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Comment Mélenchon et ses équipes espèrent "siphonner" des voix à Le Pen
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Présidentielle: comment Mélenchon et ses équipes espèrent "siphonner" des voix à Le Pen (msn.com)
Le candidat de la France insoumise, qui s'installe en "troisième homme" de cette campagne présidentielle, entend aller chercher l'électorat indécis de la candidate du Rassemblement national.
© Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP Jean-Luc Mélenchon (c), candidat du parti "la France Insoumise" à l'éléction présidentielle, lors d'un rassemblement à Paris, le 20 mars 2022
Sa dynamique de campagne sera-t-elle la même que celle de 2017? À moins de trois semaines du premier tour de l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon et ses équipes veulent plus que jamais croire en une qualification au second tour. Un optimisme affiché, porté par les récents sondages le plaçant en troisième position dans les intentions de vote, derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
L'entourage du député insoumis entend à ce titre enclencher un "siphonnage" des électeurs encore indécis d'aller voter pour la candidate du Rassemblement national. Une stratégie que ses équipes assument.
"L'électorat de Marine Le Pen est, on le sait, hésitant. Donc il faut aller le chercher sur les mesures sociales", explique-t-on chez les Insoumis.
"Ce n'est pas parce qu'on a voté pour le RN qu'on est disqualifié à vie"
Leur objectif est donc simple: "on veut montrer que le programme de Marine Le Pen est anti-social, et marteler nos différences: la retraite à 60 ans pour nous, elle n'en parle plus. Le Smic à 1400 euros, elle n'en veut pas, ainsi que le blocage des prix de première nécessité". Pour les équipes de Jean-Luc Mélenchon, aller "draguer" cet électorat lepéniste mais fluctuant sonne au fond comme une évidence.
"Je considère que ce n'est pas parce qu'on a une fois voté pour le RN qu'on est disqualifié à vie", confie un proche du candidat. "Oui, on pense qu'ils se trompent mais on a envie de s'adresser à eux, on ne va pas se résigner qu'il y ait 30% de personnes qui votent Marine Le Pen dans les classes populaires".
Jean-Luc Mélenchon devrait pour cette raison insister dimanche - au cours de son discours à Marseille - sur le côté "antisocial" de la candidate d'extrême droite ou du moins pointer la différence sur ses mesures les plus sociales. Un changement d'adversaire pour le candidat, qui a vivement critiqué dimanche dernier Emmanuel Macron et ignoré Marine Le Pen. La manoeuvre est délicate en ce sens qu'il ne veut pas heurter l'électorat de cette dernière, mais aller le chercher en pointant les différences entre son programme et le sien.
Quartiers populaires et hologrammes
Sur la forme, le mot d'ordre est la "mobilisation générale" pour ces dernières semaines de campagne. Elle passe notamment par les "Caravanes de l'Union Populaire" qui reprendront la route des quartiers populaires dans 77 départements à partir de ce samedi 26 mars et ce, jusqu'au premier tour. Le parti compte effectivement entamer une semaine particulière consacrée aux quartiers populaires à partir du lundi 28.
Dans le même temps, Jean-Luc Mélenchon se prépare à la dernière ligne droite: après Marseille ce dimanche, il tiendra un meeting sur la place du Capitole à Toulouse le samedi 3 avril, avant son ultime démonstration de force.
Le 5 avril se tiendra en effet un meeting du candidat insoumis à Lille... mais aussi dans 11 autres villes du pays. Par quel moyen? En ayant recours aux hologrammes comme en 2017, l'un des faits politiques de la précédente présidentielle. Une projection de Jean-Luc Mélenchon sera donc retransmise au même moment à Besançon, au Havre, à Albertville, à Poitiers ou encore à Vannes. Des villes moyennes où Jean-Luc Mélenchon ne s'est pas rendu dans cette campagne et qui permettent à chaque Français de métropole habitant à moins de 250km d'elles d'avoir droit à un meeting politique.