompe-l’œil à droite
Hormis Emmanuel Macron, c’est Éric Zemmour qui a été le plus touché par la guerre en Ukraine : les intentions de vote en sa faveur ont fondu comme neige au soleil, pour atteindre un plancher de 12%. Le polémiste-candidat termine cependant la semaine à 13% et esquisse, après avoir enrayé sa chute par un faux-plat, la possibilité d’un rebond – comme on avait pu en observer après sa sortie sur la place des enfants handicapés à l’école. À droite, son sort apparaît plus enviable que celui de Valérie Pécresse, dont la candidature patine. Celle-ci termine la semaine à 11% des intentions de vote, après avoir atteint son score plancher de 10,5% – pour rappel, elle était créditée de 16% des suffrages le 10 janvier dernier, au moment du lancement du Rolling Ifop-Fiducial pour Paris Match, LCI et Sud Radio. Score plancher au second tour également, où elle ne recueillerait que 36% des suffrages face à Emmanuel Macron (64%), soit le même niveau que… Jean-Luc Mélenchon. Prise en étau, la candidate des Républicains paie sa grande difficulté à rassembler l’électorat Fillon 2017 : seulement 41% au premier tour, le reste étant capté par Emmanuel Macron (28%) et Éric Zemmour (17%) principalement.
« Vrai » croisement des courbes : la dynamique Mélenchon
Si la première dynamique de la semaine est celle à la baisse d’Emmanuel Macron, la deuxième, à la hausse cette fois, est définitivement celle de Jean-Luc Mélenchon . Le leader de La France insoumise termine la semaine à 13,5% des intentions de vote – soit son plus haut score depuis le début du Rolling (+5 points par rapport au 10 janvier). Cette hausse de trois points en à peine une semaine lui permet surtout de prendre la troisième place devant Éric Zemmour pour se fixer un prochain objectif : venir « taper » le seuil d’accession au second tour, fixé par les 17,5% d’intentions de vote en faveur de Marine Le Pen, relativement stable sur toute la semaine écoulée. Un seuil auquel pourrait le porter une mécanique de vote utile, qu’on n’observe toutefois pas encore dans la mesure où ni Yannick Jadot (5%), ni Fabien Roussel (4,5%) ni Anne Hidalgo (2%) ne voient leurs électorats se faire siphonner. Affaire à suivre