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Tribune : Nous sommes pour, et nous sommes prêts !

Lien publiée le 17 juin 2022

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Tribune : Nous sommes pour, et nous sommes prêts ! | Le Club (mediapart.fr)

Signée par des membres des laboratoires d'idées (Hémisphère gauche, Institut la Boétie, Institut Rousseau, Intérêt général) et cadres de la haute fonction publique, cette tribune souligne « la possibilité que Jean-Luc Mélenchon devienne premier ministre». Elle en appelle à la planification écologique, à « reconstruire les services publics» et à « gouverner par les besoins ».

« Nous sommes pour, et nous sommes prêts »

Un nouveau souffle démocratique a balayé notre pays dimanche dernier. Malgré la forte abstention, le peuple français a déjà remis en cause les certitudes de la Ve République en refusant d’accorder un blanc-seing au président réélu. Un retour à une plus forte parlementarisation de notre pays est possible. En réaffirmant une diversité politique jusqu’ici étouffée par le fait majoritaire, nous aspirons à ce que le peuple français confirme son élan dès dimanche prochain. Arpenter ce nouveau chemin exige des idées claires et des principes forts. Les inégalités explosent, la maison brûle, ne regardons pas ailleurs !

Le processus d’une gauche de Gouvernement réunie sous une même bannière est inédit dans l’histoire de notre pays. Nous, hauts fonctionnaires, membres de collectifs et laboratoires d’idées, issus de différents corps et administrations, sommes les porte-voix d’un plus grand nombre de hauts fonctionnaires, à l’image de ce pays qui semble décidé à reprendre son destin en main. À ce titre, nous souhaitons souligner les possibilités offertes par ce nouvel horizon politique. Bien que garants du principe intangible de soumission de nos administrations à l’autorité politique légitimement élue, notre devoir de réserve ne nous empêche pas, en tant que citoyens, de soutenir une action déterminée pour répondre aux urgences écologiques et sociales. 

Nous sommes pour une action climatique sans délai, tant au niveau de l’État que des collectivités territoriales, en appui des entreprises, petites, moyennes ou grandes, et des associations et des citoyens, grâce à des moyens humains et financiers dédiés conséquents. En 2021, la justice administrative a condamné l’État français pour inaction climatique et à agir sous astreinte contre la pollution de l’air. Chaque semaine, une catastrophe climatique le nous rappelle aux quatre coins de la planète, à l’image de la vague de chaleur sans précédent qui frappe actuellement notre pays. Les moyens budgétaires pour investir dans les énergies décarbonées et la rénovation thermique sont impératifs. L’ambition de la recherche fondamentale et appliquée, et la formation de nos agents publics et de notre jeunesse doivent être soutenues et garanties afin d’affronter les défis de demain. Aux côtés des grands programmes pilotés par l’État, les collectivités territoriales auront un rôle charnière pour décliner cette bifurcation dans le quotidien même de nos concitoyennes et concitoyens. La planification écologique, nous y sommes prêts !

Nous sommes pour des services publics acquis à l’intérêt général. L’histoire longue de notre pays est celle de la mise en commun des besoins essentiels de toutes et tous. Reprendre ce fil éminent nécessite de mettre un terme à l’affaiblissement historique des administrations et de leurs missions. Alors que l’attractivité des fonctions publiques est au plus bas, les inégalités territoriales sont béantes et la fracture numérique défait l’égalité d’accès aux services publics du quotidien. Le mouvement des Gilets Jaunes doit nous rappeler les effets néfastes des rabots successifs et des politiques fiscales inégalitaires. La baisse du nombre de fonctionnaires ne saurait être une ambition pour notre pays. Face à un système de santé exsangue et une École en crise, la culture et les arts oubliés, il y a urgence. La priorité est de mettre fin à la contractualisation des fonctions publiques, d’en finir avec le recours aux cabinets de conseil privés et de rétablir des corps d’expertise spécifiques pour mener à bien les missions étatiques – notamment diplomatiques et préfectorales-. Une République exemplaire implique des réformes fondamentales de notre État de droit, pour garantir le bon exercice des missions de police et la pleine indépendance d’une autorité judiciaire dotée de moyens suffisants. Reconstruire les services publics, nous y sommes prêts !

Nous sommes pour reprendre le chemin, après des décennies de régression, du progrès social qui a fait l’honneur de notre République. Cela commence par la garantie de conditions d’existences dignes et soutenables – en particulier, par le système de retraites qui a sorti des générations de personnes âgées de la misère – quelle que soit sa condition sociale et non pas réservée aux plus diplômés ou à ceux aux destinées protégées. Cela suppose ensuite d’assurer des perspectives d’études pour nos plus jeunes et de refuser la sélection de l’accès aux connaissances. L’avenir de notre solidarité collective passe également par la revalorisation des emplois à grande utilité sociale, telles les métiers de la santé, du soin et de l’enseignement. Cela implique encore une haute administration irréprochable et recrutée sur les compétences avec la reconnaissance des différences d’expertise technique. Gouverner par les besoins, nous y sommes prêts !

Avec la possibilité que Jean-Luc Mélenchon devienne premier ministre, les scrutins de ce dimanche 19 juin offrent une chance unique de répondre aux enjeux auxquels fait face notre pays, qu’ils soient démocratiques, écologiques, géopolitiques ou sociaux. Serviteurs de l’intérêt général que nous avons chevillé au corps, nous y prendrons notre part. Vive l’État ! Vive la République sociale ! Vive la France !

Bernard Pignerol (Institut la Boétie)

Boris Bilia (Intérêt général)

Arnaud I (Institut Rousseau)

Sarah Kerrich-Bernard (Hémisphère gauche)

Hauts fonctionnaires de différents corps et administrations :

Noam Ambourousi, ministère des affaires sociales

Nicolas Couderc, magistrat financier

Clémence Dialis, ingénieure des ponts et forêts

Paul Gacem, diplomate

Romain Katari, diplomate spécialiste des sujets écologiques

Adèle Moulin, inspection générale des affaires sociales

Charles Plantade, administrateur de l’État

Louise Rouan, administratrice territoriale

Anne Saviuc, institutions financières

Irène Tcherniak, administratrice de la ville de Paris