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Législatives: la majorité présidentielle pourrait perdre la majorité absolue à l’Assemblée Nationale
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
La dernière enquête d'intentions de vote réalisée les 6 et 7 juin par Ipsos et Sopra Steria pour france•tv et radiofrance confirme la tripartition du rapport de force électoral national, dominé par les coalitions Nupes (28%), Ensemble (27%), et un peu en retrait le Rassemblement National (19,5%). Forte de son positionnement centriste qui lui confère de meilleurs reports de voix premier tour / second tour que la gauche ou l'extrême droite, la majorité présidentielle conserve l’avantage en termes de sièges, même si la majorité absolue n'est pas assurée.
Record d'abstention ?
A quelques jours du scrutin, les Français ne sont toujours pas entrés en campagne : moins d'un Français sur deux (46%) a l'intention d'aller voter au premier tour des élections législatives. Sans sursaut de dernière minute, on pourrait à nouveau dépasser dimanche les 50% d'abstention, voire battre le record de 2017 (51,3%).
Nupes et Ensemble au coude à coude
Parmi ceux qui comptent se rendre aux urnes, 28% ont l'intention de voter pour un candidat de la Nupes (France Insoumise, EELV, PC, PS), 27% pour un candidat Ensemble (LREM désormais Renaissance, Modem, Horizons). Les deux formations sont au coude à coude, dans des niveaux proches de ceux enregistrés par leurs représentants au premier tour de la Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Fabien Roussel et Anne Hidalgo avaient cumulé 30,6% des suffrages, Emmanuel Macron était sorti en tête à 27,85%.
Troisième à 19,5% d'intentions de vote, le Rassemblement National se rapproche lui aussi des 23,15% qui ont permis à Marine Le Pen de se qualifier au second tour. Même si l'enquête a été réalisée sur l'offre réelle de candidatures et non sur l'étiquette RN, ce score demande tout de même confirmation, tant il apparaît hors norme pour la formation d'extrême droite, par rapport à ses meilleures performances aux législatives (13,6% en 2012, 13,2% en 2017).
En retrait, le bloc de droite LR / UDI / Divers Droite stagne à 11% des intentions de vote ; on n'enregistre pas de rebond suite à la contre-performance électorale de la Présidentielle. Malgré ses 135 députés sortants, la Droite pourrait se voir dimanche soir éliminée de la plupart des circonscriptions.
Sièges : la majorité présidentielle conserve l'avantage
La projection en sièges de l'intention de vote est à considérer avec beaucoup de prudence, tant une variation de quelques points pour l'une ou l'autre des principales formations se traduit par des transferts de plusieurs dizaines de sièges dans la modélisation. Le rapport de forces est d'autant plus fragile qu'à quelques jours du scrutin, un quart des électeurs n'est pas sûr de son choix. Ces réserves posées, le modèle place le groupe Ensemble en tête, dans une fourchette de 260 à 300 élus. La majorité absolue (289 sièges) est donc loin d'être acquise. S'il semble tout de même peu probable que Jean-Luc Mélenchon devienne Premier ministre suite aux législatives, la Nupes, évaluée dans une fourchette de 175 à 215 sièges, qui plus est épaulée par 10 à 18 députés divers gauche, devrait bien devenir la première force d'opposition. Si l'abstention dépasse effectivement dimanche les 50%, il sera en effet très difficile de se qualifier pour le second tour sans finir dans les deux premiers (une seule triangulaire en 2017). Le RN et la droite devraient pâtir du mode scrutin. Dans notre projection, le bloc LR-UDI-DVD se composerait de 35 à 55 députés, tandis que le RN obtiendrait entre 20 et 50 sièges.
Fiche technique : sondage mené par Ipsos et son partenaire Sopra Steria pour Radio France et France Télévisions du 6 au 7 juin 2022 auprès de 2 000 personnes, constituant un échantillon national représentatif de la population française, inscrite sur les listes électorales, âgée de 18 ans et plus.